Dans son froid
De fin d'hiver,
Me narguait
De son paraître
D'y mourir.
Cela n'était
Que pure illusion.
En son intérieur,
Dans la magie
D'un printemps qui s'affirme
Le miracle s'y invitait
Parfois,
Quelques couches fines de neige
Recouvraient timidement
Ses branches menues et frêles.
Et aux soirs des tempêtes,
À son semblant de mort
Venait s'y accrocher mon coeur.
Puis, un matin,
Je vis le petit vert tendre
Encore discret,
Recouvrir
Subtilement ses branches.
Comme il me plaisait d'imaginer
La densité de ses feuilles
À pleine maturité.
Et le tout grandissait,
Se rechargeait
S'amplifiait
Par les vents de frais
Mêlé d'une chaleur
D'un amour inconditionnel
Nommé soleil.
Si bien que déjà
Il commençait à me partager
Dans sa générosité sans limite
Son intimité.
Et cela n'aurait
Jamais de fin.
Un jour,
Il se mit à devenir
Tellement chevelu et dense
Qu'on n'y voyait plus au travers.
Une nuit,
Sans me le dire,
Et, sans doute
Pour me faire la surprise,
Il se couvrit
De ses plus beaux attraits
En sa couverture de fleurs blanches
Jaillissante de partout,
Y laissant
Ces tonnes d'oiseaux
Pénétrer sa fraîcheur naissante.
Quel joie pour le coeur.
Dans mon petit bonheur,
Maintes fois
Il m'arrive de m'arrêter là,
Juste là,
Couverte jusqu'au au cou,
Au matin tout doux,
Dieu que c'est bon...
Et simplement
Me payer la douceur
de ces chants sublimes.
La beauté et le bonheur
Logent tout à côté de moi,
Dans un arbre
Que je ne reconnaissais pas,
La veille d'un printemps,
Et qui se laisse à présent
Remplir
De tous les oiseaux du monde.