" Aller, viens-t'en on s'en va, "envoueille", vite!!!"
Il y avait quelque chose d'anormal et de profondément troublant dans sa façon de faire et de dire. Ça se passait comme dans un film hollywoodien, lorsque le jeune homme perd complètement le contrôle de sa vie. Vous savez, ces choses qui n'arrivent que dans les films, pas chez nous. Pourtant, il l'avait fait d'un naturel désarmant, devant moi, devant Yang et Vé, engouffrant en 3 seconde le contenu du 1/3 d'une bouteille de vin.
Nous les avions invité à souper il y a 1 mois. J'avais préparé une raclette et un dessert qu'il adore. Et Dieu seul sait à quel point il aime venir souper chez nous. il s'y sent bien, en paix. Mais, ce soir-là, alors qu'il était resplendissant de bonheur en entrant, un simple commentaire d'un ancien copain de Vé sur son facebook a suffi à le déstabiliser pour le reste de la soirée. Il n'a pu revenir à lui, s'imaginant des choses qui n'existent pas dans les faits. Tout tournait si vite dans sa tête...
"Fafouin, ça ne va pas? Aimerais-tu en parler?"
" Non, c'est entre Vé et moi."
"D'accord, va au moins prendre un peu l'air, respirer, prendre une marche, ça fait du bien tu sais... Crois-tu pouvoir momentanément oublier ce qui te préoccupe afin de passer, comme tu le souhaitais, une bonne soirée en famille?"
Il n'avait pas répondu mais avait consenti de bon coeur à aller prendre une bouffée d'air.
J'ai par la suite tenté de le distraire, de le faire rire tout au long du repas mais sans succès.
Il était convaincu que l'ancien copain de Vé la voyait en cachette et l'attendait chez lui. Il voulait aller l'affronter et le battre, rien de moins...
"Pourrais-tu me montrer ce message qui te perturbe tant Fafouin? "
Mais rien n'y faisait. Par la suite, je l'ai lu ce message, rien de bien grave, vraiment anodin, mais pas pour Fafouin. Ça tournait si intensément dans sa tête. Il parlait très vite, répétait 3 fois de suite les mêmes phrases, se construisant des scénarios qui, de toute évidence, n'existait que dans son imagination. Lorsqu'il est dans un tel état, inutile d'essayer de le raisonner. Il roule à 500 km/hre. Je vous épargne la suite qui ne fut pas vraiment jojo... À partir de cet instant, je savais que la nuit serait longue pour lui, qu'il allait s'enfoncer dans un monde infernal, rempli de grande douleur, sans que personne ne puisse rien y faire quoi que ce soit.
Il a perdu son travail, boit comme un défoncé, n'importe quoi, n'importe quand, à même la bouteille. Cognac et compagnie, rien n'y résiste. Et je sais à présent qu'il boit ainsi depuis plusieurs mois. Vé m'a dit qu'il arrivait souvent qu'il soit assis comme ça, tout bonnement , persistant à dire simplement qu'il a soif.
IL A SOIF...
Aujourd'hui, je n'ai pas le coeur à rire, même si je suis en forme physiquement, je ne contrôle pas toujours mon bonheur, je pleure et pleure et pleure. Mon fils est alcoolique, il n'a que 19 ans. Il y a violence extrême et je vous épargne les détails. Mise en place du programme SIM avec l'urgence sociale ainsi que peut-être un programme qu'on appelle "AGIR" qui me semble encore bien flou et très difficile à appliquer. Pourquoi, voulez-vous bien me dire??? Pourtant je parle, dénonce et Vé a quand-même parlé aux intervenantes d'une maison pour femmes victimes de violence...
Encore une fois, rien de bien concret malgré la bonne volonté de chacun. Les lois, les maudites lois qui finalement ne protègent personne.
Une multitude de gens savent que, quelque part, il y a un jeune homme qui est un sérieux danger pour lui-même et pour celle qu'il dit être la femme de sa vie et rien, absolument RIEN ne peut se faire actuellement. Actuellement, je prie pour qu'il se fasse arrêter, n'importe quoi, pourvu qu'il soit arrêté dans ses agirs.Voilà...
Il y avait quelque chose d'anormal et de profondément troublant dans sa façon de faire et de dire. Ça se passait comme dans un film hollywoodien, lorsque le jeune homme perd complètement le contrôle de sa vie. Vous savez, ces choses qui n'arrivent que dans les films, pas chez nous. Pourtant, il l'avait fait d'un naturel désarmant, devant moi, devant Yang et Vé, engouffrant en 3 seconde le contenu du 1/3 d'une bouteille de vin.
Nous les avions invité à souper il y a 1 mois. J'avais préparé une raclette et un dessert qu'il adore. Et Dieu seul sait à quel point il aime venir souper chez nous. il s'y sent bien, en paix. Mais, ce soir-là, alors qu'il était resplendissant de bonheur en entrant, un simple commentaire d'un ancien copain de Vé sur son facebook a suffi à le déstabiliser pour le reste de la soirée. Il n'a pu revenir à lui, s'imaginant des choses qui n'existent pas dans les faits. Tout tournait si vite dans sa tête...
"Fafouin, ça ne va pas? Aimerais-tu en parler?"
" Non, c'est entre Vé et moi."
"D'accord, va au moins prendre un peu l'air, respirer, prendre une marche, ça fait du bien tu sais... Crois-tu pouvoir momentanément oublier ce qui te préoccupe afin de passer, comme tu le souhaitais, une bonne soirée en famille?"
Il n'avait pas répondu mais avait consenti de bon coeur à aller prendre une bouffée d'air.
J'ai par la suite tenté de le distraire, de le faire rire tout au long du repas mais sans succès.
Il était convaincu que l'ancien copain de Vé la voyait en cachette et l'attendait chez lui. Il voulait aller l'affronter et le battre, rien de moins...
"Pourrais-tu me montrer ce message qui te perturbe tant Fafouin? "
Mais rien n'y faisait. Par la suite, je l'ai lu ce message, rien de bien grave, vraiment anodin, mais pas pour Fafouin. Ça tournait si intensément dans sa tête. Il parlait très vite, répétait 3 fois de suite les mêmes phrases, se construisant des scénarios qui, de toute évidence, n'existait que dans son imagination. Lorsqu'il est dans un tel état, inutile d'essayer de le raisonner. Il roule à 500 km/hre. Je vous épargne la suite qui ne fut pas vraiment jojo... À partir de cet instant, je savais que la nuit serait longue pour lui, qu'il allait s'enfoncer dans un monde infernal, rempli de grande douleur, sans que personne ne puisse rien y faire quoi que ce soit.
Il a perdu son travail, boit comme un défoncé, n'importe quoi, n'importe quand, à même la bouteille. Cognac et compagnie, rien n'y résiste. Et je sais à présent qu'il boit ainsi depuis plusieurs mois. Vé m'a dit qu'il arrivait souvent qu'il soit assis comme ça, tout bonnement , persistant à dire simplement qu'il a soif.
IL A SOIF...
Aujourd'hui, je n'ai pas le coeur à rire, même si je suis en forme physiquement, je ne contrôle pas toujours mon bonheur, je pleure et pleure et pleure. Mon fils est alcoolique, il n'a que 19 ans. Il y a violence extrême et je vous épargne les détails. Mise en place du programme SIM avec l'urgence sociale ainsi que peut-être un programme qu'on appelle "AGIR" qui me semble encore bien flou et très difficile à appliquer. Pourquoi, voulez-vous bien me dire??? Pourtant je parle, dénonce et Vé a quand-même parlé aux intervenantes d'une maison pour femmes victimes de violence...
Encore une fois, rien de bien concret malgré la bonne volonté de chacun. Les lois, les maudites lois qui finalement ne protègent personne.
Une multitude de gens savent que, quelque part, il y a un jeune homme qui est un sérieux danger pour lui-même et pour celle qu'il dit être la femme de sa vie et rien, absolument RIEN ne peut se faire actuellement. Actuellement, je prie pour qu'il se fasse arrêter, n'importe quoi, pourvu qu'il soit arrêté dans ses agirs.Voilà...
14 commentaires:
Bonjour Nanou,
C'est bien triste ce que tu racontes.Il y a des jours où tout ce résume en un seul mot: impuissance.
Plus la société évulue, plus on dirait que ce mot prend de l'ampleur. Il est bien loin le temps où on trouvait de bonnes oreilles attentives à ses misères et des solutions pour nous soulager.
Les mots n'ont plus de sens. Alors, je me contente d'un seul geste: une présence. Je t'offre la mienne. Je sais de quoi tu parles, je connais tes ressources, mais un jour on dirait qu'il en faut plus.
Dans la vie, je crois que l'on a tout ce qu'il faut pour faire face à n'importe quoi, peu importe l'ampleur des épreuves. On peut se faire une raison, réagir.
Mais quand la souffrance frappe quelqu'un d'autre, on la reçoit en plein coeur, impuissant, inquiet.
Je t'assure de ma présence, Nanou. Il y a des moments où l'on souhaite que des prières puisset avoir quelques raisonnances. Alors j'en fais une spécialement pour toi en sohaitant que demain soit une meilleure journée.
Amitiés,
Jacks
Jackss,
je suis excessivement touchée par ton message rempli de bonté et d'accueil généreux... Je suis toujours accompagnée, il le faut, dans des moments comme ça, heureusement qu'il y a des ressources appropriées pour moi et qui peuvent comprendre la problématique.
Sa douleur est si lourde à porter. Va-t-il s'en sortir... Je ne sais pas. Les deuils perpétuels font partie de ma vie mêlé à l'espoir, la confiance et la foi en la vie sinon, impossible de vivre adéquatement. Je ne l'ai pas mis au monde pour qu'il souffre de la sorte et je sais qu'elle est indéfinissable sa souffrance.Il ne me reste que la prière et la foi.
Je pars bientôt pour le week-end chez une de mes amie, dans les Cantons de l'est, la femme de mon ami décédé en décembre dernier. je ne peux pas demeurer clouée ici, je dois vivre aussi. Souhaitons qu'il soit arrêté, de grâce, souhaitons...
Merci, merci encore Jackss...
xxxxxxxx
Je trouve bien triste de lire tout ça. J'aimerais trouver quelques bonnes paroles. Mais parfois, il n'y a pas de mots qui sont vraiment corrects. Je t'envois quelques ondes positives. J'espère que ça ira mieux. Je te souhaite du courage. Et à Fafouin aussi.
Une pensée pour toi! ♥
En espérant que Vé saura se protéger.
Il n'y a qu'à espérer un retour à la réalité!
Tu me l'avais raconté ailleurs il y a quelques jours, et çà m'a désamparé
Comme Jackss, je ne trouve plus les mots, seulement t'apporter ma présence , tendresse et profonde amitié
Sauf pour la boisson, tout ce que tu racontes au sujet d'une petite phrase déstabilisante, et qui entraine des réactions hors normes, je l'ai tant vécu....c'est tellement typique de Borderline ...
je connais cette souffrance terrible cet isolement en soi, chaque mot que tu décris, je la ressens encore si fort , même si j'ai surmonté tout cela...
je t'ai toujours dit qu'il y avait de l'espoir, qu'on s'en sortait, mais avec thérapie, soins, et sa propre volonté de s'en sortir
mais là que faire, contre cette descente aux enfers qu'est l'alccol...car ce n'est même plus lui à cette dose qui décide, son corps réclame .... je ne vois donc aucune autre solution que d'être soigné et désintoxiquer, avec son accord . Il doit le vouloir...
J'ai mal au ventre de lire tes mots si tu savais..
Quand aux peties phrases qui déstabilise à yn point .... que els autres ne comprennent pas, oh oui c'est dur à vivre...même avec toi je l'ai vécu ma Nanou....sans que tu ne te rendes compte...mais la différence estq ue désormais, je sais comment aborder ces problèmes et les surmonter...
j'ai atteint la sérénité après de dures batailles, je le voudrai tant pour ton fils et Vé, et pour vous deux ..Chang et toi je suis si triste de te lire ...et en même temps, je DOIS beaucoup me protéger à présent ...
je t'aime fort fort fort
moi aussi je fais des prières à ma façon pour ton fils qui est quelqu'un de si sensible ...
Les âmes qu'on croyait mourantes peuvent revivre. Il faut garder espoir. Mais je sais que tu le sais et que tu le fais.
Impulsive montréalaise,
ta présence ici est bien suffisante au réconfort, c'est trop gentil, merci beaucoup...xxx
Factotum,
j'ai pensé à toi ce week-end; j'ai vu de beaux inukshuk que mon ami Jacques, décédé en décembre dernier, avait contruit chez lui...
Un gros merci pour tes bonnes pensées. Oh, Vé ne semble pas se protéger, elle prépare ses boîtes tranquillement, pour l'habituer à la séparation, ouf... Et lui n'y crois pas encore et cherche un nouveau travail, dit que ça va s'arranger avec Vé.
Je donne des pistes aux deux, que faire d'autre. Mon fils pour une cure et Vé pour un filet de sécurité!
Nanoubis,
je connais ton grand coeur, ta sincérité et ta grande tendresse, cela me touche toujours profondément... Merci...
Je connais beaucoup de borderline et lorsqu'on comprend ce qui se passe, ça se vit mieux, même si quelques fois, certains comportements demeurent carrément inacceptables et qu'à l'occasion il faut alors franchement délimiter clairement ses limites.J'ai appris à connaître et comprendre les réactions de mon garçon. Souvent, cela me rapproche de lui.
Bien sûr, condition gagnante; la propre volonté de s'en sortir. Il n'y est pas encore et pendant ce temps, l'alcool a pris le dessus sur lui, ce qui mettra un autre obstacle à sa guérison, j'en suis consciente.Et, oui, là est le drame, son corps, à présent réclame, bon sens...Il veut se trouver du travail. Je lui expose le problème sans imposer. Se trouver du travail ne règlera en rien le problème. La désintoxe est essentielle.
Les petites phrases qui déstabilisent, comme tu dis si bien, je m'en suis pourtant rendue compte Nanoubis mais n'en ai pas fait de cas. J'ai appris une grande leçon dans cette problématique; ne jamais rien prendre comme personnel. Cela m'a libéré de me le répéter sans cesse.
Et, oui, je pense aussi qu'il est sage de ta part de vouloir te protéger, merveilleux...xxx
Merci, merci pour tout ma tendre amie xxx
Femme Libre,
t'as parfaitement raison. Pourtant, j'ai appris, et toi aussi, à me protéger, à garder espoir tout en me laissant une marge de manoeuvre émotive, qu'il est possible qu'il y ait dérapage, réussite et dérapage de nouveau, sans quoi, la marche vers le bas dans la déception et la peine est bien trop haute. Je l'ai vécu tant de fois pour ne plus m'y reprendre...
La consommation d'alcool ou de drogue sont très souvent une forme d'auto-médication face à un mal qu'on ne sait combattre autrement.
L'ennui, c'est que ça additionne les problèmes au lieu de les régler.
Je comprends ton impuissance et je me sentirais autant (sinon plus) désemparé si un de mes enfants était dans une telle situation.
Une situation difficile et pas facile non plus de trouver les mots d'encouragement. Je suis avec toi de tout coeur et j'espère le meilleur pour lui et sa compagne.
De retour ce matin, je renoue avec mon monde bloguesque pendant la nuit pour cause de décalage horaire.
Ma chandelle a été allumée toute la soirée pour fafouin et vé.
Je t'embrasse
J'ai mis une photo pour toi ici http://defi2012-mammouth.blogspot.com/2012/04/les-bernaches-snobinardes.html
Emouvant et triste. Pas facile pour une Mère et pour les autres non plus. Courage !
Merci de ton passage chez moi.
Quand tu as un coup de blues, viens chez moi. Tu prendras une bouffée d'air.
Effectivement je me vois mal vivre dans ton pays où il fait si froid. Je me demande parfois si dans une vie antérieure je ne serais pas née et aurais vécu sous les tropiques.
Bisous
Quand on voit toute cette misère, c'est à se demander où est Dieu. Mère Térésa n'y trouvait que du néant, mais elle a quand même continué sa mission d'amour. Il faut croire aux miracles et ne pas désespérer.
Bises
Pierre F.,
bien sûr et tu as tout a fait raison. Ce sont des pansements temporaires et la dure réalité revient vite au galop.Mais si ça t'arrivait, tu saurais tenir le coup toi aussi. On trouve tous cette force, crois-moi. J'écrirai un autre billet. Mon fils est très fort malgré ses difficultés. Je pense qu'il ne tient pas de n'importe qui...
Solange,
ta présence est déjà réconfortante, pas besoin de mots...xxx
Mammouth,
alors tu as fait un bon voyage de retour!Ta chandelle me réjouit chaque fois, je l'apprécie, c'est vraiment très gentil cette sensibilité et générosité de coeur.
Je pense que les douces pensées font leur effet, j'en suis profondément convaincue, merci beaucoup...xxx
Oh! mon beau col vert avec ses belles grosses pattes jaunes! Je voulais tant que cette photo soit réussie! Un gros gros merci pour cette belle photo!
Claude,
tout ce que je peux faire c'est de rester présente et plus important, qu'il sache qu'il est aimé malgré toutes ses difficultés. Pas facile car je dois aussi trouver le chemin mitoyen et me respecter aussi dans tout ça pour ne pas perdre des plumes!
J'aime toujours venir chez toi, c'est si beau...
Cette année par contre, nous avons eu un hiver particulièrement doux avec bien peu de neige et aucune basse température, tu y aurais survécu!
Gélisa,
Dieu y est pourtant, la lumière intérieur, Fafouin ne l'a pas perdu. Difficile à croire mais pourtant vrai!Ne jamais, jamais désespérer. Lorsque je le lui dis et le regarde droit dans les yeux, je sais qu'il le sent et le sait!
Solange,
Il y avait longtemps que je n'étais pas venue aux nouvelles... Ce n'était pas par manque d'intérêt, je t'assure.
Et là, j'entends ta peine, ton inquiétude, ton espoir aussi, ton courage.
Je ne peux pas t'offrir de baume qui ferait du bien sur cette blessure mais comme d'autres l'ont dit avant moi, une présence aimante et respectueuse, mon écoute et mon empathie.
Chère Nanou...
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