CROIRE QUE LES CHOSES SE PRODUISENT TROP LENTEMENT OU TROP VITE EST ILLUSOIRE. LE SYNCHRONISME EST PARFAIT. CHAQUE CHOSE ARRIVE TOUJOURS EN SON TEMPS... RIEN NE NOUS ARRIVE QUI N'AIT D'ABORD ÉTÉ SENTI ET PENSÉ. POUR CRÉER LE FUTUR, IL FAUT Y CROIRE SANS RÉSERVE.


Auteur inconnu

samedi 16 avril 2011

Comme un boulet de canon

Mardi dernier, je me croyais brave et forte. Pourtant, le dôme de la prison de Bordeaux m'est apparu comme un boulet de canon en pleine poitrine. Dès cet instant, j'ai su, senti... Non, cette fois-ci je n'échapperais pas à ma peine. Ce jour--là, le vacarme infernal dans les parloirs remplis à craquer, la chaleur suffocante et le manque d'intimité ont eu raison de mon humeur. Je n'ai eu ni l'envie de rester forte, pas plus que de garder le sourire ou de demeurer positive. Quand bien même j'aurais désiré de toute mon âme, je n'acceptais pas, c'est tout.

J'ai eu amplement le temps de réfléchir pendant un interminable 45 minutes d'attente, mon fils étant coincé derrière les plateaux pour le dîner. Aucun sens. Quand on pense qu'ils n'ont droit qu'à une seule visite par semaine, cloîtrés derrière les vitres de parloirs archi désuets. J'ai eu beau prendre de grandes respirations, tâcher de contenir le déferlement de larmes coincées dans ma gorge, rien n'y faisait. Je sentais que cette-fois-ci, je ne pourrais tenir le coup, même devant lui... Lorsqu'il arriva enfin, les traces de ma peine avait déjà marqué mon visage. C'est avec les yeux rougis que je l'accueillis. Un bonjour timide, à peine perceptible pour éviter d'éclater:

- Je te trouve très beau avec cette nouvelle coupe de cheveux...

-Merci! Et t'as vu mon tatouage?

Fafouin baisse un peu son chandail à la hauteur des épaules pour me montrer avec fierté le haut de son dos...

-C'est moi qui l'ai dessiné et ensuite on l'a reproduit! Il n'est pas encore terminé. Comment tu le trouves?

-Il est très beau, vraiment très beau Fafouin...

- Maman, mais qu'est-ce que t'as?

- J'ai de la peine. Je trouve cela extrêmement difficile de venir ici et de voir tous ces barreaux aux centaines de fenêtres alignées car je sais que c'est derrière ces barreaux que tu vis...

Les larmes coulaient à flot. Je n'en pouvais plus.

-Maman, pleure pas ici voyons!

______

À St-Jérôme, je savais que j'allais le visiter en prison mais les fenêtres des détenus n' étaient pas accessibles au visiteurs. Ce que l'on ne voit pas fait moins mal... Et puis, dans ce centre de détention à dimension plus humaine, nous avions de petites pièces fermées où nous pouvions avoir un contact de qualité, même au travers la baie vitrée.

Pendant ce 45 minutes d'attente, je me suis sincèrement demandée quel était le sens profond de cette souffrance qui m'était imposée bien involontairement, à travers cette peine indescriptible.

Mon fils ne fonctionnera jamais de façon normale, ne vivra jamais une vie normale tant et aussi longtemps qu'il niera sa difficulté. Fafouin souffre depuis longtemps d'un problème de santé mentale extrêmement difficile à traiter. Je sais ce qui fut et demeure lourd, de façon constante. Ce sont ces deuils perpétuels qui ne cessent de s'accumuler au fil du temps, des années. Et la vie me demande de m'adapter sans cesse, chaque fois, m'adapter vite, sans quoi la souffrance devient intenable.

Pourtant, mon fils au fond de lui est un pur et grand soleil. Je regarde parfois ses photos d'enfant en m'imaginant arrêter le temps, un moment de pure magie où rien de cet enfer ne serait arrivé. Ça me fait du bien de pouvoir me l'imaginer... Pendant quelques instants seulement, je veux que cela soit ainsi. Un peu de rêve, j'en ai tant besoin , j'y ai tant investi. De la vie et du temps de qualité que je tenais à lui offrir, il a pu bénéficier. J'ai eu le bonheur d'entendre ses premiers mots, voir ses premiers pas, le regarder jouer au parc, le sachant heureux, lui apprendre à nager, faire du vélo, l'encourager dans tout ce qu'il accomplissait et aimait. Du succès qu'il avait auprès de tous par son sourire si communicatif, son charisme, sa personnalité unique et si attachante, sa sensibilité, sa créativité. Il aurait terminé ses études secondaires, ne se défoncerait pas dans les drogues fortes et l'alcool, garderait simplement un emploi, n'aurait pas de casier judiciaire, ne se ferait pas défoncer le visage, ne cambriolerait pas, ne menacerait pas de sauter en bas de la fenêtre du 2e, ne mettrait pas sa vie en danger, ni celle des autres en faisant du 160 km/heure sur l'autoroute, sans permis, ne coucherait pas dans des bacs à recyclage ou des abribus. Il serait autonome et cela le remplirait de fierté. Comme dans tous ses rêves accumulés au fil des ans, il deviendrait vidangeur, pompier, policier, cascadeur, comédien, joueur de basket, technicien en animation 3D, briqueteur et, depuis peu, éducateur spécialisé. Et je l'accompagnerais tout simplement, l'encourageant dans ses désirs. Est-ce trop demander que de n'avoir que cet unique désir de voir son jeune autonome et fonctionnel, simplement?

Et lorsque les premiers symptômes seraient apparus, les éducateurs prendraient la chose au sérieux, me croiraient, m'accordant toute la crédibilité nécessaire au lieu de me taper sur l'épaule comme si j'étais une enfant, en m'affirmant que mon fils n'a rien. Au lieu de le réprimander en lui enlevant des privilèges ils insisteraient eux aussi pour l'envoyer en évaluation, étant donné les antécédents familiaux, et mon fils bénéficierait d'un traitement préventif qui l'aiderait à contrôler son impulsivité. Quel beau rêve...

Pourquoi faut-il attendre le fameux 18 ans alors qu'on sait très bien qu'à cet âge, le mal est déjà fait et les blessures, immensément profondes. Pourquoi, pourquoi... De peur de coller trop tôt une étiquette... En agissant ainsi, on prend la chance d'hypothéquer le jeune pour le reste de sa vie. Quand va-t-on un jour démystifier les problèmes de santé mentale, leur accorder toute l'attention qu'ils méritent et traiter tous ceux qui en sont atteints, jeunes et moins jeunes ,comme toute autre maladie, dignement et avec ouverture? Est-ce que j'ai une étiquette qui me colle à la peau parce que je suis asthmatique? Ma mère n'a pas d'étiquette "parkinson"collée au front et pourtant, elle en est atteinte. Lorsque je souffre d'asthme, je peux contrôler ma maladie en prenant des anti-inflammatoires combinés à un broncho-dilatateur. C'est merveilleux. Quelqu'un quelque part s'est occupé de moi, a pris mon mal au sérieux! Le diabétique peut contrôler sa maladie avec de l'insuline. Il a aussi cette chance d'avoir été entendu et soigné dans sa maladie. Il existe des enfants diabétiques et asthmatiques et on les traite, non!

Ici au Québec, les jeunes aux prises avec un trouble de personnalité limite sont complètement ignorés et laissés à eux-même. Pire encore, ils se retrouvent en grande majorité en Centre Jeunesse à l'intérieur duquel les éducateurs n'ont pas la formation adéquate pour les orienter et les diriger de la bonne façon. Par la suite , plusieurs se retrouvent dans les centres de détention provinciaux ou fédéraux. La grande majorité des personnes incarcérée souffrent de problème de santé mentale...

______


-Le médecin m'a prescrit du Séroquel.

-Ah bon, et à quel dosage?

-100 mg

-Et pourquoi t'a-t-il prescrit cela?

-Parce que je lui ai demandé!

-Mais Fafouin, le médecin ne prescrit pas de médicaments comme ça, sur simple demande!

-Mais oui maman, il s'en foutent les médecins ici!

...

Je me sens perplexe. Séroquel est un anti-psychotique qui sert à traiter la schizophrénie et à contrôler les épisodes maniaques et dépressifs du mal bipolaire. Mais, j'ai appris aussi de source sûre qu'il était employé aussi pour traiter le trouble de personnalité limite, ce qui n'est pas mauvais en soi. Mon fils ne me dit probablement pas tout...

Par ailleurs, est-ce possible qu'un médecin dans un pénitencier soit à ce point inconscient, au point de donner n'importe quoi à qui le demande? Je me pose la question.




- Fafouin, je t'ai vu à peine 15 minutes...

-C'est pas grave maman, tu reviendras la semaine prochaine!

Quelle capacité de résilience tout de même mon beau garçon... J'ai quitté en larmes ayant peine à conduire. Je n'ai pu enseigner en après-midi. J'ai donc tout annulé. Ça m'a permis de refaire mes énergies et de retrouver peu à peu mon équilibre. J'avais tant besoin de sentir le vent printanier au bord de la rive et c'est ce que je fis...

30 commentaires:

Éléonore a dit…

j'ai tout lu.

Un gros morceau, je vais revenir le relire et bien le saisir. On ne répond pas n'importe quoi quand quelqu'un prend la peine de coucher sa peine sur le papier ou sur le blog.

Tout ce que tu écris sur la scène qui joue dans ta tête d'un fafouin qui aurait une belle vie, c'est curieux je la joue parfois à propros de mon père qui n'aurait pas été alcoolique, qui n'aurait pas eu des troubles de santé physique et mentale, qui n,aurait pas eu ces 2 accidents graves, etc. Un être qui aurait pu accomplir pleinement son potentiel.

Ton fils est jeune, il ya encore de l'espoir.

En attendant je partage ta douleur, je la comprends si bien, j'ai vue mon père se détruire lui aussi.

Anonyme a dit…

Ma chère Nanou...

Je ne pourrais pas, je ne saurais pas, moi. Que mes pensées t'accompagnent et tous ces bonheurs que tu sais aller chercher avec tant de courage et de force mentale, même quand tout pleure en toi.

Zède xxx

herbert a dit…

Nonou, oui, après, tu es allée au bord de la rivière.
je le sais, je n'étais pas loin.
Ensemble nous évoquions ces conditionnels sans occulter la réalité.
Tu sais si bien dire et assumer à travers ton rideau de larmes.
J'en ai séché quelques unes.
Je suis avec toi.
L'avenir permet toujours l'espoir.
Je t'embrasse bien fort.

Anonyme a dit…

J'étais aussi avec Herbert que j'aime Nanou, ma belle...mais je ne savais plus que dire, sauf tenir ta main et te serrer contre mon coeur...
Il te faut pleurer, montrer tes faiblesses, c'est nécessaire...
pour le reste, c'est dur, si dur à te lire, ça me fait mal, je revienrai tout à l'heure , je ne me sens pas forte non plus
et dire que moi, atteinte de ce trouble et me battant comme une lionne, on est venu encore me faire pleurer sans scrupules sur mon lit d'hôpital
j'en suis écoeurée, épuisée, mais pour toi, Fafouin, tous les gens humains et bien, je continuerai à me battre, pour que Fafouin trouve l'issue à sa souffrance incomprise
je vous aime tous les deux

medazerou a dit…

Salut chère Nanou,il y a encore de l'espoir et le futur sera bon inchalah.je suis avec toi de tout mon coeur.

herbert a dit…

Ah! , la bannière! Nanou.
Oui, c'est elle qui éclaire le tout.
Tout à l'heure, je ne l'avais pas vue...
Le boulet de canon va se vider de sa poudre.
Je t'embrasse bien fort.

Fitzsou, l'ange-aérien a dit…

Grande Nanou La Terre: j'atterris ici moins régulièrement, mais j'y viens toujours, survoler d'un coup d'ailes ce qui se passe de ton côté. Tes écrits me touchent, ce que tu vis par rapport à ton fils m'émeut. Je comprends ton désarroi, ta peine et me sens bien impuissante...
J'aimerais avoir le remède miracle, les mots magiques qui allègeraient ta peine, et à lui, sa souffrance intérieure...
Seuls ces mots, soufflés du Nord Québecois, un dimanche matin pourront peut-être glisser un souffle de douceur sur ta journée...
Je l'espère, te le souhaite... xoxoxo

Le factotum a dit…

Sache que je comprends bien ta peine et toutes tes interrogations ...
Je travaille dans le domaine de la justice depuis plus de vingt ans et c'est le genre de questionnement que je me pose lorsque je fais face à ce genre de situation tant à la jeunesse jeune contrevenant qu'au criminel adulte.
Tu sais, la "Justice" et tous ses intervenants avancent malheureusement à très petit pas...
Mais , n'aie crainte, il y a des gens à l'écoute ...

Solange a dit…

C'est un texte difficile à lire et encore plus quand on a des enfants. Je comprends ta peine et je suis impuissante, mais je compatis et souhaite pour toi et ton fils des jours meilleurs.

Zoreilles a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Une femme libre a dit…

Pour ce qui est du séroquel, ma fille en a pris aussi, alors qu'elle était adolescente. Ça peut traiter plusieurs troubles quand ça fonctionne. Pour la mienne, ça n'a pas vraiment fonctionné. Elle est devenue totalement apathique et s'endormait partout. Le but était de calmer son impulsivité et il a certainement été atteint. Mais comme elle dormait tout le temps, elle manquait aussi l'école et a arrêté de manger. Bref, un autre médicament qu'elle a abandonné...

Pas simple la médication. Ce qui marche pour un ne marche pas pour l'autre. Les psychiatres y vont beaucoup par essai-erreur car ils ne peuvent pas vraiment savoir l'effet que la médication aura sur cette personne-là qui est devant eux. Pour le même mal, deux personnes auront besoin d'une médication totalement différente.

La dernière médication qui semblait relativement bien marcher pour ma fille était un cocktail de trois pilules, dont une qui servait à traiter l'épilepsie! (ma fille n'a jamais fait d'épilepsie). La combinaison la gardait fonctionnelle mais au neutre. Elle allait mieux alors elle a tout abandonné.

Semble s'en aller sur la voie de la psychose de nouveau. Paranoïa. Un jour à la fois.

Je compâtis, tu le sais.

Dominique a dit…

Je te lis...

Pas facile...

Comme tu sais, Fafouin a le même âge que mon Loup, et ils ont sensiblement la même bette.. Et tu sais que je sens toujours mon Loup fragile... Instable, frustré de cette société si injuste... Si incompréhensible à ses yeux.

Je te souhaite beaucoup de courage, et je t'embrasse, je ne sais pas ce que je pourrais ajouter...

xox

Pierre F. a dit…

Ton fils aura besoin d'aide pour s'en sortir. Sa consommation de drogue et ses abus sont probablement pour lui des façons d'endormir le mal d'être, durant un certain temps, mais c'est une spirale qui l'entraîne aussi dans d'autres problèmes tout aussi important. Est-ce qu'il a déjà entrepris une thérapie conçue spécifiquement pour ceux qui souffrent de Trouble de Personnalité Limite?

Je suis tombé sur ce lien: http://www.psychopropulsion.com/cliniqueintegrative_troubleborderline.htm?gclid=CKWl97aTqagCFUMUKgodFWRiIQ

Peut-être le connais-tu, mais je te l'envoie tout de même, juste au cas.

Mes pensées t'accompagnent. Je souhaite que les choses prennent leur place pour ton fils, parce que ce serait sans doute le plus beau cadeau qu'on puisse te faire.

Nanou La Terre a dit…

À VOUS TOUS,
un gros gros merci... Ce billet n'a pas été simple à rédiger mais il m'appelait.

Éléonore,
merci beaucoup...
Alors, un papa alcoolique et souffrant de problèmes de santé mentale toi aussi! Idem pour moi. Comme je comprends.J'ai vu aussi mon père se détruire. Il m'arrive encore d'y repenser aujourd'hui lorsque je vois les papas de mes amies, profitant bien de leur retraite, encore beaux et en forme.
Il est décédé il y a 6 ans bientôt, à côté de moi.
Oui, Fafouin est jeune mais il est allé très loin. À l'instant où l'on se parle, il est en "protection", comme on dit dans le milieu. Cela veut dire que depuis Dimanche, il est 23 hres sur 24 dans sa cellule parce que quelqu'un l'a attaqué et on craint pour sa vie... Il doit être transféré de centre de détention.
Je suis allée le voir ce matin...

Zed,
tu pourrais, quand on est dedans on trouve plein de moyens, crois-moi!
Cette visite-là, j'ai pris une "droppe" vers le bas. Il fallait que ça sorte... Ce matin, belle rencontre! Les journées se suivent et ne se ressemblent pas!

Herbert,
mais oui, c'est là que j'ai sorti mon appareil. Les bernaches m'appelaient...Celle-ci médite en attendant son compagnon.Tu n'avais pas vu la bannière car je l'ai changé après ton commentaire.
Dire fut pourtant si difficile, le rideau de larmes ne me quittait pas. Je sais que tu comprends si bien.
Aujourd'hui, j'ai donné un sérieux coup de pied au derrière du dôme, vlan! Et ce fut une si belle rencontre...
Gros bizous pour toi mon ami xxx

Nanou La Terre a dit…

Nanoubis,
un énorme merci à toi, ta gentillesse, ton coeur grand comme ça... Tu sais, je te comprendrais parfaitement de passer ton tour pour certains de mes billets. Tu en as le droit. C'est pas tous les jours jojo ici...Merci, merci beaucoup, je sais que tu y es à 100% en pensée avec mon Fafouin.
Je t'aime aussi xxx

Simo,
un gros merci de tes passages toujours très gentils et remplis d'attention. xxx

Une femme libre a dit…

Des spécialistes ont parlé du trouble de personnalité limite à la radio de Christiane Charette ce matin. C'était intéressant. On n'a qu'à aller sur son site pour écouter l'entrevue.

Nefertiti a dit…

se que tu vis est indescriptible,quel courage tu as !

cryzal a dit…

je voulais juste te dire que je te lis....affection xx

Nanou La Terre a dit…

Pour vous tous à qui je n'ai pas encore répondu, je ne vous oublie pas.Vos commentaires sont importants. Je tente d'y revenir ce soir!
Une gros merci!

Nanou La Terre a dit…

Fitzsou,l'ange aérien,
un gros merci de tes fidèles visites... Comme tu dis, il y a tellement d'impuissance, oui, mais tes mots du Nord québécois me remplissent le coeur et je t'en remercie...

Le factorium,
alors, tu connais bien le milieu des jeunes contrevenants aussi... Fafouin y est passé avant d'être aux adultes. Cela me rassure qu'il y ait comme toi, des gens qui ont à coeur la santé mentale de ces jeunes. J'en ai rencontré aussi plusieurs; avocats, juges, etc...Parmis les intervenants, beaucoup de gens dévoués aussi mais malheureusement, pas assez de gens connaissant la problématique et capable d'intervenir adéquatement. De plus, les lois ne sont pas faites pour protéger nos gens souffrant de problèmes de santé mentale. Il faut qu'ils fassent une tentative de suicide pour qu'ils s'en occupent et encore...Quel drame. C'est un peu pour cette raison que je parle de la condition de mon fils, pour informer, démystifier les problèmes de santé mentale et, essayer de faire avancer les choses...Un gros merci d'être parmi ceux qui se préoccupent...xxx

Solange,
je te remercie beaucoup de ta présence et de tes bons mots xxx

Nanou La Terre a dit…

Une Femme libre,
un gros merci pour l'information au sujet du Séroquel. Ça me donne un bon son de cloche. Effectivement, de mon côté, j'ai remarqué que mon fils s'endormait tout le temps...
Oui, donner le bon médicament et la bonne dose devient un casse-tête. Encore faut-il qu'ils aillent régulièrement à leur rendez-vous et qu'ils n'arrêtent pas leur médication...
Chère toi, mais oui, comme je comprends aussi. Sans médication, elle s'en va directement à la psychose. J'ai tellement vu ça chez mon père...Ce qui est le plus dommage c'est qu'avec la médication, le trouble bipolaire se guérit... Oui, un jour à la fois et quelquefois, une minute à la fois...

J'ai écouté en direct l'Émission car ma bonne amie m,avait prévenu. merci beaucoup quand-même d'avoir pensé à moi!

Je t'embrasse bien bien fort xxx

Dominique,
pas facile mais je ne reste jamais bien bien longtemps dans le noir! Je suis revenue à la surface. Je sais que tu t'inquiètes aussi pour ton Loup. Les mères ont des entennes bien aiguisées...Est-il encore loin de chez toi?
Ta présence suffit ma chère Dom... Merci beaucoup!xxx

Pierre F.
bien sûr qu'il a besoin d'aide Pierre, il est complètement dysfonctionnel.Pas facile d'essayer de le diriger. Il faut le faire subtilement et dans ses bons moments.Il avait une peine de 6 mois à faire en cure de désintox et il a fait une journée. Il s'est sauvé.Les drogues et l'alcool endorment sa souffrance et c'est bien là le mal, c'est un cercle vicieux de plus en plus dangereux...
Une thérapie Pierre? Il n,est pas prêt à accepter qu'il peut avoir quelque chose, alors, tu imagines comme le chemin sera long...
Oui, ce site, je le connais. Il est très très bien fait. Un gros merci quand-même d'avoir pensé à moi, c'est très gentil!
Pierre, t'as tappé dans le mille, oui, 'Le plus beau cadeau qu'on puisse me faire" et j,ajouterais aussi; le plus beau cadeau qu'il puisse se faire!
Merci beaucoup à toi xxx
Je te reviens pour ta fille!

Nanou La Terre a dit…

Nefertiti,
je pense que tu l'aurais aussi ce courage si tu étais dans la même situation. On trouve tous des force insoupçonnées en nous, dans tout!
Merci pour ton passage xxx

Cryzal,
merci beaucoup ma lectrice de longue date... xxx

Nanou La Terre a dit…

ZOREILLE, ZOREILLE!
je m'apprêtais à commenter lorsque j'ai vu que ta réponse à mon billet avait disparu. J'aurais souhaité vraiment que tu laisses ce bouleversant témoignage...
Oui, il ne faut pas se cacher cette réalité. Le moyen ultime pour eux de soulager cette grande souffrance est le suicide.
J'ai été bouleversée de te lire et en même temps heureuse que tu l'écrives. Si difficile de parler de ces choses et en même temps, essentiel de pouvoir en parler.

Que tu aies pensé à moi dans ses moments difficiles me touche profondément. Je ne te cache pas que j'ai eu beaucoup de difficulté à lire ton témoignage sans être bouleversée. Je comprends tellement... De savoir notre proche malheureux et ne pouvoir éviter qu'il s'enlève la vie, la souffrance de le savoir malheureux, l'impuissance extrême. Tu as près de toi une mère qui doit être complètement anéantie, en mille miettes. Elle aura besoin de beaucoup d'amour autour d'elle. Je ne sais pas si un jour on peut se remettre de ça, je crois que non, bien honnêtement, non... J'imagine qu'on meurt en même temps, trop douloureux, trop...
Zoreille, je pense à ta famille, à toi... À mon tour, je te serre vraiment très fort dans mes bras.... xxx

Freda a dit…

Ma chère Nanou,

Je compatis tellement avec toi.
Je trouve difficilement mes mots.

Comme la vie est lourde par période.
Pleine de deuils.

Quand ça devient trop lourd, on éclate.
Par la suite, tout nous semble un peu moins lourd, et nous recommençons.

Heureusement, nous sommes capables de nager dans ces eaux troubles grâce à une force mystérieuse que l'on trouve en chacun de nous.

De pouvoir se raconter et partager, ça aide un peu.

Continue, ton fils a besoin de toi.

Je pense souvent à toi.

Nanou La Terre a dit…

Freda,
tu me fais penser à ma grande amie Bouda... mon amie d'enfance. C'est en ces mots qu'elle se serait exprimée. Tes paroles sont si rassurantes, remplies d'amour. Oui, bien sûr, il a besoin de moi, pas pour lui dire quoi faire, bien entendu mais, pour continuer à l'aimer et avoir foi en lui...
Freda, merci, merci beaucoup... xxx

Nanou La Terre a dit…

Nanoubis,
bien sûr, t'as tout compris, à quoi servirait les amis! Merci, merci mille fois... xxx
Il a été transféré de nouveau à St-Jérôme. Soulagement... Il me reste un mois à me reposer et souffler un peu.
Je t'aime fort xxx

Anonyme a dit…

hier aujourd'hui, demain... je serai là !

Bouda a dit…

Ma chère amie, ma tendre amie,
Rester positive toujours, chercher le meilleur en tout, garder l'échine bien droite et la tête en ordre, on peut y arriver avec beaucoup d'entraînement, de conditionnement, de force mentale, d'amour pur et l'aide d'en Haut. Mais étant humaine, par moments, c'est le Grand Vide, l'Impuissance, la Révolte et le Gouffre de la Souffrance qui nous submergent. Dans ces moments qui semblent interminables, insupportables, on voudrait changer de peau tant elle nous pèse. Mais une parole à se souvenir dans ces instants de désarroi est: "Tout passe". Tout. À méditer. Et le soleil brillera à nouveau.
Je t'embrasse de toutes mes forces.

Zoreilles a dit…

Nanou, je te remercie pour tant de sollicitude...

J'avais supprimé mon commentaire après une semaine parce qu'il gisait là sans réponse, j'ai eu peur de t'avoir bouleversée et ébranlée d'une manière trop brusque. Comment dire la vérité quand elle est aussi brutale? Aussi, comme cette histoire ne m'appartient pas mais qu'elle fait partie d'une histoire familiale qui implique beaucoup d'autres personnes, je me sentais mal à l'aise dans ma conscience de l'exposer ainsi. Les blogues ne sont-ils pas des tribunes publiques?

Non, je n'ai pas de tabou au sujet du suicide ou de la maladie mentale mais j'ai eu peur d'être indiscrète, tu comprends?

Quant à la maman, au papa, aux frères, à toute notre famille endeuillée, nous avons passé la fin de semaine dernière ensemble, solidaires, à rendre hommage, à pleurer, à se souvenir, à sourire, à vivre ce qu'il y avait à vivre. Aussi improbable que ça puisse te sembler, aucune culpabilité n'a été vécue... C'est dire combien l'espoir n'était plus possible et la souffrance incommensurable.

Le TPL, la plupart vivent avec, avec médication appropriée et suivi, traitements ou thérapies. C'est ce que je souhaite ardemment pour ton Fafouin et je crois sincèrement que ça va arriver un jour ou l'autre, un pas après l'autre. Il te faut être aimante et patiente comme tu l'es. Voir les choses en face, comme tu le fais.

Auprès de la mère d'Annick, au fil des dernières années, j'avais beaucoup appris sur cette maladie et sur l'amour inconditionnel d'une mère, d'un père, d'une famille. J'ai côtoyé aussi cette superbe jeune femme aux prises avec le TPL.

J'avais trouvé ici chez toi d'autres enseignements très riches sur les mêmes sujets. Je te suis reconnaissante pour ça et pour toute la sensibilisation que tu fais en démystifiant le quotidien des personnes atteintes et leurs proches.

Je reviendrai toujours te visiter, ce qui t'arrive, comme ce qui se passe pour Fafouin, ça m'interpelle vivement.

Joan Durand a dit…

Je vis toutes sortes d'émotions quand je viens ici. Peine pour toi. Fierté de toi. Je sens que tu est résiliente. Tu es la force de Fafouin. xx