CROIRE QUE LES CHOSES SE PRODUISENT TROP LENTEMENT OU TROP VITE EST ILLUSOIRE. LE SYNCHRONISME EST PARFAIT. CHAQUE CHOSE ARRIVE TOUJOURS EN SON TEMPS... RIEN NE NOUS ARRIVE QUI N'AIT D'ABORD ÉTÉ SENTI ET PENSÉ. POUR CRÉER LE FUTUR, IL FAUT Y CROIRE SANS RÉSERVE.


Auteur inconnu

vendredi 20 mai 2016

Vent du matin

Le petit vent
À peine perceptible
En son début
Elle, elle sort de nul part
Revenant d'un songe
Dans la nuit achevée
Le matin, le matin là

La nuit parlait
Et cherchait en sa voix
La manière de dire
Exprimer comment
Elle se sentait
Au réveil
Ah...

Ouvrir un peu les yeux
Réveillée
Par le filet de vent
Un filet
Qui vient lui dire
Je t'aime

Regarder le voile flotter
En vagues fluides
Elle sent,
Referme les yeux
Et laisse entrer
Vie de vent
Dans son corps
De matin

Le petit vent

N'est-ce pas
Tout à fait...

Elle enfouit généreusement
Une de ses mains
Dans sa chevelure
Posée pêle-mêle
Devant son oreiller
Va et vient la main,
Lentement

Rien n'est aussi heureux
Que le réveil
Pure jouissance

De dans sa main
Sa chevelure devient satin

L'autre main se réjouit
Des caresses lentes
Dans le drap frais
Ne laissant
Aucun endroit
Non exploré
Le drap tout entier
Devient chaud

Bifurquer
Vers ces lieux
Où seules
Les mains habiles
Savent
Mieux que quiconque
Voyager de bonheur






dimanche 15 mai 2016

Histoire tendre


Renaître
L'amour tendre
Si inattendue
Si doux, si doux

Puis, l'histoire se casse
Se fracassant brutalement
En milliers de miettes
Fragilisée sans doute
Par trop d'histoires déçues

Et n'y pouvoir
Tellement rien

Et si tous et chacun
Simplement osaient
Sans pudeur, sans crainte
Orgueil giflé
La raconter,
Son histoire...
Tout peut se parler
Si naturellement
En rires d'éclat
Ou trémolos à la gorge

Ne sommes-nous pas
À cet âge heureux
Où l'humilité se pointe
Et tous les dires sont permis
Sans inquiétudes, sans jugement
En murmures tout fragiles
Un nuit d'abandon total à l'autre
En  parfaite confiance

Le coeur en déroute
Que de douceurs
De délicatesses
Figées sur la rive
À tout jamais

J'embrasse les eaux
Et au dedans,
Le soleil
Qui les fait briller


jeudi 12 mai 2016

La maison qu'elle habite

La maison qu'elle habite
N'est plus celle de son enfance
Où rires et jeux
Se fondaient si bien
Dans le merveilleux

Ni celle où la maladie
A frappé brutalement son père
La forçant à vieillir plus vite

Elle n'est plus 
Celle de son adolescence
Sabots aux pieds
Et jupes folles

Ni le début de l'âge adulte
Vécu pleinement
Entièrement
Mêlé de drogue
D'amour en liberté
Et d'insouciance

Ni celle de ses années universitaires
En bonheur brut
Passionnée de musique
Avec ses semblables

Ni de ses 26 années
Où elle a expérimenté
La vie à deux

Cette maison n'est plus celle
Où elle a élevé son fils en solo
Puis, avec son conjoint
De l'époque

Ni celle des fugues
Et du Centre Jeunesse
Où elle a dû
Plus d'une fois
Laissé ses émotions de côté
Pour rester debout
Et tenir le coup
Par amour pour Fafouin

La maison qu'elle habite
Est celle de la femme
Qu'elle est devenue
Entière, forte, 
Passionnée, déterminée
Et fragile à la fois
Candide, fidèle
Sans jeux, sans filtres
Enjouée, vivante
Amoureuse de la vie
Femme-enfant
Et par moments
Clown et tragique
Musicienne, artiste
Au fond de son l'âme

Mais surtout,
Femme, femme
Comme jamais
Elle ne s'est sentie

Et n'a nul envie
D'être autre chose
Qu'elle-même

Cette maison, 
Elle l'habille à son goût
La maquille et l'embellit
Tranquillement
De jours en jours
De mieux en mieux
S'appropriant chaque recoin
Avec amour
Elle y prend sa place
Elle y prend
Toute la place


samedi 7 mai 2016

Lilas de mai

La vie, sans effort,
Sans eau trouble
À l'état pur

Parce que les lilas
S'affirment là
Et que le germe compact
De leurs bourgeons
Contient  en lui-même
Toute la vie,
Dense, immense

Ses yeux voient
Et se délectent
De ces jours en beauté
Le bourgeon
Ne demandait qu'à éclater
Comme elle

Et voilà enfin
De toute petites ailes,
En minuscules papillons
Des milliers de  petits papillons
Partout partout
Tout jeunes
D'un vert tendre

Bon sens que c'est beau...