Dans son froid
De fin d'hiver,
Me narguait
De son paraître
D'y mourir.
Cela n'était
Que pure illusion.
En son intérieur,
Dans la magie
D'un printemps qui s'affirme
Le miracle s'y invitait
Parfois,
Quelques couches fines de neige
Recouvraient timidement
Ses branches menues et frêles.
Et aux soirs des tempêtes,
À son semblant de mort
Venait s'y accrocher mon coeur.
Puis, un matin,
Je vis le petit vert tendre
Encore discret,
Recouvrir
Subtilement ses branches.
Comme il me plaisait d'imaginer
La densité de ses feuilles
À pleine maturité.
Et le tout grandissait,
Se rechargeait
S'amplifiait
Par les vents de frais
Mêlé d'une chaleur
D'un amour inconditionnel
Nommé soleil.
Si bien que déjà
Il commençait à me partager
Dans sa générosité sans limite
Son intimité.
Et cela n'aurait
Jamais de fin.
Un jour,
Il se mit à devenir
Tellement chevelu et dense
Qu'on n'y voyait plus au travers.
Une nuit,
Sans me le dire,
Et, sans doute
Pour me faire la surprise,
Il se couvrit
De ses plus beaux attraits
En sa couverture de fleurs blanches
Jaillissante de partout,
Y laissant
Ces tonnes d'oiseaux
Pénétrer sa fraîcheur naissante.
Quel joie pour le coeur.
Dans mon petit bonheur,
Maintes fois
Il m'arrive de m'arrêter là,
Juste là,
Couverte jusqu'au au cou,
Au matin tout doux,
Dieu que c'est bon...
Et simplement
Me payer la douceur
de ces chants sublimes.
La beauté et le bonheur
Logent tout à côté de moi,
Dans un arbre
Que je ne reconnaissais pas,
La veille d'un printemps,
Et qui se laisse à présent
Remplir
De tous les oiseaux du monde.
9 commentaires:
Superbe poème qui touche particulièrement les amoureux des arbres.
Joli poème qui évoque parfaitement ce plaisir d'observer la nature autour de soi. Il y a un petit passage qui me rappelle notre pommetier, qui se couvre de fleurs blanches éclatantes en un temps record au début de l'été, puis en l'espace de quelques jours, ses fleurs jaunissent et s'éteignent. C'est comme s'il avait préparé pendant un an un spectacle pour une seule représentation, alors il y met toute la gomme. Et derrière chez moi, j'ai un tilleul mature que nous (surtout Josée) avons planté il y a plus de 20 ans. Durant l'été, il se couvre d'une épaisse couche de feuilles qui cachent des tas d'oiseaux aux chants différents. Je suis un peu comme toi, un contemplatif, qui aime passer de longs moments, juste là, parfois emmitouflés dans une grosse doudou, juste à observer la nature qui m'entoure. C'est du bonheur pour l'âme.
Manouche,
merci beaucoup...
Pierre Forest,
merci beaucoup. Oui, les pommiers sont assez impressionnants. J'en avais un dans la cours de ma précédente maison. Et que dire des cerisiers et de la senteur de leurs fleur roses... E oui, c'est aussi ça le mystère PIerre, on ne les voit jamais ces oiseaux aux chants magnifiques, ils se cachent souvent dans les arbres très très denses. L'arbre, c'est comme une boîte à musique! Vive la contemplation, je m'y plait aussi très bien, que du bonheur... profite bien des jours à venir, il fera si beau. Bizous xxx
La nature nous réserve de si belle surprise,tu décrit très bien le bonheur que ton arbre te procure.
Merci Solange. "Ze l'aime mon arbre",. Il est gigantesque, et en plus c'est l'arbre du voisin qui déborde dans ma cours, hihi... Mais, mais, depuis 2 ans, j'ai planté 7 arbres dans ma cours arrière et avant. J'ai seulement hâte qu'ils grossissent. Patience...
C'est donc bien beau, j'en suis encore toute émue!
Oh, merci beaucoup Zoreille!
Je ne comprends pourquoi ces lignes m'interpellent tant.
Je vais leur en parler installé dans mon petit boisé.
Présentement assis à mon bureau au deuxième étage, je contemple les oiseaux vire voletant à dix pieds de ma grande fenêtre,bien installés dans deux grands arbres cachant ma façade.
Je ne m'en lasse jamais.
Factotum,
mais c'est à cause de ton petit boisé voyons! Le sang amérindien aime et savoure le langage des oiseaux et vénère le retour à la vie de la nature, c'est une pure méditation, une grâce merveilleuse. Mais chut, on ne le dit à personne xxx
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