CROIRE QUE LES CHOSES SE PRODUISENT TROP LENTEMENT OU TROP VITE EST ILLUSOIRE. LE SYNCHRONISME EST PARFAIT. CHAQUE CHOSE ARRIVE TOUJOURS EN SON TEMPS... RIEN NE NOUS ARRIVE QUI N'AIT D'ABORD ÉTÉ SENTI ET PENSÉ. POUR CRÉER LE FUTUR, IL FAUT Y CROIRE SANS RÉSERVE.


Auteur inconnu

jeudi 31 décembre 2009

Un peu d'entraide

Dans ma vie, j'ai la chance de côtoyer
Des gens remplis de coeur et d'esprit
Et vous en faites partie
Je souhaite à tous un agréable moment de fin de décennie
Prenez bien soin de vous
Et surtout, faites attention sur nos routes enneigées
Et pour tous, en cette nouvelle décennie
Plein de petits moments remplis d'amour
De petits gestes peuvent faire toute la différence
Et aussi remplir nos coeur....

Nanoulaterre xxx



Mot d'Adèle


Moi je tiens dans mes pattes un trésor
Un os rose en tissu
C'est mon cadeau des Fêtes
Offert par Yang
Entourée de mes maîtres
Je n'en demande pas plus
Et ça me suffit pour être heureuse...

Adèle xxx


lundi 28 décembre 2009

Un miracle dans le ciel

Inspirée d'une gentille pensée envoyée par un de mes lecteurs , j'étais à la recherche de beauté et je suis tombée sur ce magnifique billet de Belles Plumes que je n'aurais su mieux écrire...



VOLER OU PENSER




Photo tiré du blogue de Belles Plumes


Pour Moukmouk...

jeudi 24 décembre 2009

À tous mes lecteurs



Message d'Adèle

Bonjour!
Je suis de retour
Moi je voudrais vous dire
Que je file le parfait bonheur ici
Je suis la petit princesse de laine de Nanou
Mais ça, vous le saviez déjà!
Alors, pour vous, un gros bec de chien
Rempli de vieille bave de crapeau
Comme le dit toujours Nanou!

Adèle xxx

À vous tous

Au fil du temps
J'ai appris à connaître et aimer
Chacun et chacune d'entre de vous
Vous faites de ce blogue
Ce qu'il est devenu aujourd'hui
Et j'aimerais que vous sachiez
À quel point vous avez tous
À votre façon
Fait une différence

Je désire vous remercier
Pour votre fidélité, votre respect
Votre ouverture ainsi que votre grand coeur.

Et je souhaite à tous une nuit de Noël
Remplie d'espérance, d'amour
Et de tendresses

Encore une fois, merci...

Nanou la Terre xxxxxxxxx




Ici au Québec, que l'on soit croyants ou pas
Difficile de se passer de ce chant
Écrit par Adolphe Adam

Ici chanté par Raoul Jobin
Avec l'harmonisation d'Ernest Gagnon
Deux de nos québécois pure laine.
De grands talents
Maintenant disparus.
et
Adeste Fidele harmonisé aussi par Ernest Gagnon
Ce soir, à minuit
Je serai dans ma petite église du village...





vendredi 18 décembre 2009

L'âme de Noël

Mon Fafouin est à présent dans un endroit stable, en sécurité, encadré, bien au chaud, pour un minimum de 4 mois, avec 3 repas par jour, un suivi et, école obligatoire puisqu'il est en garde fermée. Un long cheminement où la volonté ciblée sur la sécurité et le bien-être de mon jeune passait en priorité, balayait tout sur son passage. J'ai gueulé haut et fort, mais tellement... peu importe. Voilà. L'endroit n'est pas idéal, entre 4 murs sans fenêtres, comme il y a 2 ans, bon sens... mais, puisqu'il faut choisir le moins pire des pires, nous y voilà. Pour au moins 2 ans et la demie, avec ses probations sous conditions strictes, je le sens respirer enfin... Et parce que je sais et, qu'il sait aussi qu'il ne pourra pas s'en tirer seul. Il a repris goût aux sports, merveilleux. Depuis le 16 décembre, son éducatrice me dit qu'il a retrouvé son sourire.Tiens, un jour, je vais vous le montrer son fichu de sourire, alors, vous comprendrez... Le sourire de mon fils c'est comme des milliers d'étoiles qui scintillent dans le bleu de la nuit. Je le verrai sans doute le 25 en après-midi, mon grand garçon d'amour...

L'âme de Noël c'est Fafouin, ma famille, mon conjoint, ma petite maman d'amour, mes amis fidèles, les soupers de la veille, intimes, intenses, la messe de minuit, la neige qui tombe devant un bon feu de foyer, les chants de Noël, la musique, le piano, et le petit matin où la couleur au levé est unique et ne se retrouve en aucun autre moment de l'année. Bien sûr, parce que c'est Noël, parce que dans mes souvenirs, le Père Noël a laissé quelques miettes dans l'assiette de biscuits déposée sur la commode de Fafouin et a bu tout le verre de lait, parce que je les vois encore ces rennes, avant de m'endormir, la nuit de Noël...

Il existe ici au Québec un endroit unique au monde. Mais oui, comme dans l'histoire du Petit Prince, là où vit une fleur unique parmi des centaines d'autres . Cet endroit, c'est la Crypte de l'Oratoire, lorsque les Petits Chanteurs du Mont-Royal y offrent leur concert de Noël. Et lorsqu'ils commencent à chanter, c'est comme si le temps s'était arrêté depuis 1960. La tradition des Petits Chanteurs demeure fidèle à ce qu'elle était au tout début. C'est ça la magie, un mystère intemporelle, imprégné d'une grâce innommable, je puis vous l'assurer. Gilbert Patenaude en assure la direction depuis plus de 30 ans.
J'y serai ce Dimanche...

Dimanche, 20 décembre 2009, 14h
Concert traditionnel de Noël sous la direction de Gilbert Patenaude
à la Crypte de l’Oratoire Saint-Joseph.
(Entrée libre)

L'âme de Noël c'est aussi pour moi l'Oratorio de Noël de Camille St-Saëns. Pourquoi? Parce qu'il y a de cela plusieurs années, un choeur dont je faisais partie a perdu sa directrice artistisque, de façon tragique, à peine 2 semaines avant la prestation de Noël. Nous devions présenter ce concert, les engagements étant déjà pris. Je me souviens de cette pratique où tout le monde pleurait. Allions-nous tenir le coup, accepter froidement un nouveau chef par intérim qui pourrait par miracle nous faire chanter cette oeuvre malgré la douleur? Et pourtant, ce fut magique, à la limite, grandiose. À ma connaissance, pas une seule faille ou erreur , nous avions chanté avec tout notre amour et notre coeur. Ce fut de beaux moments intenses et je crois que jamais un choeur n'a pu être autant réuni que cette journée-là. J'ai pris le temps de choisir et retenu pour vous cette interprétation si sensible et juste d'un choeur de jeunes.


Oratorio de Noël
Camille St-Saëns

No. 10 Tollite Hostias

Tollite hostias,
et adorate Dominum
in atrio sancto eius.
Laetentur coeli,
et exultet terra
a facie Domini,
quoniam venit.
Alleluia!

Prenez vos offrandes
et adorez le Seigneur
dans son sanctuaire.
Que les cieux se réjouissent
et qu'exulte la Terre
devant la face du Seigneur
car il vient.
Louange à Dieu!


Pour Claudius
et
pour Solange...





vendredi 11 décembre 2009

Dans le coeur des hommes

Hier soir, j'ai été éblouie, troublée, remplie d'une paix immensément grande après avoir vu "Conte de Noël", adaptation d'un célèbre roman de Charles Dickens.Touchée par la beauté du message d'amour essentiel, éternel, toujours et toujours... Je pense à ce caractère sacré que représente pour moi le temps des Fêtes et, plus particulièrement celui de Noël.

Cette année, je ne verrai pas mon Fafouin aux Fêtes mais mon coeur est avec lui. J'ai tenu à faire mon sapin naturel, le plus beau qui soit, pour moi, ma famille, mes amis et en pensant à mon fils, avec beaucoup d'amour, le plus grand qui puisse exister sur Terre.

Ce qui me tient en tout, je ne vous le cacherai pas, c'est ma foi. Je suis profondément croyante. La communion qui existe entre celui qui est venu annoncer son message d'amour et moi demeure intense, intemporelle. À travers cette paix qui me guide et sa présence qui me supporte en tout, je crée, chante, écris et me garde dans la meilleure des formes. Ce soir, je sors avec Yang, doux, tendre et fidèle compagnon de mon coeur. Demain, nous apportons tous deux nos partitions pour aller au "sing-along" annuel du Messie d'Haendel. C'est une rencontre qui me comble toujours. Pour ceux qui ne connaissent pas, voici comment ça se passe: des choristes de tous les milieux sont invités à venir faire une petite pratique sur des extraits du Messie que le directeur artiste aura préalablement choisis de travailler. Puis ensuite, on chante tous ensemble.
L'entrée est libre. Voici les coordonnées pour ceux et celles qui auront envie de chanter ou simplement écouter:


Samedi le 12 décembre à 17 hres.
Lecture du Messie de Haendel

Cathédrale Christ Church
635, rue Ste-Catherine Ouest
Montréal, Qué.

Je suis une amoureuse de musique et chants traditionnels de Noël. Je les aime tous mais puisqu'il faut ici choisir, voici mon air traditionnel anglais préféré. Cette rencontre musicale émouvante a été enregistrée à la magnifique Abbaye de Westminster à Londres que j'ai eu la chance et le bonheur de visiter lors d'un de mes voyages. Charles Dickens y a d'ailleurs été inhumé dans le coin des poètes.

Alors, voici pour vous tous, ma prière vibrante et remplie d'espérance.
Il faut se rappeler qu'on ne doit jamais, au grand jamais être découragé de l'homme...


Hark! The Herald angels sing
Félix Mendelssohn


Hark! The herald angels sing
Glory to the new born King
Peace on earth and mercy mild
God and sinners reconciled
Joyful all ye nations rise
Join the triumph of the skies
With angelic host proclaim
Christ is born in Bethlehem
Hark! The herald angels sing
Glory to the new born King!


Traduction française


Ecoute! Les anges divins chantent
Gloire au nouveau-né Roi
Paix sur Terre et douce grâce
Dieu et les pêcheurs se sont réconciliés
Plein de joie à toutes les nations
Joignez le triomphe des cieux
Avec l'angélique proclamation
Le Christ est né à Bethlehem
Ecoute ! Les anges divins chantent
Gloire au nouveau-né Roi!



Photos et images:
-tirée de "Conte de Noël"
-Cathédrale Christ Church de Montréal
-Georg Friedrich haendel
Félix Mendelssohn








Pour Enfer Noir

dimanche 6 décembre 2009

Polytechnique un 6 décembre...

Polytechnique...

Je me rappelle très bien ce que je faisais cette journée-là.

Pourquoi en parler aujourd'hui?

Parce que la simple résonance du mot m'était si familière. Mon papa, aujourd'hui décédé, y avait gradué en 1958. Çà sonnait sécurisant puisque çà faisait partie de la vie de mon père. Parce que ce lieu, si stable à mes yeux, est devenu une gigantesque scène d'horreur.

Parce que maman, ma tit' mimi d'amour, a une très grande amie qui, le soir du 6 décembre, a perdu sa fille. Elle s'appelait Maryse... Son père, policier de formation, a fait un point de presse devant les caméras avant d'entrer à l'intérieur et n'est jamais revenu parler aux journalistes, découvrant sa propre fille, dans le dernier local, à côté de Marc Lépine.

Parce que j'ai été témoin auditive d'un meurtre en 2001, qu'un simple plafond me séparait de l'assassin. Parce que j'aurais pu y passer moi aussi cette journée-là si j'avais eu l'idée de monter en haut. Parce que cet homme a tué quelqu'un que j'aimais et que Fafouin adorait pour ensuite foutre le feu. Parce que mes points de repère ce sont écroulés totalement cette journée-là et que le choc fut à ce point puissant, qu'encore aujourd'hui, j'ai de la difficulté à voir devant moi un long couteau de cuisine et que l'infime odeur d'un feu potentiel me fait battre le coeur.

Parce que Fafouin a été victime de violence, que cette violence m'a touché de près, qu'elle me touche encore profondément.

Parce qu'un film est sorti et que je me suis torturée l'esprit à savoir si je devais y aller ou pas et pour quelle raison je devrais y être. J'ai vu “Polytechnique” en février dernier et j’y ai trouvé ma réponse... Je ne pense pas qu'il faille des dialogues bien recherchés pour en comprendre le sens profond. La fragilité de la vie, la surprise, l'amour, la détresse, l'impuissance, l'horreur, l'immense chagrin, l'incompréhension... Ceux qui ont vécu un choc post-traumatique savent... Et les autres pourront comprendre avec compassion.

Il neigeait cette journée-là, une belle neige... Mais la neige, çà peut devenir noir et rester noir longtemps dans le coeur de ceux et celles qui ont vécu ce drame de près, à froid, en direct...

Polytechnique, dure réalité d'une partie de l'histoire du Québec à ne jamais oublier.

Une immense pensée d'amour pour la maman de Marc Lépine, forte et courageuse. Je l'admire beaucoup...

Ainsi qu'en mémoire des 919 femmes et enfants tués depuis le 6 décembre 1989



Référence: photo prise par Alexis Hamel

Source


dimanche 22 novembre 2009

Je n'aurai pas le temps

Il est si frêle
Si jeune
Et pourtant
Si inspirant...
La version originale
Celle que je préfère
Toute simple et pourtant
Porteuse d'un message si profond
Dont je ne me lasserai jamais
Elle m'atteint toujours autant
Me transperce, me chavire...
Alors
Simplement écouter
Une fois de plus
Fermer les yeux
Avec les écouteurs
Je monte le volume
Cette chanson
Pour moi, un rêve, une libération
Elle me donne des ailes

"Et, pour aimer
Comme l'on doit aimer
Quand on aime vraiment
Même en cent ans
Je n'aurai pas le temps, pas le temps..."


À mon Fafouin d'amour
et
à Grande Dame

mardi 10 novembre 2009

L'empathie

Depuis quelques jours, la vie se charge de nombreux heureux hasards et j'en suis tout simplement éblouie et en même temps vraiment comblée. Hier, Yang mon conjoint m'a envoyé un video absolument magnifique sans signer. Ça disait: "Ça c'est le genre de video que tu aimes." Je me demandais bien qui avait pu aussi bien cerner le fond de mon coeur. Ce n'est que le soir venu qu'il m'a fait part de son envoie. Je voulais en faire un billet sans savoir vraiment comment l'aborder. Aujourd'hui, j'apprends que Joulie ferme son blogue. Je l'avais découvert à la lecture de deux billets magnifiques qu'elle avait écrits et qui sont toujours demeurés au fond de mon coeur. Celui-ci et celui-ci... Je vous invite à les lire car je sais que la plupart d'entre vous allez aimer vraiment.

Et voici donc ce video touchant qui ne peut mieux tomber...

Tendresses et encore un gros merci à vous tous pour votre chaleur...



Pour Joulie...



dimanche 8 novembre 2009

Ode pour mon fils


J'offre aujourd'hui ce cadeau
Que Fafouin puisse l'entendre
Qu'il en soit imprégné
Que des protections guident son chemin

Un arrangement magnifique
Pour quatuor à cordes
Du 4e mouvement de la 9e Symphonie de Beethoveen.

En prime, un court extrait du poème de Shiller
Que Beethoveen a utilisé pour créer ce bijou musical.
Je vous épargne le texte allemand
En voici la traduction française

Alors, une Ode d'amour à mon Fafouin
Afin qu'il retrouve son chemin
Et à vous tous
Que j'apprécie tant.
Merci...

"Mes amis, cessons nos plaintes !
Qu'un cri joyeux élève aux cieux nos chants
de fêtes et nos accords pieux !
Joie !
Joie ! Belle étincelle des dieux
Fille de l'Élysée,
Nous entrons l'âme enivrée
Dans ton temple glorieux.
Tes charmes relient
Ce que la mode en vain détruit ;
Tous les hommes deviennent frères...

Là où tes douces ailes reposent.
Que celui qui a le bonheur
D'être l'ami d'un ami ;
Que celui qui a conquis une douce femme,
Partage son allégresse !
Oui, et aussi celui qui n'a qu'une âme
À nommer sienne sur la terre !...

Tous les êtres boivent la joie
Aux seins de la nature,
Tous les bons, tous les méchants,
Suivent ses traces de rose.
Elle nous donne les baisers et la vigne,
L'ami, fidèle dans la mort,
La volupté est donnée au ver...

Courrez, frères, sur votre voie,
Joyeux, comme un héros vers la victoire.
Qu'ils s'enlacent tous les êtres
Un baiser au monde entier ...

Pressens-tu le créateur, Monde ?
Cherche-le au-dessus des cieux d'étoiles
Au-dessus des étoiles il doit habiter.


Joie ! Belle étincelle des dieux
Fille de l'Élysée,
Soyez unis êtres, par million
Qu'un seul baiser enlace l'univers"



vendredi 6 novembre 2009

H1N1, vive le bon sens!

Billet amélioré


Étant donné que je suis asthmatique, c'est ce matin que j'allais me faire vacciner. J'avais prévu plein de choses: un bon livre, une revue, ma chaise. J'avais même laissé dans la voiture un sac avec des effets personnels pour Fafouin, au cas où les policiers le retrouvent (il est en fugue). En bonne fille prévoyante, je croyais avoir pensé à tout. Seul hic, j'ai oublié de penser à moi...

Arrivée au point de service, voyant les barricades jaunes dans la rue et les policiers stationnés un peu partout, je me disais que j'avais pas fini d'attendre. Pas grave, on se stationnera plus loin, je suis habituée de marcher. Arrivée sur place, des gens viennent à nous et distribuent des bracelets. Je me fais interpeler tout de suite:

-Bonjour madame, avez-vous été servie?

-Non.

- D'accord. Faites-vous partie des personnes à risque?

-Oui, je suis asthmatique.

-Avez-vous une preuve que vous habitez la ville de...?

Je fouille dans ma sacoche. Bon sens, mon permis de conduire est dans la voiture, j'ai ma carte d'assurance-maladie pour le vaccin mais pas de cartes avec mon adresse.

-Avez-vous une preuve que vous êtes asthmatique? Une prescription, une pompe sur vous? Car il se peut qu'on vous le demande à l'intérieur lors du vaccin.

-Non, je ne crois pas avoir une pompe sur moi.

Comme c'est ridicule... Et moi qui gueulait haut et fort la semaine dernière en disant qu'on devrait exiger des preuves!!!!! Cordonnier mal chaussé va... La gentille femme, me voyant désespérément fouiller, à la recherche de l'objet de convoitise me dit:

-Écoutez, c'est pas grave. Habitez-vous loin? Je peux vous offrir le bracelet rouge pour les vaccins donnés entre 8 hres et 10 hres ou le bracelet bleu, entre 10 hres et midi.

Quel ange... Cette femme ne saura jamais à quel point elle m'a rendu service. Je ne peux prendre la chance d'attraper cette foutue grippe. Même si je sais que je suis en excellente santé, je dois m'assurer de rester en vie pour mon fils... Il faut aussi penser à désengorger les hôpitaux. Il me semble que c'est plein de bon sens. J'ai pensé aussi que les gens immunisés pourraient éventuellement aider les autres lors du pic de la crise, on ne sait jamais. Enfin, c'est comme ça que je vois la situation.

-Je vais prendre le bracelet bleu. Ça va me donner le temps d'aller chercher tout ce qu'il faut. Merci beaucoup!

Je trouve ça excellent. Cela permet de désengorger le système et de décourager ceux qui sont tentés de ne pas respecter les consignes de civisme. Lorsque je pense à ces pauvres femmes, attendant sous la pluie pendant des heures avec leur petit bébé, je ne trouve pas ça bien bien drôle.

Le vaccin?

Une heure d'attente tout au plus. Même pas le temps de lire. Avec le système de bracelet, c'est fantastique. Impressionnant de voir cette grosse machine gigantesque opérer avec une organisation sans faille! Des souvenirs remontaient à la surface, vague sentiment de déjà vu, des campagnes de vaccinations massives lorsque j'étais toute petite, dans des gymnases d'école...
Je regardais les mamans avec leurs bébés, les protéger, les béquotter, comme j'ai si souvent fait avec mon Fafouin. Je le revoyais, tout petit. Comme j'en ai passé du temps avec lui à l'hôpital, lors de ses crises d'asthme. Et maintenant... J'aimerais pouvoir remonter le temps, il serait protégé aujourd'hui mais, comme la réalité est toute autre... Il est en fugue et, recherché pour un autre délit. Un arrêt d'agir est prévu en centre. Pas question qu'il retourne chez le papa. Seulement, là, au moment où on se parle, je sais que son asthme n'est pas contrôlé, il est à risque.
Alors, je prend de grandes respirations et tâche d'envoyer du positif dans l'air et surtout, continuer à vivre. Il aura grandement besoin d'une mère en santé. Ce ne sera pas facile...

mercredi 4 novembre 2009

Parce que la musique n'a pas d'âge

Cette chanson m'inspire de très beaux souvenirs.
Ma préférée de Kate Bush.
Je demeurais alors avec Coco, le conjoint de mes 20 ans.
Chanson inspiré du roman d'Emily Brontë :
" Les Hauts de Hurlevent"
( Wuthering Height)

Pour Touchatou...

vendredi 30 octobre 2009

Et s'il suffisait d'écouter

Voici un texte que j'ai déjà publié
Et que j'offre à tous ceux qui sont sensibles à l'invisible.
Message d'espoir
Car la vie
Coule et brille
Ailleurs que dans le matériel
Elle est si palpable et douce
À l'oreille et aux yeux de ceux
Qui prennent le temps de sentir, d'écouter
Ce que l'invisible a de si doux à nous livrer
Et s'il suffisait d'écouter
Simplement...




Petit Jean de l'invisible


-Maman, maman, viens voir, il y a des oiseaux qui veulent entrer dans la maison!

-Mais voyons c'est impossible!

- Je te le dis maman, viens voir!!!

Je n'arrivais pas à le croire. Ils étaient bien là, deux chardonnerets jaunes qui insistaient désespérément pour entrer dans la maison, claquant inlassablement leur bec à la fenêtre du salon...

Me revint alors en mémoire le message d'espoir que j'avais envoyé à Marijo, la fille de Petit-Jean, alors qu'elle souffrait de voir son père dépérir: "Regarde ce chardonneret, il se trouve à la croisée des chemins, signe que quelque chose de nouveau se présentera à toi."

Le matin de la visite des oiseaux, Petit-Jean était mort depuis la veille. Les chardonnerets ne m'ont pas quitté jusqu'à ce qu'il fut enterré. Ils venaient même à la fenêtre arrière de ma cuisine, insistants et déterminés à vouloir entrer. Mais que voulaient-ils bien me dire...Quelque chose de surnaturel se produisait. De les observer ainsi, ils m'apparaissaient presque humains.

Petit-Jean, le frère de papa, un soutien inespéré pour maman et nous tous lorsque papa était malade... Petit-Jean que j'ai veillé presque jusqu'à la fin, sur son lit d'hôpital. Çà me faisait plaisir de le faire pour lui et le temps s'arrêta... J'ai pu observer l'énorme courage d'un homme qui a voulu en finir avec la vie, a raté sa sortie, pour ensuite tenir tête à tout le monde. Il fallait respecter sa volonté, ce ne fut pas facile... Petit-Jean, après un suicide raté, un diabète avancé, une gangrène à la jambe lui occasionnant d'atroces souffrances, a refusé l'amputation parce qu'il voulait mourir... Cela ne pouvait plus continuer. Devant ses cris abominables, j'appelai l'infirmière:

- Écoutez, il faut augmenter la dose, çà ne fait plus d'effet, il souffre beaucoup trop!

- Mais si on lui donne une médication plus forte, çà va accélérer le processus de la fin.

Décidément, elle ne comprenait rien... Alors j'insistai.

- Écoutez, il a simplement voulu mourir, il n'a pas demandé de souffrir. S'il-vous-plaît ,augmentez la dose!!!

Il mourut dans les 24 heures. Il faisait très beau. Un 20 mai, c'était bien ciblé pour un fervent souverainiste et les cerisiers étaient en fleurs, avez-vous déjà senti? Magnifique... Et lorsque le mois de mai revient, Petit-Jean revit à travers la senteur subtile et douce des cerisiers...

Pour Jackss, en mémoire de Nicole
Pour Mazz, en mémoire de Marie-Michèle
Pour Grande-Dame, à la mémoire de Thomas



jeudi 29 octobre 2009

L'amour... l'amour!

Nathalie Choquette... Une artiste exceptionnelle que j'admire et respecte énormément. Cet extrait en particulier me rappelle de très très beaux souvenirs. Une chance incroyable d'avoir pu côtoyer cette femme de grand talent. Nathalie Choquette, l'unique... la seule qui a réussi, grâce à une créativité hors du commun à faire découvrir et aimer la musique classique à monsieur et madame tout le monde, en mariant son talent de bouffon à celui d'une grande soprano. L'humour mêlé d'amour... Bombe qui a déjà fait ses preuves...
Je vous invite à regarder et écouter...jusqu'au bout.... Vous ne serez pas déçus.
Entrevoir un sourire gigantesque sur le coin de vos lèvres, j'en serais ravie...


Habanera

L'amour est un oiseau rebelle que nul ne peut apprivoiser
Et c'est bien en vain qu'on l'appelle s'il lui convient de refuser
Rien n'y fait, menace ou prière, l'un parle bien, l'autre se tait
Et c'est l'autre que je préfère, il n'a rien dit, mais il me plaît...

L’amour... l’amour... l’amour... l’amour!

L'amour est enfant de bohème,
Il n'a jamais jamais connu de loi
Si tu ne m'aimes pas, je t'aime
Si je t'aime, alors prends garde à toi!

Si tu ne m’aimes pas
Si tu ne m’aimes pas... je t’aime!
Et si je t'aime, si je t’aime
Prends garde.... à toi....

L'oiseau que tu croyais surprendre battit de l'aile et s'envola
L'amour est loin, tu peux l'attendre : tu ne l'attends pas, il est là
Tout autour de toi, vite vite il vient, s'en va, puis il revient
Tu crois le tenir, il t'évite, tu crois l'éviter, il te tient!

L’amour...l’amour...l’amour...l’amour!

L’amour est enfant de bohème
Il n’a jamais jamais connu de lois
Si tu ne m’aimes pas je t’aime
Si je t’aime, prends garde à toi
Prends gardes à toi!
Si tu ne m’aimes pas
Si tu ne m’aimes pas... je t’aime!
Et si je t’aime.. si je t’aime...
Prends gar...............de à toi!

Extraits de l'opéra "Carmen"
Georges Bizet 1838-1875


Pour Femme Libre qui m'a inspiré ce billet...

dimanche 25 octobre 2009

Mais quelle Étude...

Chopin,
Étude op 25 no 1
ma préférée...

J'aimais bien l'interprétation de Pollini et d'Arthur Rubinstein
Et voici que je découvre cette interprète géniale.

Alors là
Je ferme les yeux
Déchirée par la passion
L'élan intérieur du corps
Puissant
Qui,
De son souffle
Immensément dense
M'attire irrésistiblement vers le haut

Nanou xxx

Dédié à Zed...

samedi 24 octobre 2009

Néant...

Après m'être battue contre moi-même, à fleur de peau durant 3 jours, en ce mercredi matin ,j'avais enfin retrouvé mon équilibre, fraîche et dispose, prête à affronter mers et mondes à la cour. Une forme du tonnerre quoi. Pour la première fois, en 9 ans, j'avais demandé à Yang de m'accompagner. L'heure venue, nous sommes entrés dans la salle d'audience. "Fafouin n'est pas là?", me demande la procureur de mon fils. Je lui fais signe que je ne sais vraiment pas. Elle demande une remise. Puis, au bout de 20 minutes, Fafouin et son père entrent sans la salle d'audience. Pause jusqu'à 10 hres 45.

En sortant, je me dirige vers mon fils et, discrètement, lui pose tendrement la main sur l'épaule. Je vais voir le délégué jeunesse, lui informant des derniers éléments que je souhaitais faire rajouter dans la probation de mon garçon . Il ne m'affichait pas son plus beau sourire,se contentant d'être bien poli tout de même. Qu'à cela ne tienne. Effectivement, j'ai dû faire un petit rappel à sa chef de service la semaine dernière car il tardait démesurément à me remettre le plan d'intervention de mon garçon.

Yang et moi sommes allés prendre un petit café puis, au retour, mon fils, et son procureur, en compagnie de son père, étaient en grande discussion dans un des petits cubicules. Je pouvais entrevoir pas une petite fenêtre étroite. Ça gesticulait, la conversation m'apparaissait assez houleuse...

De retour dans la salle d'audience, ce fut assez court. La procureur a appelé Fafouin à la barre et s'exprimant de vive voix au juge:

-" L'évaluation de la protection de la jeunesse n'est pas terminée. Le jeune a rendez-vous demain et le père semble avoir fait des démarches pour d'autres ressources. Je dois vous avouer madame la juge que c'est une situation extrêmement complexe."

Puis, se tournant la tête dans la salle d'audience, elle s'adresse directement au père assis tout au fond:

"Et j'ose imaginer monsieur que vous ne serez pas offusqué si j'informe ici à madame la juge que vous n'êtes pas un ami du système????"

Elle semblait en avoir raz-le-pompon... J'imagine très bien le genre de discussion qu'elle a pu avoir avec lui. Ça m'a rassuré de savoir que la procureur de mon fils avait osé dire enfin haut et fort la vérité et que, par ricochet, elle défendait bien mon fils en dénonçant la situation au juge. Pour la première fois, je sentais que je n'étais plus seule à me battre. Étant donné l'évaluation non complétée, la juge a préféré reporter le tout dans un mois. Je me suis avancée pour dire que je souhaitais un appartement supervisé pour mon fils mais, ce n'était pas le moment. Alors, j'attends le résultat de l'évaluation qui tarde à venir, mais, je dois demeurée patiente car j'ai demandé des vérifications poussées. N'empêche... Encore un long mois sans mesures, sans rien.... Je dois communiquer avec la responsable du comité des usagers lundi matin.

Lorsque nous sommes sortis, Fafouin n'y était pas. Je suis passée devant le papa, sereine et ouverte. Il était assis, l'air hagard et mort, comme un zombie sans réaction, le teint pâle. Je n'ai pas peur de le dire ici et je le crie maintenant haut et fort; cet homme est profondément malade et aurait besoin de soins qu'il n'ira jamais demander. Je suis une bonne personne, je ne lui souhaite pas de mal mais je ne crois pas pouvoir jamais lui pardonner un jour de ne pas s'être pris en mains pour l'amour de notre garçon.Tellement de haine, de violence, d'agressivité et de hargne intérieure. Comment un être humain peut-il vivre ainsi pendant tant d'années? Comment peut-on espérer que mon fils puisse être équilibré là-dedans, vivre et respirer sereinement? On a permis l'an dernier qu'il retourne avec son père pourtant, malgré mes protestations, on a permis... et... créé l'ouverture...


En sortant du Palais de Justice, Fafouin était à l'extérieur et fumait une cigarette. J'en ai profité pour aller le voir un instant...

-Comment vas-tu?

-Bien...

-Fafouin, il me manque certains papiers à ton dossier du centre et j'aurais besoin de ta signature.

-Je ne signerai rien.

-Très bien. Maintenant, tu sais, je ne peux plus renouveler aucun de tes médicaments pour ton asthme, ni l'Epipen car il faudrait que tu retournes voir ton médecin. Ça fait deux ans tu sais. Aimerais-tu que je prenne le rendez-vous et t'en informe par la suite?

-Non. je vais m'occuper de ça avec mon père.

Son regard était tellement terne et absent. Il y a longtemps que je n'ai vu son beau sourire, très longtemps. Pour les médicaments, peine perdue. Je sais très bien que ni l'un ni l'autre ne s'en préoccupera. On lâche prise. J'aurai essayé... Je suis repartie sans m'être fait de fausses attentes. Son comportement était prévisible. Il m'en veut, je suis présentement une menace à sa liberté car je parle, dénonce, me soucie de son bien-être. Comme la vie est ainsi faite. J'ai le mauvais rôle et le bon à la fois.

Aujourd'hui samedi, j'ai tenté d'avoir de ses nouvelles. Il avait couché chez une amie:

-Bonjour Fafouin. J'appelle simplement pour avoir de tes nouvelles et m'assurer que tu vas bien.

- N'appelle plus ici ni chez mon père. Je ne veux plus te parler.

- Fafouin, je me soucie simplement de toi. Je t'aime tu sais.

-Pas moi. N'appelle plus...

Puis, il a raccroché. Je sais qu'il n'est pas bien, qu'il a besoin de soins et d'aide. La communication est coupée pour de bon. Pendant combien de temps, je n'en sais rien.Yang est venu me réconforter mais je reste seule dans ma bulle et je sais que jamais rien ni personne ne pourra enlever la peine et la douleur immense qui habite en permanence mon coeur de mère.Va falloir que je me parle encore une fois...





mardi 20 octobre 2009

La résistance

Jeudi, il y a une semaine. je réussis à rejoindre mon fils. Il était chez son père.

-Bonjour Fafouin, tu devais me donner des nouvelles hier. Comment vas-tu?

-Huhummm...

-Fafouin, ça ne va pas bien n'est-ce pas?

-Non, ça ne va pas...

-Dis-moi, est-ce que je peux faire quelque chose pour toi?

-Non, tu ne peux rien faire...

-Bon... Alors, tâche de bien prendre soin de toi. Je t'aime tu sais...

-Moi aussi. Mais là je suis pressé, faut que je te laisse.

-D'accord. Alors, bizous...

Je souffre de cette douleur que je ne peux calmer dans sa prison intérieure sans issue.

L'impuissance atteint son paroxysme. Que me reste-t-il à faire... Mes rituels du soir, mes protections et, je prie, je prie à voix haute. J'appelle mes âmes disparues que j'ai tant aimées... Protégez-le, rendez-lui sa force que je lui connais, montrez-lui le chemin de sa lumière, guidez-le afin qu'il puisse enfin trouver sa voie. De ces prières, les âmes entendent car à ce moment précis je sens dans mon corps leur douceur et leur paix.. Alors là seulement, je peux enfin trouver le réconfort, et l'apaisement nécessaire à un doux sommeil réparateur et dormir..

Ce matin, mardi, je réussis à le joindre...

-Bonjour mon grand, comment vas-tu?

-Huhummm...

Je sentais dans sa voix le désarroi, l'inconfort, le mal de vivre. En fait, ça n'allait pas du tout. Mon fils est un livre ouvert. Je le devine tellement bien. Je poursuis:

-Demain, c'est la cour. Aimerais-tu que je vienne te chercher en voiture?

-Non. Et je ne veux pas que tu te présentes en cour.

-Fafouin, je suis désolée, mais, que tu le veuilles ou non, j'y serai. Je suis ton parent, cette rencontre est importante et je tiens à ce que tu sois encadré le mieux possible car je me soucie de toi et je t'aime.

-Je te dis que je ne veux pas que tu sois là. Je sais que tu veux que je retourne au centre.

-Pas du tout. Je souhaite que tu sois encadré. J'aimerais que tu puisses avoir accès à un appartement supervisé. C'est ce que j'ai dit à la travailleuse sociale à l'évaluation.

-Je ne te crois pas....

-Bon. Je pense qu'il est inutile de poursuivre davantage cette conversation. Je t'ai dit ce que j'avais à te dire. Alors, on se revoit demain en cour. Je t'aime tu sais.

Le dialogue stérile est très épuisant. Faut savoir couper court sur le champs en laissant l'essentiel, le message du coeur. On ne sait jamais s'il se rendra, on espère simplement...





dimanche 18 octobre 2009

Une heure, une minute à la fois

Depuis 3 semaines, c'est une heure, bien souvent une minute à la fois, car c'est bien de cela qu'il s'agit. Je suis dans le mode survie. Trop d'émotions, trop d'inquiétude, trop de peur, trop de tout. J'ai l'impression d'avoir vécu 10 ans en l'espace de 3 semaines. C'est trop. Je sais à présent que je ne pourrai survivre bien bien longtemps à me restreindre de ce régime, sans y laisser ma peau. Je dois trouver une solution, rapidement...

La première semaine, 4 rendez-vous officiels dont un à la cour et un autre avec le délégué jeunesse de mon garçon. Fafouin devait y être et ne s'est pas présenté. Il s'est réveillé la 3e journée m'appelant en panique:

-Maman, peux-tu me conduire en cour demain matin, je dois y être!!!!

-Fafouin, demain matin je travaille, tu devras te débrouiller seul...

Puis j'y pense, impossible de lui refuser car je savais pertinemment que cette rencontre en cour était importante, même s'il l'avait raté une première fois car j'étais le seul parent susceptible d'y être. Je rappelle donc:

-D'accord Fafouin, je me suis arrangée. Par contre tu dois être à la maison à 8 hres 30.

-D'accord maman.

Il arriva à 8 hres 30 précise. Nous nous présentons à la cour. Fafouin plaide coupable pour tous les chefs d'accusation. Puis l'avocate de la couronne parle au juge et l'informe que le délégué jeunesse souhaite des rajouts dans la probation de mon fils. Elle informe aussi le juge que la maman souhaite aussi certains ajustements. C'est là que ça se corse. Madame la juge me demande...

-Jurez-vous de dire toute la vérité, rien que la vérité? Dites " je le jure".

-Je le jure.

-Avez-vous des choses à rajouter madame?

-Et bien, premièrement, je ne m'attendais pas à venir témoigner ce matin. Attendez, je vais voir si j'ai gardé mon papier.

Tellement organisée la fille... par chance, j'avais apporté avec moi, au cas où, le petit papier sur lequel j'avais griffonné mes souhaits au sujet de mon garçon et que j'avais signifié une semaine auparavant à l'avocate de la couronne.

-Je suis en accord avec toutes les demandes du délégué jeunesse. J'aimerais rajouter que je souhaite une résidence fixe pour mon garçon, ce qui n'est pas le cas présentement. Mon fils a passé son été à chercher un gîte. Il a aussi couché à quelques reprises dans les cabines d'autobus.
Son père n'est pas en mesure de s'en occuper adéquatement. En tant que parent, je suis en mesure de m'en occuper mais mon fils a trop de difficultés présentement. Je ne peux l'héberger pour le moment. Je souhaite aussi qu'il puisse accéder à des ressources pour ses difficultés de consommation et, idéalement, une cure de désintoxication, de gré ou de force.

L'avocate de mon fils me pose alors la question cruciale:

-Vous savez que vous êtes responsable de votre jeune, même si vous n'en avez pas la garde. Avez-vous communiqué avec la protection de la jeunesse?

-Oui et je sais que d'autres signalements ont précédé le mien.

-Et que leur avez-vous dit?

-Je leur ai dit que le papa n'avait pas la capacité de s'occuper de son fils. Qu'il m'était impossible de le garder présentement, qu'il avait des difficultés au niveau de la boisson, de la drogue, que j'étais en réflexion à savoir si je portais plainte contre lui pour vol, que cela m'était très difficile de le faire parce que, ce qui comptait le plus pour moi était de préserver le lien avec mon garçon.

Et là, je me suis effondrée. Je me suis mise à pleurer, mais pleurer. Si je m'attendais à ça... Tout le monde se précipitait: les mouchoirs, le verre d'eau....Mon fils se prenait la tête à deux mains.

Le juge:

- Y a-t-il un signalement de retenu?

-Oui. La situation est en évaluation présentement.

Le greffier est allé vérifier et tout était exacte. Le juge a donc reporté la décision 2 semaines plus tard, soit, cette semaine...

L'évaluation n'est pas terminée. J'ai eu la mienne il y a 2 semaines. La travailleuse sociale a tous les endroits et numéros de téléphone où mon fils a habité depuis un an et je vais m'assurer qu'elle vérifie mes dires car mon fils et le père sont dans le mode déni total. La responsable du comité des usagers m'est d'un grand secours, croyez-moi. Et lorsque je sens la moindre défaillance, c'est elle qui communique avec la TS... C'est comme ça.

Présentement, j'essaie simplement de garder contact avec mon garçon par téléphone. Je sais à peu près où il est. Chez le père, on oublie ça. Lorsque je demande à parler à mon fils, ce dernier me raccroche la ligne au nez.

Je me présenterai donc en cour cette semaine. Fafouin et son père y seront ainsi que le délégué jeunesse. Ce sera de toute beauté...

J'ai beau garder la forme, j'en ai marre d'être une mère compétente et à la fois tellement stérile, impuissante... La douleur et la peine me grugent comme c'est pas possible. Cette semaine je regardais des photos de Fafouin bébé, enfant, tout souriant. Et les larmes n'avaient plus de fin. Cette situation est insupportable. Mais que s'est-il passé bon sens, que s'est-il passé??? Je ne l'ai pas mis au monde pour qu'il souffre... Mon fils ne fonctionne plus, ne travaille pas, n'étudie pas, se drogue, boit et plus encore.... La majeure partie de son temps est consacrée à se trouver un endroit où coucher, mon beau grand garçon...




dimanche 11 octobre 2009

Le vent du fleuve

Bonjour, oui oui, c'est encore moi, Adèle! Il fait tellement beau en ce Dimanche. Yang est gentil avec moi, il me fait voir plein de choses! Venez découvrir avec moi...J'aimerais pas tomber en bas, c'est un marais et je salirais mes petits pieds.




Oh! Les beaux vinaigriers! Ah bon, il y en a ici aussi? En automne, ils deviennent rouge écarlate. C'est tellement beau, on en a beaucoup sur la route qui mène à ma maison.





Je veux aller près du fleuve! Mais Nanou me demande d'être patiente, on va y aller bientôt...





Ah bon, c'est pour ça, alors là je comprends. Un petit jeu de devinette...Où se cache la douce Adèle? Les nuages et herbes folles en mousse se mêlent à mon doux pelage de laine. Ça sent le bonheur ici...





Tu parles d'une idée toi. Mais je ne veux pas me coucher moi! Je vois des petits oiseaux au loin et j'ai le goût d'attraper les feuilles mortes qui roulent au vent. Allez, debout Nanou!





Bon, alors là c'est beaucoup mieux. Une petite ballade le long du fleuve St-Laurent. Ici à cette hauteur, il n'est pas bien large mais c'est le fleuve quand-même, l'âme de mon Québec!





Bien là ça valait la peine de s'arrêter. Il y avait une borne fontaine aussi svelte que moi et presque de la même hauteur!





Ah... le vent du large... comme il est doux dans mes oreilles. Ça fait du bien! "Jack Jack Jack Jack Jack Jack Jack... Disaient les canards, les perdrix et les sarcelles... Monoloy disait le vent... La Mariouche est pour un blanc."Je me sens l'âme poétique. Je suis en train de vous chanter du Vigneault là...





La vie est un long fleuve tranquille, comme c'est bon....




Parc de l'île Lebel, Repentigny, Québec
11 octobre 2009


* Photos, copyright, Nanoulaterre 2009

vendredi 9 octobre 2009

Conversation comme chat...

On n'a pas idée comment une conversation sérieuse par courriel peut devenir une partie de délire à deux. Yang et moi excellons en la matière. Il s'est mis en tête de collectionner des vieilles calculatrices et il en reçoit chaque jour. Voyons un peu ce que ça donne...

Nanou:
Je viens de faire le virement dans ton compte. Est-ce que tu peux me garder le papier de confirmation? Marchi! Je t’aime tu sais...

Yang:
Marchi pour les petits sous. Mais moi aussi je t’aimais!
(Marchi= merci)


Nanou:
Mais est-ce que tu m'aimais autant que moi je t'aimais?

Yang:
Pluche!

Nanou:
Pluche qui veut dire plus ou pluche qui veut dire peluche? Moi, je pense que c'est pluche=plus....
Èche que ché cha?

Yang:
Chè cha. Èche que j’ai rechu une autre calculatriche?

Nanou:
Non, t'es fatiguant avec chat.... Èche que je peux mettre chat chur mon blogue, les chens font rire? (allemand maintenant?)

Yang:
Che chuis pas chure que che veux. Moi je veux un chat comme cha.



Nanou:
mais ché pas un chat cha! Ché un guépard? Ché mésant!

Yang:
Ben non tu vois pas, il lui donne un bec!

*Avec l'aimable autorisation de Yang
*source de la photo inconnue






jeudi 8 octobre 2009

Janis d'outre tombe



À l'épicerie, en compagnie de quelqu'un dont j'ai déjà oublié le nom, je lâche tout.

Qu'est-ce que je fais...

Elle est là tout près, à peine à 5 mètres devant moi, pensive, introvertie, discrète, enrobée dans son monde intérieur. Après tant d'années d'absence, j'observe le personnage, éblouie, captive de ce talent qui sort des nues. Il semble bien que je sois d'ailleurs la seule à avoir le privilège de me rendre compte de sa présence, de là tout l'attrait du libre choix de décider ce que je veux et quand je le veux. Fantastique...

Il y a elle, il y a moi...

Elle est là, sans m'avoir vu, sans connaître la moindre parcelle de mon existence, et pourtant, s'y pointe le mystère de l' absolue certitude d'un lien intense et profond.

Ce lien, accessible à l'instant, me donne l'irrésistible envie d'y accéder là, maintenant. Je fonce, j'enclenche le pas, rapidement, dans un excès d'intuition et d'émotion brute, en direction de ce personnage troublant.

Me voilà à présent devant elle, les bras tendus, debout, et au dedans de moi, le corps est à genoux, l'humilité la plus totale....

Wow...qu'est-ce que tu as mangé Nanou pour te retrouver dans un état pareil! Vas-y, fais-le, fais-le... Et puis voilà, il faut que çà sorte, comme si je gardais çà depuis des années:

"Pardonnez-moi de vous déranger comme çà. Mon anglais n'est pas terrible, vous m'en excuserez. Je voulais simplement vous dire que JE VOUS AIME!!!!"

Et dans un élan de synchronisme totale, nous voici dans l'étreinte, enlacées tendrement, ne formant qu'une seule femme, oui, je vous le jure. C'était comme çà, l'une dans l'autre, à l'image des meilleures amies du monde qui se sont perdues depuis longtemps et se retrouvent enfin.!Mais je suis certaine que vous pensiez autre chose...

Ouf. Quelle histoire...

Je découvre qu'elle est heureuse. Sa vie dans l'au-delà continue, sa personne a grandi, s'assagit. Près d'elle, son compagnon, un homme mûr, d'un calme incomparable nous observe sans mots dire. Puis, je me fais sortir de mon voyage assez brutalement par... la sonnerie de la porte!

Désolée d'interrompre votre lecture...

Il m'est impossible de raconter la suite car je suis maintenant réveillée!

lundi 5 octobre 2009

Détente visuelle

Vous vous rappelez de moi j'espère? Mais oui, c'est moi Bernard, le petit dernier de la famille. Étant donné que chacun est unique, moi je fais des choses très drôles. Je suis un petit doux, ça n'en doutez pas. On dit que je suis très sociable et qu'en un rien de temps je serai apprivoisé.


Mais lorsque je suis un petit peu craintif, je m'en vais me réfugier derrière ma roulette et je fais le mort, écrasé comme une crêpe avec les 4 pattes sortis! Ça fait rire Nanou et j'avoue que c'est assez comique. Ça fait partie de mon charme!


À présent, voici un des petits videos préférés de Nanou qu'elle a spécialement sélectionné pour Zed, Rainette, Grimimi Sue ainsi que pour tous ceux qui aiment les chats. Décidément, le langage "chat" est très sophistiqué!







vendredi 2 octobre 2009

Merci la vie

Il y a presque 4 ans maintenant, j'ai eu un grave accident de voiture dont je suis miraculeusement sortie indemne, sans aucune égratignure, et ma vie en fut changée à tout jamais. Pas un seul soir, pas un seul matin ne se passent sans que je remercie le ciel d'être encore en vie. Je me suis dit que si Dieu m'accordait ce privilège c'est que j'avais sans doute encore beaucoup à donner, apprendre et comprendre de la vie.

Beaucoup d'atrocités sur cette belle Terre et, on ne sait pas ce que l'avenir réservera à tous ces petits enfants , ces trésors grouillant autour de nous, encore au matin de leur vie.

Mais je sais à présent, dans mon coeur, que la force du bien et de l'amour sauront toujours surpasser celle de la haine et du mal. J'en suis profondément convaincue. Des gestes simples se transforment en véritable prière. Sans s'en rendre compte, les gens qui posent ses gestes irradient et contaminent les autres, pour le plus grand bien de tous, réunissant tout ce beau monde en une seule personne. Mercredi soir, une inconnue a allumé une chandelle pour mon Fafouin.

À cette inconnue, je dis merci, merci...

Et à vous tous, si présents et fidèles,
je dis aussi merci, merci...
J'ai beaucoup de chance de vous connaître
Et vous embrasse tendrement.

Merci la vie!





mardi 29 septembre 2009

Pas le temps

Je ne trouve pas le temps d'écrire. Beaucoup d'interventions passées, beaucoup à venir pour mon grand garçon. Simplement, envoyez-lui de belles pensées afin que tout se passe bien. Il en a grandement besoin. Je garde ma force mais ma peine est immense.Yang me supporte, mes amies aussi, je ne suis pas seule...

J'en profite aussi pour envoyer un message d'amour à Miss Lulu qui vient de perdre un être cher.


jeudi 24 septembre 2009

Juste pour rire

Je n'ai pu m'empêcher.
Rire libérateur
Rire, quel bonheur
Petite vie
Comme je m'en ennuie...
En espérant que ce rire
Vous soit communicatif
Allons, rions tous en coeur
L'humour, je ne peux m'en passer
Je suis un clown aussi
Mais ça
Vous ne le saviez peut-être pas...

Tendresses

Nanou xxx


mardi 22 septembre 2009

Se tenir...

Signalement retenu... Signalement retenu... Aujourd'hui.

Hier et à ma demande, rencontre obligée avec agent de probation, présidente du comité des usagers et moi-même. Semaine dernière, police, dénonciations, avocat de la Couronne, avocate de Fafouin, tout ce beau grand monde a été contacté et ébranlé par la vague Nanou.

Je suis en contact avec mon garçon. Pas drôle mais, contacts réguliers. Sans entrer dans les détails, au fond, il veut que je fasse quelque chose. Il me montre des choses qu'il ne devrait pas afin d'observer ma réaction. Il sait que je ne resterai pas sous silence. Je lui ai dit. Toujours très franche avec lui.

-Tout ce qui pourra nuire à ta santé et ta sécurité sera immédiatement dénoncé Fafouin.

-Huhumm...

Me répond-il d'un ton conciliant.

Une intervenante me contactera d'ici environ une semaine pour la fameuse "Évaluation". Hum, ça me rappelle l'été 2006... On s'entend que la dame a intérêt à avoir de l'allure et se tenir les fesses serrées?

Aux signalements, ils savent que j'ai de l'expérience:

-Si vous n'êtes pas satisfaite de la TS, vous pourrez en informer la responsable du comité des usagers.

-Soyez-en assurée et toutes mes réunions avec les travailleurs sociaux seront OBLIGATOIREMENT assistées par la responsable du comité des usagers.Vous savez, j'ai déjà porté plainte contre une intervenante et j'ai gagné ma cause.

...

Bon. Je me rends compte que j'ai vraiment, mais vraiment plus de patience. Évaluation, d'accord, mais pas à n'importe quel prix. Et là, je ne suis pas à bout et fatiguée comme il y a 3 ans. Je fais du gym, des marches rapides à tous les jours et mes 400 brasses dans la piscine. Je n'accepterai aucune critique qui pourrait se retourner contre moi, aucune!!!! Seuil de tolérance ZÉRO. Celle qui a pris mon signalement le sait, tout le monde le sait. Je déplace BEAUCOUP d'air. On prévient tout le monde à l'avance, comme ça, pas de surprise...

L'intervenante qui aura le malheur de me demander si j'ai déjà passé un examen psychiâtrique, OUT!

Celle qui me fera faire "des petits devoirs", comme si j'étais une petite fille, OUT!

Celle qui voudra fouiller dans mon passé à la recherche de bibites qui n'existent pas, OUT!

Pas de négociation possible, j'aime beaucoup le commissaire aux plaintes...

Promesses de Nanou

à suivre...



dimanche 20 septembre 2009

Ma petite animalerie

Bonjour, je m'appelle Bernard et je viens tout juste d'arriver chez Nanou. Elle a eu un coup de foudre pour moi hier. Je suis le plus jeune de la famille. Regardez comme j'ai un beau nez rose... Je suis tout petit encore mais je vais grandir! Je file déjà à toute allure dans ma roulette!



Moi je m'appelle Tite Patte. Je suis un hamster chinois. Nanou m'appelle la mal commode car j'aime bien boxer avec elle avec mes petites pattes. Elle me dit toujours: "Une chance que tu as de belles grosses bajoues blanches!"




Je m'appelle Mlle Kiki. J'étais très très peureuse lorsque j'étais petite. Il en a fallu du temps pour m'apprivoiser mais maintenant je suis une grande fille sage...J'adore me faire prendre! Nanou m'aime beaucoup...



Bon. Moi, mon nom c'est Stéphane. Yang m'a sauvé d'une mort certaine car j'ai juste une oreille.
Personne ne voulait de moi. Mais, Yang savait que je plairais à Nanou et il m'a offert à elle en cadeau. Depuis, c'est le bonheur total ici...



Oui oui, c'est toujours moi, Stéphane. Regardez comme j'ai grandi! Nanou m'appelle son gros patapouf. Elle trouve que je ressemble à un petit suisse.




Mon nom c'est Doris et je suis une petite souris. Moi, c'est Nanou qui m'a sauvée. Des jeunes qui jouaient dehors voulaient me jeter dans un égout. Une chance qu'elle était là. Elle m'a dit: "viens, on s'en va dans la maison des animaux."



Bonjour, nous sommes de petits pinsons mandarins, Arold et Maude. Arold, c'est moi avec les belles joues oranges et Maude, c'est ma compagne. On chante pas très bien mais Nanou nous aime comme ça. Une compagne de Chatou, la soeur de Nanou, ne voulait plus de nous, alors, on s'est retrouvés ici.



Mon je m'appelle Oreo, je suis un rat, oui oui, un rat! Jai l'air de rien comme ça mais je suis tellement gentil, si vous saviez. Et je donne des petits becs tout doux! Là où je demeurais, ça sentait la fumée de cigarettes et il y avait trop d'animaux. Je suis bien mieux ici...



Moi mon nom c'est Adèle mais je pense que vous me connaissez déjà. Mon premier maître m'a échangé pour payer son loyer. La propriétaire avait un chenil. J'ai demeuré dans sa maison pendant un mois mais elle ne voulait pas trop s'attacher à moi. Alors, Nanou est venue me chercher. Depuis, c'est l'amour fou...

jeudi 17 septembre 2009

Protection de l'enfant, connais pas...

Ce billet, étant la suite de celui-ci, continuons:

L'article suivant , très représentatif de la réalité, a été écrit il y a 2 ans. Il semble pourtant que depuis ces deux dernières années , rien de vraiment tangible et significatif n'ait été entrepris, parole de maman qui a dû placer son jeune en centre pendant deux longues années.

Lorsqu'on parle de la Loi sur la Protection de la Jeunesse, on parle de mesures "d'exception" et non de mesures de "prévention". Nuance, problème no 1 .

De plus, en rajoutant La chartes des droits et libertés de la personne on aura toute une explosion de non sens. , problème no 2.

Je l'ai vécu avec les fugues répétées de mon fils l'an dernier: "maman, c'est tellement facile maintenant de sortir." C'est le système au complet et la loi qu'il faut réviser du tout au tout. Ces mesures sont totalement désuètes et tout à fait inappropriées à la réalité de ce que vivent nos jeunes en difficulté.

Été 2006

Ce que je souhaitais pour mon fils, c'est un support de prévention efficace et solide et des gens qui écoutent vraiment ce que j'ai à dire. Quelle illusion... Après plusieurs signalements stériles avant 2006, un seul a retenu l'attention à l'été 2006 mais j'ai pédalé et gueulé. Heureusement, j'ai eu la chance à l'époque d'avoir avec moi un duo de policiers fantastiques . On ne les a pas lâché au téléphone, durant presque deux heures. Signalement retenu. Dans les semaines qui ont suivi, évaluation par une petite jeunesse qui n'avait pas d'enfants, tirée à quatre épingles et qui refusait de me donner de la crédibilité. Un jour, j'ai dû lui dire:

-Pour que je sois crédible à vos yeux, je pense que je vais vous recevoir un bon matin en robe de chambre et en talons hauts, les cheveux pas lavés, avec une caisse de bière sur la table, comme ça, j'aurai plus de chance de me faire écouter!!!!

J'étais épuisée, mon fils avait des difficultés, manquait l'école. Je ne pouvais plus pour l'instant le reprendre avec moi. Le père lui, l'a repris... Dans le bureau de la petite demoiselle, j'ai mis mon poing sur la table lorsqu'elle m'a annoncé, après sa petite évaluation et bien calmement, que la sécurité de mon garçon n'était pas compromise et qu'elle fermait donc le dossier:

-Il faut vous contrôler madame.

-Non, je ne me contrôlerai pas!!!! Je vous dis que le père est violent et que mon fils est en danger, comprenez-vous ça????

-Le papa nous a assuré que ça ne se reproduirait plus, que c'était un incident isolé. De plus, il a décidé de s'occuper de son fils. Il y a donc un parent pour s'occuper de lui. Pour le moment, sa sécurité n'est pas compromise. Je ferme le dossier.

-Il va recommencer, il va recommencer, et mon fils a des difficultés!!!!

-Elle n'arrêtait pas de me ramener le conflit parental, à la source du problème. Je croyais devenir folle. Elle fonctionnait comme un robot, sans coeur...

-Vous pouvez être certaine que je ne vais pas laisser les choses aller comme ça!!!! Tiens, j'aurais envie d'écrire une pièce de théâtre avec tout ce que je vis ici!!! C'est insensé!!!

-Je vous comprends mais nous fonctionnons avec des lois. Si ça se reproduit, vous nous rappellerez. Allez voir votre avocate...

-Alors vos lois sont pourries!!!!!

Et je suis sortie en rafale... Un mois plus tard, le papa récidivait, je portais des accusations de voie de fait contre lui et mon fils entrait en centre. Bravo... Le mal était fait. Là, on pouvait s'occuper de lui... Je vous épargne pour le moment tout ce qui a pu se passer durant son placement.


Février 2008

On parle de "l'intérêt de l'enfant", ce terme, bien que protecteur au départ, a été utilisé à toutes les sauces, si bien qu'il représente en ce moment une réelle nuisance pour la sécurité du jeune. Je m'explique: lorsqu'un père vient d'être acquitté pour voie de fait parce que son jeune a refusé de porter plainte contre lui, lorsque ce jeune a été manipulé par ce dernier qui lui a doré la pilule en lui affirmant haut et fort:" Je vais te sortir du Centre moi", lorsque ce parent fait une demande de garde légale tout juste après son acquittement alors que le moment n'est , de toute évidence, pas approprié du tout, que l'équilibre de mon garçon est encore très fragile, que je proteste auprès de la TS de mon garçon, que cette dernière a le pouvoir de faire arrêter ces procédures dans ce que je juge le gros bon sens et "l'intérêt" de l'enfant, que cette démarche est par la suite encouragée par les intervenants au dossier sous prétexte que c'est le choix du parent, qu'il est libre de le faire et que c'est "son droit", que, de plus, mon fils a choisi de son plein gré de retourner chez son bourreau, qu'il faut respecter "sa décision" dans "son intérêt" et bien, je pense que le problème est extrêmement grave...

"Tout enfant a droit
à la protection,
la sécurité et à l'attention
que ses parents
ou les personnes
qui en tiennent lieu
peuvent lui donner.
Tout être humain
Dont la vie est en péril
a droit au secours"

Charte des droits et libertés de la personne, art. 39Source de l'image; Logo des Centres Jeunesse du Québec