CROIRE QUE LES CHOSES SE PRODUISENT TROP LENTEMENT OU TROP VITE EST ILLUSOIRE. LE SYNCHRONISME EST PARFAIT. CHAQUE CHOSE ARRIVE TOUJOURS EN SON TEMPS... RIEN NE NOUS ARRIVE QUI N'AIT D'ABORD ÉTÉ SENTI ET PENSÉ. POUR CRÉER LE FUTUR, IL FAUT Y CROIRE SANS RÉSERVE.


Auteur inconnu

mardi 29 décembre 2015

Fafouin et un peu d'humour!

Fafouin ...

24 décembre 2015

Il est sorti de détention le 10 mars dernier. Il était si beau, heureux, si reconnaissant de retrouver enfin sa liberté et serrait très fort ma main, en sortant de Bordeaux. Il faisait beau cette journée-là. Marlena avait laissé quelque chose dans la mijoteuse. Une belle petite maisonnée d'amour l'attendait. Je me rappelle encore de sa reconnaissance envers la vie enfin retrouvée, de ses yeux qui se délectaient de tout ce qu'il voyait autour de lui, avec amour, grâce et remerciement.

-"J'suis tellement content, tellement content maman..."

Je ne pouvais faire autrement que d'entrer dans sa bulle de gratitude. Fallait sentir ça, toute entière, avec lui. Il y avait un silence d'or, comme si un dieu intérieur parlait à travers lui.  Une seconde chance de tout recommencer, rebâtir avec le meilleur qu'il avait en lui-même, avec toute la force et le rebondissement que je lui connaissais. Je savais qu'il pouvait.

Les mois ont passé. Il y eut la mort de son grand ami Pat. Une épreuve énorme pour lui. Mais, je sentais qu'au travers cette grande douleur, il apprenait, sur les choses importantes et essentielles de la vie, son côté si éphémère, sa fragilité. Fallait miser sur l'urgence, la nécessité d'aller vers le meilleur de lui-même.

Il a pleuré avec le plus grand des déchirements, accueilli avec courage et sérénité ce deuil, ouvert ses yeux intérieurs qui révèlent toujours que rien ne meurt jamais, que ceux qu'on a aimés y sont toujours dans son coeur d'homme. Car c'est ce qu'il était devenu, un homme.

Vie de couple avec sa compagne qui ne l'a jamais abandonné. Un petit bonheur tout doux et simple. Un travail stable depuis plusieurs mois  mais plus encore; la redécouverte de sa grande passion, de sa créativité. Fafouin a même monté sa propre entreprise, prend des heures à transformer des photos sur Photoshop, choisir ses préférées, les faire imprimer ensuite sur des T-Shirt de qualité. Tout est fait avec temps et amour, avec le coeur d'un vrai passionné quoi. Il me montre tout ce qu'il fait et je vois que tout se perfectionne, de plus en plus...

"Regarde maman, ce sont mes nouvelles transformations..."

Il est si fier de lui. Retrouver son vrai moi, sa dignité et la satisfaction personnelle d'accomplir enfin quelque chose qu'il aime, sans l'aide de personne.

Je devais aller le chercher avec sa petite amie  le 24 décembre en pm pour aller réveillonner chez mon frère.

Et puis voilà, un téléphone ce midi, sa petite amie....

"Nanou, je suis désolée, je n'ai pas une bonne nouvelle à t'annoncer... Fafouin s'est fait arrêter cette nuit pour vol qualifié. Je n'en sais pas plus. C'est son avocate qui m'a contactée..."

On se parle, on pleure, mais surtout on ne comprend tellement pas ce qui a bien pu se passer. Impuissance, Impuissance... Fafouin était parti depuis 2 jours à Montréal, sur la brosse, comme on dit. Chaque fois qu'il va à Montréal, il se passe quelque chose. Il boit, devient agressif. Tiens, en automne, il a donné un coup de point à un itinérant. Au printemps, il s'est fait battre sur la rue, on ne sait pas trop pourquoi. Oeil au beurre noir, fente sur la tête. Et puis là...

Veille de Noël... Il tenait tellement à ce réveillon. familial. Trois Noël sans sa famille, c'est beaucoup. Je comprends parfaitement que l'approche de Noël nous rende un peu plus fragile. Tiens, moi, j'ai beaucoup pensé à mon père et à quel point j'aurais souhaité l'avoir encore avec moi, sans sa foutue maladie mentale. Mais je ne pars pas  sur le party pour autant. Fafouin oui, c'est extrême, sans limite. Je sais bien qu'il noyait la peine qu'il avait face à la perte de son ami Pat.

Je culpabilise. Peut-être que si... Out! Exit la culpabilité! Que puis-je lui offrir de plus que tout l'amour, la présence et la foi que j'ai en lui, quoi d'autre! Je pense beaucoup plus à moi maintenant, à ma vie de femme et, c'est bien, normal même. Après tout, Fafouin est un adulte responsable, sensible, brillant et intelligent avec une capacité de rebondissement extraordinaire.

 Prendre soin de moi. Boire de la tisane apaisante. M'envelopper dans du chaud, du confortable. Aller marcher... Peux pas aller chez mon frère. Annulation. Trop de monde, pas assez intime et je n'ai  ni le coeur à la fête, ni le goût de faire du social là, surtout qu'il y aura des gens que je ne connais pas. 

En attendant, je ne ressens rien là. Ça fait trop mal sans doute, protection. Je suis en train de me demander de quelle façon ça va exploser. Vais-je aller hurler de toutes mes forces en plein bois ou pleurer jusqu'à me vider complètement le corps, m'apaiser et m'endormir?

Et puis, fin d'après-midi. O, miracle, un appel inespéré...

"Maman, ne t'inquiète pas, tout va bien. Je n'ai rien à voir là-dedans. Ils m'ont libéré. Je suis à la maison."

Wow... Bien. Là, je vais aller passer la soirée chez ma mère et faire un petit tour  à la messe de minuit pour  me faire plaisir. Et puis voilà que, tout à coup, il m'a semblé n'avoir pas assez passé de temps chez maman. Bien voyons?

" Je dois partir là maman..."

" Mais c'est pas si loin Nanou la petite église!"

" Mais c'est quand-même à 7 minutes d'ici maman! Faut que j'y aille là !"

Je me sens toujours divisée. J'aimerais être aux deux endroits en même temps; St-François-de-Salles, petite église ancienne, la plus vieille paroisse de Laval à St-François, sur le boulevard des Mille-Îles et, ma paroisse, St-Noël Chabanel. Et là, je veux être dans la vieille église.

Minuit. Mais c'est quoi ça là?

 "Noël c'est l'amour"

Je veux bien mais c'est pas le "Minuit chrétiens"

Pourquoi ne chantent-ils pas le Minuit chrétiens?

Déception.

Au fil de la messe, j'entends bien le prêtre parler de la messe de 11 hres... Mais moi, j'allume vraiment pas. Pire, je me dis qu'il est un peu mêlé ce prêtre. Ce n'est que 45 minutes après le début de la messe que je me rends compte que je suis allée à la messe de 11 hres. Oh boy... J'ai quand-même beaucoup  apprécié le sermon du prêtre. Mais là, je me faufile en douce. Faut filer à toute vitesse vers l'autre paroisse, pour le vrai minuit là!

J'y suis, tout est sous contrôle. et le monde attend en silence dans l'église. Mais moi, je veux aller faire un petit tour aux toilettes avant. J'enfile à toute allure les escaliers de gauche, dans le noir, et les portes se referment dans un fracas épouvantable derrière moi.  Horreur... Suis certaine que l'église toute entière a entendu.Timidement, je retourne en haut et m'installe près de la chorale. Et oh, bonheur, une voix de ténor absolument magnifique entame le "Minuit chrétiens."

Et bien voilà, me dis-je. C'est ce que tu voulais, bien c'est ce que tu as. Mais d'où sort-il ce ténor génial?

Le lendemain, j'ai eu le bonheur de recevoir mon fils, mon ex, ma mère et un couple d'amis de longue date. La musique est au rendez-vous. Piano, voix, guitare. Ce qu'il y a de bien à vivre seule c'est qu'on peut renvoyer chez l'ex le conjoint de mon amie Manou. Génial. Et alors, les deux amies de filles peuvent placoter à leur goût. Merveilleux! Ça fait 3 fois qu'on expérimente et on aime vraiment beaucoup.

Manou et moi nous levons très tard. Fafouin retourne dans ma chambre pour dormir. La zénitude cesse au moment où j'ouvre mon congélateur pour retrouver des aliments qui... dégèlent...

Leçon de vie no xyz: il ne faut jamais remplir son congélateur à pleine capacité, au risque de brûler son compresseur de frigo, ce qui est arrivé. Pas de panique. Je tente de conserver le meilleur de cette expérience:

-C'est l'hiver, heureusement. Je n'ai rien perdu. Mes aliments sont restés dehors dans un gros bac.

- Le lendemain, je me suis procuré un frigo seconde main dans un endroit sûr avec une excellente garantie.

-J'ai pu faire un bon ménage dans mon ancien frigo

- Je n'aimais pas le tiroir congélateur en bas et j'ai retrouvé  la porte congélateur en bas.

- Grâce à mon réparateur de frigo, et sur sa recommandation, j'ai récupéré toutes les tablettes de mon anciens frigo au cas où il y aurait bris.

- Tout est bien correct comme ça.

- Rien de bien grave n'est arrivé.

Vive la vie!


mercredi 23 décembre 2015

Déjà 4 ans


D'accord, t'es parti...


Partir en décembre, c'est triste, extrêmement triste, parce que décembre, c'est la fête de l'amour, des gens qui s'aiment. Et partir l'avant veille de Noël, c'est encore plus triste. 

On a envie de se dire et on se le dit: " Je suis heureux que tu sois là, en ce moment, parce que je t'aime, et je veux que tu saches à quel point tu comptes pour moi."

J'adore décembre, et lorsque je peux recevoir tous mes amours réunis autour de ma grande table alors qu'on s'arrête et se moque éperdument du temps, l'instant de bavarder, savourant, intégrant nos mots tendres les uns pour les autres, rigolant et portant un verre, 2 verres, 3 verres, de mille et une façon, à l'amour, au lien qui nous unit tous, alors je suis vraiment heureuse et comblée.

Ce soir du 27 décembre 2011, je recevais mes amours, mes amis, puis, un coup de téléphone. Tiens, Isa...

-"Isa... Comment vas-tu? Quand puis-je te rappeler? Je reçois là...

" C'est que, j'ai une mauvaise nouvelle à t'apprendre... Jacques est parti..."

Un récent traitement de chimio pour sa leucémie, une faiblesse, un système immunitaire affaibli, vite à l'hôpital. Pneumonie, et puis voilà, tout est terminé, envolé, parti, pour toujours. 59 ans... Toute sa sa belle vie remplie de passion, de créativité, de musique. Et voilà que plus rien n'existe, et ce, pour toujours, bon sens...  C'est pas sa leucémie qui l'a emportée.

Et moi j'y suis là, bien vivante.Tiens, je ne m'étais jamais imaginée que Jacquot mon coco pouvait partir comme ça, si fragilisé, son parcours de vie tellement semblable au mien. Finalement, sa vie c'était comme ma vie. Et moi j'ai été sauvée, épargnée, il y a bientôt 10 ans... Un grave accident de la route, perte de contrôle sur la glace noire, plusieurs tonneaux qui m'ont laissée sans aucune égratignure et ma voiture une perte totale. Je me revois, à l'envers, sur le ruisseau gelé, sortant par la fenêtre brisée, des dizaines de regards posés sur moi, bouches bées et abasourdis... J'étais si gênée en même temps que consciente de la chance énorme , du grand cadeau qui m'avait été accordé, le don de la poursuite de ma vie...

Je pleurais. Fafouin est descendu, inquiet.

"Je pense que c'est un ami à maman" avait-il lancé à mes invités.

Je poursuivis mon souper avec mes amours parce que cet instant avec eux, j'y tenais vraiment. Je saurais bien retenir mes larmes jusqu'au lendemain.

Je n'ai pu me déplacer pour lui, à cause de la tempête de neige qui bloquait les routes. Jusqu'aux fleuristes qui ne pouvaient s'y rendre pour déposer nos fleurs. Pas grave, mes fleurs pour toi reposent sur ton piano. Et puis, elles étaient si belles ces marguerites, des tas de petits soleils, comme toi.

Retenir les souvenirs, les préserver pour toujours, lutter pour ne jamais oublier sa voix à l'intérieur de mon coeur. J'essayais, en cette journée de tempête, de retenir tout ce que je pouvais, les souvenirs remontaient, pure magie... Du jour de notre rencontre, la musique, des rigolades à n'en plus finir, la chaleur de sa personne, sa bonté, sa gentillesse, sa spontanéité, sa simplicité. Tout se déroulait comme dans un film qu'on ne veut pas laisser partir et qu'on veut retenir à jamais. Et ces instants si puissants et précieux de souvenirs en mon âme  ne pouvaient se perdre, ils se préparaient à loger dans l'éternité. C'était une certitude.

Un facebook interrompu pour toujours, ta voix au son du répondeur, ouf... Faut composer avec ça, du mieux qu'on peut et surtout, le plus important, continuer de vivre comme t'aurait souhaité le faire, avec passion. Elle est belle la vie, je sais que tu l'aimais...

Jacquot mon coco, une de tes petites chèvres portait mon nom. Ce fut pour moi un précieux cadeau. Je te garde pour toujours dans mon coeur, tendre ami...

Ich Liebe dich xxx




Jacques 1952-2011








jeudi 17 décembre 2015

Le jeu des bernaches

Des lunettes glissant sur le bout du nez
Le regard vif et perçant
De la maturité et d'un grand vécu
Charme fou
Et maintenant
La voilà qui rebondit
D'une évidence
Qui surprend
Cette voix qui parle
Très fort au dedans d'elle
Mais ce qu'elle dit, ce qu'elle dit...

Il fait si beau
Pierres et rochers
Mènent à la rivière
Ce petit sentier...
Comme s'il avait été
Bâti  sur mesure
Juste pour elle

Le rocher est grand et fort
Ils seront le rocher
Murmure la voix
Au dedans
Comme un petit rappel
Respire qu'elle se dit, respire
Oui, c'est ça, comme ça...
Silence, soleil,
C'est beau mais si beau.

Tiens, les bernaches
Naviguant calmement
Devant elle sur la rivière
Amusons-nous
Se dit-elle

Il y en a 9 en tout
Elle passera son tour,
Pas pour elle ce chiffre,
Soleil de plomb,
Ferme les yeux et accueille
Se dit-elle
Et bien, voilà au loin 5 autres bernaches
Chiffre 5, au rancart, allez hop!


La grosse roche est un peu froide
Mais avec le manteau
Recouvrant ses formes, ça ira
Viens t'asseoir là
Silence, paix,
Accueille
Simplement
Ce qui se présente...

Puis, elles arrivent
Si nombreuses
Qu'elle a peine à les compter
20 bernaches
Prenant majestueusement
Leur envol
Fortes et droites
C'est bon ça, elle conserve
Vingt comme, on a toujours vingt ans
Vingt comme la jeunesse éternelle
Elles iront vers ce quelque part
Là où le meilleur les attend

Puis, elle tourne la tête
Tout près de la rive
Isolées et discrètes
Il y en a 2, côte à côte
Elles ne désirent pas
Rejoindre le groupe
Étrangement
Elles semblent vouloir
Simplement faire
À leur façon.
Comme soudées l'une dans l'autre
Sont si bien ses deux-là.
Un couple hors norme, unique

Bien... elle rajoute le 2
Dans la valise du 20.
Va chercher le 9
Se dit-elle
À lui seul
Ça ne dit pas grand chose
Mais additionné au reste
Ça lui plaît bien.
Alors ça fera 31.
Et si elle inverse les chiffres
Ce sera parfait,
Tout à fait charmant

Le 31 ça sonne bien,
Comme  dans 31 décembre
Et pourquoi pas
Puis si ça se rend au paradis avant
Ou que la mémoire
N'est plus au rendez-vous
Ce sera ok aussi
Elle s'en fout éperdument
Du moment qu'elles sont ensembles
Les bernaches

Celles de sa rivière
Sont comme les cygnes
À la vie, à la mort
Tout ira bien
Tout ira...



jeudi 3 décembre 2015

Le 3 décembre 1979

LUC
1958-1979

En cette journée spéciale, je souhaiterais te dire
À quel point tu as compté pour moi.
Du jour où, du haut de mes 10 ans,
J'allais te porter tes devoirs à la maison,
Nous ne nous sommes plus jamais quittés.

Tes excès, ton rire retentissant et si communicatif,
Et surtout, ta sincérité, sans demi-mesure,
Ton émotivité à l'état pure et ta générosité sans limite
Ont fait de toi un ami vraiment privilégié.

36 ans plus tard, j'aurais pu te parler de borderline
Mais à l'époque, je ne savais pas, nous ne connaissions pas
Et malgré toute ma bonne volonté,
Je n'ai pas pu te retenir à la vie...

Mon ami, mon confident, ma sécurité,
Ton départ a coupé mon corps, 
Mon coeur et ma vie en deux
Bon sens qu'il en a fallu des années 
Avant de tout me recoller

Mais la vie est magique
Si merveilleusement bien faite
Ainsi, la douleur 
Fait place à un sentiment de paix
De grande plénitude

Sentiment des plus heureux
Des plus doux
Que d'avoir eu le privilège
De te connaître

Je veux te dire aujourd'hui
Que j'ai perdu en ta personne
Un être vraiment exceptionnel
Que grâce à ton passage dans ma vie
J'ai conservé le meilleur de toi
Devenant à mon tour 
Une partie de toi
Merci, merci d'avoir passé
Dans ma vie

Maintenant Luc, 
Danse, crie et ris à gorge déployée
Cette journée est pour toi.
Je sais que tu le feras, là où tu es

Et surtout, sois heureux

Merci pour tout, merci, mon grand ami...




mardi 1 décembre 2015

La musique des anges

Prêtez l'oreille
Les anges chantent

Hark the herald angels sing
Félix Mendelssohn
(1809-1847)

jeudi 22 octobre 2015

La louve



Une louve, ça hurle
De ces cries
Qui viennent du ventre
Au milieu de la forêt
Devant le désastre
Et la douleur de ceux et celles
Qu'elle aime profondément
Parce qu'elle vit et sent
Au dedans de leurs coeurs
En même temps qu'eux

Une louve, ça hurle
Devant le silence
Et l'impuissance,
L'injustice,
Le manque d'amour,
De courage, d'empathie,
D'ouverture,
Et de sincérité
La petitesse
Elle ne supporte pas
Et s'éloigne
Des âmes maladroites
Et infertiles d'amour

Une louve
Ça se terre dans sa grotte
Le temps qu'il faut
Afin de mieux voir en elle
Ne retenant que l'essentiel
Les petites leçons de vie
Lui vont à ravir

Une louve
Bien ça aime de tout son être
Et de tout son coeur
Sans retenue
Mais aussi sans retenir

En candeur et naïveté
Elle assume
Bien humblement

Et lorsqu'elle sent le coeur
Et l'âme de l'homme
Et comme il en existe
Une telle rareté
En ce monde
Elle l'invite
Avec grande douceur
Sans brusquer
Et ils s'aiment tout entier,
Voilà, c'est comme ça

Mais, qui peut prétendre
Et connaître parfaitement
Ce qui se cache
Dans le coeur d'un homme

Peu importe
Ne retenir que l'essentiel

Celui qui avancera
Vaillamment
Sans crainte
Celui-là qui trouvera
Les clés de son coeur
Y découvrira
Un buisson ardent

Derrière sa porte
Dans son nid d'amour
Se cache une lumière
Qui tend vers le coeur
Dans le noir, cette lueur
Délectablement douce
Depuis le soir
Jusque dans la nuit
T'invite
En prolongement
De matins heureux

Des peaux s'effleurant
Se baignant dans l'autre
Qui n'en finissent plus
De s'aimer, de s'aimer
Avec cette tendresse
Innommable
Indéfinissable...
Comme cela serait
Infiniment bon
Des moments de grâces
Dans l'amour
Quelque part dans le temps
Mon ange









jeudi 24 septembre 2015

La balançoire

Givrée par cette chaleur d'été qui n'en finit plus, en cet automne naissant, après une bonne baignade, mon corps désirait croupir et n'avait d'yeux que pour ce banc de balançoire douillet, confortable et invitant. Étendue, les bras en croix, avec mon petit coussin préféré, je m'enveloppai un peu de ma serviette humide, cherchant à jongler vers la position la plus confortable, avec le pied qui n'oublie pas de bercer. 

Surprise par une subtile brise effleurant mon visage, je me laissai emporter par la lourdeur envahissante de mon corps. Laisse-toi faire là, laisse-toi donc aller…Vous savez, cet paix divine que l'on reconnait lorsqu'on s'assoupit par un après-midi un peu frisquet, encore teinté d'un léger relent de soleil chaud?

Les songes d'un après-midi d'été s'éternisent tout en sensualité. Ah, ce doux bonheur... Clip... Clap... Clip... Clap... La balançoire... Vient ma douce, sécurité absolue en ce moment unique et magique. Clip... Clap... Clip... Clap... Et Tic...Tac...

Tiens donc,  ça pourrait fort bien devenir le mouvement régulier et si apaisant de l'horloge, je n'en serais pas moins heureuse. Je l'entends, l'horloge qui sonnait à chaque heure chez mon grand-père que j'aimais tant, celle placée sur le vieux piano. Et sa voix résonnait, si belle... Ding... Dong... Ding... Dong...  

Tic... Tac... Tic... Tac...
Et la voix de mon réveil-matin que je déposais sur le bureau, dans ma petite chambre qui sentait si bon, lors de mes retraites à la Maison des Jésuites... Mon bon Père Laramée... Où êtes-vous...

Tout a disparu , mais, mais et mais, la voici la mémoire du coeur ou rien ne se perd  et tout revit, l'instant d'un sourire reconnaissant envers tout, envers la vie. 


Et voilà que je me berce avec toi, si tendre et rempli d’amour, cette quiétude de tous les instants, c'est une certitude, je le sens,  mon ange...

À présent, les petites pommes qui tombent sur la toile. Toc... toc... Ce pommier que je regarde du coin de l'oeil, tellement froid et nu dans l’hiver et si vivant de tout, là. J'observe les fruits denses.  Ô miracle. N'y a-t-il pas lieu en cet instant de s'émerveiller et dire simplement merci  la vie?

Mon esprit s’étourdit. Suis-je devant ou derrière, vers l'avant ou l’arrière de ce banc qui me supporte si amoureusement? Je me perds, je ne sais plus rien, ne pense plus, quelle douce ivresse.

De mes bras lourds de fer, mon corps pénètre la terre. Le voici, l'abandon.

dimanche 6 septembre 2015

Quelque part dans le temps

Ses mots offerts
D'un naturel,
Écrits simplement
Si aisément
Viennent la chercher
Jusque dans la cuisse
Qui tremble et faiblit
Quelle douce sensation

Dis-lui tes mots à l'oreille
Dis-les-lui
Raconte ton coeur
Qu'elle entende
Et puisse enfin
S'apaiser

Réinventer le lieu d'amour
Délaisser l'oreiller
Qu'elle serrait
Et caressait en silence
Dans le noir de la nuit

Maquiller divinement
Ce lit
De nos milles étoiles
À notre façon
En si doux respect
De chacun de nos gestes


mercredi 26 août 2015

Du rivage aux rochers, la suite de l'ange

Il la sentait 
Et goûtait  déjà si bien
Cette main de femme 
Qui n'en finissait plus
De lisser sa peau
Du cou aux épaules 
Des épaules au cou
Comme au dedans de lui
Vers lui, vers l'âme,
Vers tout
En un mouvement
Des plus attendrissants. 

Il sentait bien 
Que ses soirs heureux
À la brunante
Tiraient à sa fin
Sans cette moitié 
Pour y mêler et partager 
Tous ses éclats denses 
De passion, de tendresse,
D'amour,
Lui, cette bombe de vie 
De mille éclats de couleurs

N'en fallut pas plus

Il se leva d'un bon
Sans réfléchir
Car c'était là l'instant

Elle voyait le rocher
Derrière elle
Bien droit, haut et fier
Et, du coin de l'œil, 
Invita l'ange en ces lieux. 

De leurs murmures 
En leurs pas sans bruit
Ils y étaient presque.

Déjà
Son débordement de femme 
Fallait le préserver
Le contenir,
Sachant 
Qu'elle s'y abandonnerait 
À un moment
Toute entière,
Tellement
Mais tellement

Et s'il lui faisait amoureusement
Épouser cette forme
Celle qui ne peut aller plus loin
Le rocher est droit et fort
Ils seront le rocher

Alors oui,
Que cette pierre
Galbe parfaitement
Mon corps
Se fondant au tien
Avec ton vent d'homme
Si chaud
Et amoureux 
Dans mon cou
Me révélant tes yeux
En mes yeux

Comme il pouvait si peu
Retenir son souffle
Celui qui vient de l'intérieur 
Et qui ne s'arrête qu'au sommet
Il s'avança, 
L'épousant au rocher
Exactement comme ça
Son corps adhérant 
Parfaitement au sien
En un mélange 
Comme seul les passions
De la pulsion de vie
Peuvent se dire en silence


Ah, je vis, je vis
Simplement
Sans réfléchir
La terre, les eaux, 
Le ciel et le sable 
Sont les mêmes  
Lorsque 
Les peaux se confondent.

Viens, viens sans crainte
Je serai cette algue
Tout près de la rive
Celle qui s'abandonne 
Au balancement de la vague
Qui la fait se mouvoir
Si doucement
Comme tes élans de hanches

Les Éboulements, juillet 2015


samedi 22 août 2015

Mon fleuve

Il me semble que je ne t'ai pas assez regardé
Que je ne t'ai pas senti, goûté et bu suffisamment 
Suis-je insatiable à ce point
Ah je m'incline
Je t'en prie, ne me laisse pas te quitter
Je ne veux pas sentir la déchirure
De ne plus t'avoir près de moi
M'abreuvant de ta densité,
De ta grandeur si digne
De ses instants intenses
En union silencieuse avec toi

Là, tout devant moi
Mon tableau, mon œuvre
Toi, mon unique, mon eau
Mes entrailles, mon âme
Mon immensité
Mon fleuve d'amour...

Les Éboulements, juillet 2015

samedi 15 août 2015

La belle, la pleine

La belle, la pleine...
Et si le mystère m'était livré
Sur ce voile qui flotte au lointain
Celui qui ressemble 
À un phare éclaboussant la nuit
Un voile givré

Ah...
Les rayons enveloppants
Des éclats de lune
Épousant parfaitement 
Les frissons doux et mystérieux
Des eaux du fleuve
Dans la nuit


Alors la voilà donc
Là devant moi
La lune pleine
M'offrant son éclat 
Du dedans du fleuve
Dans son costume d'éclat de nuit
Encore plus près de moi
Si près de moi

Et je ne dormirai pas
La nuit sera longue
Non, je ne résisterai pas 
Pourquoi résister
Je suis bien là
Non, je ne fermerai pas les yeux
Seulement en ta compagnie
Pour boire ta beauté
Je ne te quitterai pas...


En ce soir de pleine lune
Silencieux rituel
La brosse étire lentement
Les vagues de ma chevelure
Et j'irai
Plonger dans le fleuve
Dans ce beau rayon
Là,  tout en bas
Et ce sera chaud, duveteux 
Et si confortable


Les Éboulements, juillet 2015

mardi 11 août 2015

Une visite dans la nuit

L'horizon m'appelle là-bas
Me partageant son secret, 
Si généreusement rempli
De tout l'imaginaire de ce monde.
Je pourrais mourir sur-le-champ
Seule dans ce noir de nuit
Parfaitement heureuse
Et personne ne saurait.

Cette nuit je viendrai vers toi
Couverte d'un voile blanc
Te dévoilant subtilement
Les formes de ce corps  mûr
Juste à point
Et des oiseaux me soulèveront 
Délicatement
Laissant mon dos parfaitement nu
Afin d'accueillir ce bain de pluie
Et je volerai, volerai
Puis me poserai
Quelle caresse
Alors je m'offrirai à toi toute entière
Agréablement prisonnière.

Les Éboulements, juillet 2015

samedi 8 août 2015

Quand Bach s'en mêle



Il y avait les suites pour violoncelle de Bach
Ma petite chaise du dehors
Et le noir de la nuit
Perceptible bien au-delà de la brume
Que j’aspirais de tout mon Être 
Tels ces papillons 
D'un corps éperdument épris
D'amour et de désir.

Ces gouttes imperceptibles 
Retenant à la fois la vie, la mort,
L'amour, la terre, le foin, 
L'herbe mouillée,
Des histoires de vies à n'en plus finir
Je les savoure 
Je savoure tout
Totalement éhontée
Comme on apprécie la chair lisse
D'un seul et même respire langoureux.

Puis cet arbre obscur au loin
Me laisse entrevoir
Ses contour parfaitement définis
Que l'on ne  peut percevoir
Que lorsqu'on est parfaitement à l'écoute
Alors seulement là
M'est donné d'admirer
Toute la beauté des choses.

Les Éboulements, juillet 2015

jeudi 30 juillet 2015

Le charme de la galanterie

Qu'y a-t-il de plus irrésistible et charmant qu'une belle galanterie d'homme au passage, alors qu'on ne s'y attend tout simplement pas, laissant un flot de belles émotions.

Il passe souvent avec son petit tracteur lorsque je prends mes marches sur le sentier. Il est si souriant et me fait toujours un beau bonjour. Mais cette fois-ci il me surprit en levant un peu sa casquette et baissant légèrement la tête.

Je suis totalement séduite et conquise par ce genre de galanterie rarissime. Un cadeau des plus sublimes, wow... Cà vient me chercher, vraiment. Il ne se doute pas de tout le bien qu'il me fait. En secret, je souhaite qu'il repasse et me fasse de nouveau  cet honneur, ce présent. J'en redemanderais volontiers une autre fois, peut-être deux, peut-être même trois. Je carbure, quelle gourmande je suis. Bon sens que çà procure un bien fou sur le coeur d'une femme cette galanterie, j'adore...

Tiens, cela fera désormais partie de mes petits souvenirs heureux qu'il me plait de me remémorer à l'occasion et toujours avec le plus grand des sourires...

Les Éboulements, juillet 2015

dimanche 26 juillet 2015

La messe du Dimanche aux Éboulements

Cette année, je me suis dit qu'il ne fallait pas manquer cette messe du Dimanche dans la petite paroisse des Éboulements . J'ai été grassement servie.

La messe était à dix heures trente et j'étais encore dans ma petite maisonnette lorsque j'entendis sonner les cloches à 10 heures 10. Étant donné que je ne suis qu'à cinq minutes à pieds, je me disais que je devrais peut-être m'y rendre maintenant.

Les clochent sonnent toujours lorsque j'y entre par la porte donnant sur le côté . Quelle surprise, je n'avais encore jamais entendu autant de vacarme avant une messe! Cà jase, rit, placote à tue-tête, sans ménagement. Quel party! Mais de quoi ça a l'air au Jour de l'An... C'est animé, jovial, sans prétention, un pur délice. Le tout mêlé à la chorale du Dimanche avec la bonne soeur qui dirige des voix mixtes, pures et justes avec l'acoustique parfaite. de la vieille église. Le marguillier hausse un peu le ton au micro, tentant de contenir la foule, mais il semble bien habitué celui-là et tout le monde réduit tranquillement le bruit. Y 'a tellement pas de presse, tout est relaxe ici!

Une fois l'assistance presque calmée, le curé arrive par la porte à l'avant.

-Ouf, j'arrive juste à temps, la messe n'est pas encore commencée!

Rires de la petite assemblée.

Bon, passons aux choses sérieuses...

- Je vous souhaite la bienvenue en ce Dimanche 26 juillet, fête de notre chère grand-mère, la bonne Sainte-Anne.

Bon, c'est bien, ça m'interpelle. Ma grand-mère adorait la bonne Sainte-Anne et avait toujours un lampion d'allumé près de sa petite statue sur le bureau de sa chambre. Puis, Bouda, ma grande amie, la prie beaucoup,. Alors,bingo, j'arrive dans un bon moment.

Puis, il enchaîne:

- Nous avons aussi l'honneur d'accueillir un couple qui vient fêter 70 ans de mariage, un jubilé de Platine. Ils viennent de nouveau s'unir devant Dieu. Accueillons-les chaleureusement!

Un petit couple avance d'un pas solide dans l'allée centrale. Ils sont si beaux et dignes. J'admire ces gens qui réussissent à passer toutes ces années ensembles, quel bel héritage, quelle histoire! Puis, ils viennent s'asseoir à l'avant sur les bancs d'honneur.

Une courte cérémonie vient renouveler leurs vœux, ils s'embrassent. Elle est belle avec sa petite
broche brillante qui tient son chignon soigneusement relevé. Il est beau avec ces cheveux tout blancs. Ils doivent bien avoir 90 ans mais ne les paraissent pas.

La messe du Dimanche se poursuit. Puis, vient le temps de l'aumône . Bon, comment çà se fait que quand vient le temps de la quête, je n'ai jamais une maudite cent dans mon porte-feuille! Ceux qui passent dans les allées sont habillés de bleu royal, un costume magnifique qui ressemble à ceux des soldats dans leurs habits d'apparat , la casquette et tout. J'essaie de lire ce qui est écrit sur leur belle insigne: " Garde Paroissiale, paroisse des Éboulements". Assez digne merci, je n'avais jamais vu ce genre de chose auparavant.

Puis, vient la communion. j'observe, curieuse, tout ce beau monde qui vient se rasseoir. Puis, je vois le sosie de ma grand-mère; mêmes yeux perçants, même démarche! Je suis sidérée. Ce doit assurément être de la même famille, pas de doutes possibles. J'avais l'intention d'aller la voir après la messe, mais, elle s'était  volatilisée. Dommage...

Lorsque je suis sortie, ça jasait encore sur le parvis de l'église et aussi à l'intérieur pendant que les cloches sonnaient de plus belle.

Belle découverte en ce beau coin de pays que j'aime tant, et déjà, un petit souvenir heureux...

Les Éboulements, juillet 2015


mercredi 15 juillet 2015

Les adieux à Pat


La veille des adieux à Pat , Fafouin fait un rêve vraiment pas comme les autres...
Il me raconte....

" J'étais dans le désert avec des gens que je ne connaissais pas. Nous devions aller au salon funéraire qui se trouve quelque part plus loin dans le désert. Puis, le téléphone sonne. Je réponds:

-Oui?

- Allo c'est moi...

-Hein, c'est toi Pat???

-Oui. Je voulais juste te dire de ne pas t'inquiéter, je vais bien. Je te donne rendez-vous avec moi au bar dans le désert.

-Ok!

Arrivé au bar, Pat était là qui m'attendait d'un air si relaxe, décontracté. Alors, je m'assoie à côté de lui et il commence à me parler...

-Fafouin, surtout, ne t'inquiète pas pour moi. Je veux que tu saches que je vais vraiment bien, je suis parfaitement heureux et je ne suis pas mort pour vrai, je ne suis pas mort...

- Mais t'es donc bin cave d'avoir fait ça là Pat! Qu'est-ce qui t'a pris????

-Bin, commence pas à m'insulter là!

Puis je me suis réveillé... "

_______________

Samedi matin, 4 juillet, il fait si beau, et ce sera les adieux à Pat.


Je communique avec mon fils en messagerie privée.

-Comment te sens-tu ce matin?

-Nerveux... En plus, hier soir, j'étais au centre-ville et 8 gars m'ont sauté dessus et battu, sans raison...

Bon, du calme ma fille, ne vire pas ça trop tragique en mettant l'emphase sur ce qui est arrivé. Ne dis rien. Laisse-le réfléchir par lui-même. Puis, il m'envoie une photo... Il a un œil au beurre noir et une bonne fente sur la tête. Qu'attend-il de moi là? Il m'arrive de penser que ça doit le stimuler de me voir m'inquiéter. Alors je n'embarque pas dans le jeu.

-Bon... Je vais apporter du maquillage pour camoufler ça. Avant d'entrer dans le salon funéraire, viens avec moi dans la salle de bain. Je t'arrangerai çà...

- Merci mom...

Lorsque je suis entrée au salon, accompagnée du père de mon fils, Fafouin n'était pas encore arrivé. Il y avait peu de monde. Dans un coin était assis, seul, Toxon. Pour vous situer, il y avait le trio Pat, Fafouin et Yann . Toxon c'est le petit frère de Yann qui suivait toujours la troupe. Il a 17 ans et des yeux bleus comme la mer. Je me suis approchée de lui doucement. Lorsqu'il m'a vu, il m'a littéralement sauté dans les bras, en larmes. Il me serrait si fort... Alors, je le serrai tout aussi fort aussi, pris sa tête tout contre moi et l'embrassa tendrement.


Il arrive quelques fois
Que le temps s'arrête
Et qu'il se produise 
Des choses inattendues...


Un jeune homme vient nous dire
Dans un élan de tendresse 
Tout son désarroi, sa grande peine
Parce que
Son monde vient de s'écrouler
Et c'est dans mes bras
Qu'il vient le dire...


Est-ce possible que la mort
Rapproche les âmes
A tel point 
Qu'elles ne pourront jamais
Se dissocier, se quitter?



Rappelle-toi mon beau garçon

De toute cette belle tendresse
Sensibilité, émotivité
Pureté et spontanéité
Qui existe en toi
Et qui fait ta force
Sers-toi 
De toutes ces belles qualités
Pour te projeter
Dans ce qu'il y a de meilleur en toi
La vie t'attend....

Puis, je me suis dirigée vers Caroline, la maman de Pat. Silence, amour, compassion, tout nous rassemble, des souvenirs de jeunesse de nos enfants jusqu'à la mort du sien. Sur le petit hôtel se trouve la casquette, les petits soldats et des dessins de Pat. Ça pourrait être la casquette, les petites autos et les dessins de Fafouin. Bon sens...

Je ne peux pas te consoler
Quelle atrocité...
Je ne peux qu'être avec toi, en toi
Coeur contre coeur
Tu me permets?
D'entrer dans tes yeux
Jusque dans le fond de ton âme
Vers ton silence immense,
Trop, que trop...


Nous sommes descendus, son père et moi pour attendre Fafouin dehors. Il arriva avec Yann, tous deux vêtus de noir. D'autres amis se joignent à eux. Ils parlent de tout et de rien, si heureux de se retrouver. Puis, dans un élan tout discret, mon fils s'approche de moi et me murmure à l'oreille:

-Tu viens m'man?


C'était le moment pour lui, d'un pas décidé, comme le jour où il a marché pour la première fois...

Bon bien là 
C'est le temps ou jamais
Vas-y mon gars,  fonce!
Il le faut
Courage!


Comme il me surprendra toujours mon Fafouin. Tous ses amis étaient là et son père aussi mais, c'est en compagnie de sa mère qu'il voulait vivre cette première  grande épreuve; entrer dans un salon funéraire pour faire face à la moitié de lui-même, son grand ami...


-Viens, je vais te cacher ton oeil au beurre noir...

-Mais non m'man, c'est pas nécessaire...

Des photos de Pat défilaient, à tous les âges et, quelques-unes en compagnie de Fafouin et Yann aussi. Attendrissant, tellement... Et je me rappelais, en même temps que lui.

Nous sommes restés jusqu'à la toute fin. Quand arriva le moments des adieux, j'observai tendrement mon fils, assis, en larmes, tellement démoli. J'avais si mal dans mon coeur de mère, avec tout mon vécu me revenant en mémoire. Tellement irréel et si proche à la fois, moi qui avait perdu mon grand ami, le double de moi-même lorsque j'avais 21 ans.

Puis, Fafouin s'approcha de nous .

-Merci papa, maman d'avoir été là...

Et il fondit en larmes dans nos bras. On est restés tous les trois enlacés dans le plus grand des silences...


Quelle perte, quelle tristesse cette mort inutile. Mais, à la fois, ça en prend toujours un pour faire réfléchir les autres et les ramener  les deux pieds sur terre.  C'est Pat qui aura sacrifié sa vie pour les faire réfléchir et grandir. Fafouin est déjà en changement depuis qu'il est sorti de détention et je me plais à penser que Pat était déjà avec lui, puisqu'il était déjà parti, depuis le 20 octobre dernier... À présent, Fafouin réfléchi sur le sens de la vie, de sa vie. Excellent...


J'ai tant appris en cette journée du 4 juillet. Tous ces jeunes hommes qui font les fiers à bras se retrouvant dans la fragilité la plus totale, la tête enfoncée dans le creux de l'épaule de leur blonde, les yeux bouffis. Tous, sans exception, de jeunes coeurs si sensibles et vrais...

J'ai vu tellement de beauté à les observer que je ne peux m'empêcher d'imaginer que tous ces beaux jeunes hommes vont faire quelque chose de bien, de grand, de très grand...






vendredi 3 juillet 2015

Fafouin, la vie, l'amour

En cette belle journée du 10 mars dernier, Fafouin sortait de détention. Je me dirigeais, fébrile, vers la salle d'attente, il m'y attendait. Vingt mois sans pouvoir serrer, embrasser mon fils.. Il prit ma main, la serra fort, sans la quitter,  jusqu'à ce que nous arrivions à la voiture...

- Mais qu'est-ce qui se passe Fafouin?

-Je suis si heureux maman!!!

Marlena, la petite amie de mon fils lui fut fidèle pendant tout ce temps, allant chaque semaine le visiter. Elle travaillait ce jour-là mais avait pris soin de préparer avec amour un bon souper dans la mijoteuse. Lorsque nous sommes entrés dans l'appartement, une odeur sécurisante embaumait divinement les lieux. Tout était si proprette, si accueillant. Fafouin fit le tour de la maisonnée, lentement et en silence,  à la fois ébahi et admiratif puis, vint s'asseoir à la table de cuisine. Il observait chaque recoin de l'appartement, du plafond au plancher, et répétait sans cesse:

- Je suis content, je suis tellement content...

Depuis ce temps, il a trouvé un bon travail qu'il aime, un patron qui semble vraiment l'apprécier et la mère que je suis se fait un devoir de continuer sa belle vie, avec sa musique, ses animaux, ses marches, sans toujours appréhender une catastrophe nucléaire lorsqu'il l'appelle ou s'imaginer les pires situations qui n'existent que dans son esprit. Fini, terminé. Et ça fonctionne!

Ce qui empêche d'avancer
C'est la peur de l'inconnu
Mais l'inconnu
Peut nous dévoiler
De bien belles surprises...

_____________

Fafouin vit un grand deuil depuis le 17 juin dernier. Les restes de son meilleur ami, Pat, ont été retrouvés dans la Rivière du Nord, à St-Jérôme. Une mauvaise décision de sa part, un accident qui aurait pu facilement être évité mais qui lui a malheureusement coûté la vie. Le soir du 20 octobre 2014, Pat et 3 compagnons ont été surpris à tenter de voler de l'argent dans une machine à liqueur. Ils se sont alors éclypsés en voiture. Les policiers les ont interceptés. Les 3 compagnons n'ont pas opposé de résistance mais Pat s'est enfui à vive allure. Il avait bu, il faisait noir, il est entré dans la forêt, un endroit qu'il ne connaissait pas. Certaines falaises sont très abruptes et mènent directement à la rivière. On croit qu'il a chuté, s'est assommé et inconscient, serait tombé dans la rivière. Cela se serait fait très rapidement ce soir du 20 octobre dernier.

Il y a deux mois,  avant la découverte du corps, je reçois un coup de téléphone de Fafouin.

-Maman, je ne vais pas bien. J'ai pas dormi de la nuit. Ça fait 2 fois que je fais le même cauchemar. Je suis dans un genre de party à l'extérieur. Je me retourne et, de l'autre côté de la rue, il y a Pat, accoté contre un gros arbre et qui me fixe les yeux exorbités et effrayé!

Et vous savez où ils ont retrouvé Pat? Accroché aux racines d'un gros arbre qui poussait dans l'eau...

Donc, le soir du 17 juin, je reçois un appel de Fafouin:

-Bonjour Fafouin, comment vas-tu?

-Ça ne va pas bien du tout maman, ils ont retrouvé Pat...

...

-Et tu es où là?

-Je suis chez moi. Ça ne fait pas longtemps que je le sais. Je viens de tout renvoyer mon souper. Puis là, je ne sais pas quoi faire. Je suis complètement perdu là...

- Dis-moi, est-ce que tu veux que j'aille te chercher?

-Je ne sais pas... Je... Oui maman, viens me chercher.

Je l'ai déposé chez son autre grand ami Yannick. Il avait besoin d'être avec lui. Lui, Pat et Yannick formait un trio tissé serré...

_________________

J'ai passé la journée du 18 juin chez Caroline, la maman de Patrick. Elle et moi, on en a vu des vertes et des pas mûres avec nos fils respectifs. On s'est entraidées, inquiétées souvent à leurs propos. Ce que j'appréhendais le plus pour mon fils, bien c'est elle qui le vit. Et la mort, bien c'est irréversible... Ce que nous avons vécu toutes les deux ce jour-là ne s'explique pas, ne se décrit pas.

Elles restaient là
À se serrer les mains
Si fort, mais si fort
L'une se sentant si petite et impuissante
L'autre venant de perdre l'amour de sa vie
Son enfant...
Il y avait dans ses yeux une si grande douleur
La  dévastation  la plus totale
Son monde venait de s'écrouler
L'autre le voyait dans son regard
Et dans le plus pur des silences 
S'engagea entre elles un discours des yeux
Celui qui vient de l'âme
Pendant qu'une s'accrochait si désespérément
L'autre s'appliquait
À ramasser délicatement 
Les briques qui tombaient 
Une à une
Ton enfant, ton bébé...


Mon fils  vint nous rejoindre dans l'après-midi en compagnie de Yannick. mais il manquait le 3e mousquetaire... Ils vinrent s'asseoir dans le salon, les yeux bouffis par trop de pleurs et demeurèrent assis, le regard inanimé, aguard.

-Ça se peut pas, c'est pas vrai...

disait Fafouin, la tête entre les mains. Yannick demeurait immobile et en souffrance. Je regardais tristement ses deux jeunes  âmes qui vivaient pour la première fois de leur vie, leur premier  grand coup dur, perdre leur meilleur ami.

C'est donc ça la souffrance
Mais ça fait donc bien mal
On était donc pas préparé
On se croyait invincible
Et puis...
Qu'est-ce qu'on va faire
Comment on va faire
De quelle façon
On va passer au travers
C'est trop souffrant, trop...

Je comprends tellement sa souffrance à  Fafouin... J'ai perdu aussi mon grand ami Luc, ma moitié, à 21 ans, par suicide. Je voulais mourir. Ça m'a pris 2 ans avant de pouvoir en parler sans m'effondrer. Mais du calme la mère, il va le vivre d'une façon différente de la tienne, il va souffrir, affreusement, mais, il va s'en sortir, plus grandi que jamais, avec un coeur  et une force de plus. C'est ça qui est bien dans la vie, acquérir l'expérience,  des tonnes d'expériences, celles qui nous rend plus solide, plus aimant envers les autres et nous fait déplacer des montagnes.

Pour Pat, c'est demain que ça se passe au salon. Ce sera douloureux, très, mais, à la fois une journée remplie de tendresse et d'amour. Parce qu'il n'y a que ça qui compte vraiment dans la vie... l'amour.

En attendant, je jongle un peu dans ma tête. Je n'ai pas le manuel d'instruction qui dit comment on fait pour soutenir son fils qui vit assurément l'une des plus grandes peines de sa vie.

Bien là, je prendrais bien une bonne bouffée d'amour tendre, enveloppée simplement dans des bras d'homme aimant.

samedi 27 juin 2015

Les vents intérieurs te parlent (2ème partie)

Comme elle ne voulait pas lui faire peur, ni le brusquer et qu'il semblait être parfaitement heureux, dans une douce contemplation et encore très loin d'elle, elle se retira en catimini vers l'arrière de la grève tout en continuant de marcher.

Puis elle eut une idée folle... Derrière l'ange, à quelques pieds, se trouvait un petit buisson. Pourquoi ne pas s'y réfugier se dit-elle. Q'y a-t-il de mal à observer en silence cette agréable silhouette au pied des vagues? Elle laissa le vent remuer ses cheveux afin de mieux y voir et, doucement, dégagea les quelques brindilles lui obstruant la vue. Quel sentiment étrange, l'ange s'était transformé. Elle ne le reconnut pas. Mais au lieux de craindre cet âme étrangère, elle approcha son regard et eut envie de découvrir son visage.

D'un pas fin et silencieux, elle quitta les buissons, avança de quelques pieds lorsque le vent lui envoya une effluve qu'elle ne connaissait pas mais qu'elle aimait déjà. Au même moment, son souffle se fit tendre et chaud. Dans le silence de ce jour béni elle demeura immobile et traça de ses mains, dans l'invisible, avec une immense tendresse, le contour de ce corps assis au loin et qu'elle contemplait. Puis, de nouveau, avança de quelques pas et s'assit juste derrière lui, caressant lentement son cou et ses épaules sans le toucher. Alors, sans même l'avoir vue,  il glissa ses mains dans le sable et abandonna sa tête vers elle...

mercredi 10 juin 2015

Les vents intérieurs te parlent


Avec le temps, elle est devenue habile à mettre son cœur en veilleuse, sans souffrance, simplement en réserve, sans jamais rien forcer. Elle le prenait et le rangeait soigneusement dans un petit coton, le déposant sur une laine douce et chaude, dans son petit tiroir douillet.  

Pourtant, cette journée-là, elle décida d'ouvrir le tiroir  et, serrant le coeur tendrement contre elle comme jamais elle ne l'avait fait, elle le conserva jalousement, tout près d'elle. Elle ne savait trop pourquoi mais une voix timide à l'intérieur de son âme lui murmurait qu'elle pouvait désormais le sortir et le laisser libre, sans crainte, pour le faire respirer un peu. Alors elle suivit la direction du vent et se mit à marcher...

Ces grandes randonnées le long du fleuve lui donnaient un air d'aller et une force indescriptible. Simplement en respirant plein son corps l'air de vie salin et l'irrésistible senteur d'algues qui la faisaient chavirer, elle pouvait déplacer des montagnes. Elle décida donc d'aller s'y pointer le nez. Après quelques douceurs de marche, pieds nus dans le sable, elle vit l'ange, mais...

Il arrive quelques fois que le coeur des hommes se referme,
Non qu'ils le veuillent volontairement 
Simplement, la souffrance passée
Fait en sorte qu'ils se retirent
De trop de douleur amoureuse vécue



À suivre...

samedi 6 juin 2015

La lumière...

Je souhaitais 
Emprisonner à tout jamais 
Ce moment de lumière 
Un week-end d'automne
Et j'aurais voulu mourir sur le champs 
Tellement j'étais heureuse ce matin-là 
Mais oui, mais oui je sais
Nous sommes au printemps 
Et alors? 
Il existe un printemps 
Même en automne....



Québec, ruelle des Ursulines, 2008

vendredi 15 mai 2015

Quand les anges se parlent...



Réservés et sages ils sont,
D'un commun accord,
Parce que ni le moment 
Ni les circonstances ne s'y prêtent

Mais au fond,
S'ils étaient fous d'amour
Qu'ils ne faisaient que surmonter
Avec  force et dignité
Pour ne pas trop souffrir
Ni trop mourir...

Elle aimerait qu'il lui dise:
"Je t'aime pour l'éternité"
Un brin de folie,
Un jeu gentil, si inoffensif,
Procurant le plus grand bien 
Et au cœur et à l'âme. 

Je crois qu'il aime sincèrement
Lui faire plaisir, alors,
Il le lui dira spontanément
Et sans réserve
Tout doucement
près de l'oreille
D'un sourire complice  
En grand tendre qu'il est...


À suivre...

jeudi 7 mai 2015

Elle et l'amour, bien sûr...


Comme elle aurait aimé lui murmurer
Avec cette candeur qu'il lui inspirait
Et en son coeur de femme...

Je t'en prie, reviens ici, reviens vite
Je t'attends
Dans mon nid d'amour
Ce pourrait être là maintenant 
Ou peu importe quand, 
Pourvu que ce soit
C'est tout
En un prolongement agréable
D'un début de communion
Et d'union...

Mais, elle ne le fera pas
Tais-toi et reste sage
Qu'elle se dit en elle-même

Il aurait eu envie de la rejoindre 
Pour toute la nuit
Alors elle réservera 
Bien sûr
Elle se souviendra
Car dévoilé de façon si tendre
Intime et ingénue
Je vous jure
Pas une femme ne pourrait y résister...

samedi 18 avril 2015

La suite de l'ange


Elle retire doucement, tout en respect
Dans un geste affreusement interrompu

Surtout, ne lui en veux pas je t'en prie
Cela ne se fera pas ici
Peut-être simplement dans un autre ailleurs
Les autres ailleurs sont bons aussi
Même qu'encore meilleurs à l'attente

L'attente sera longue
Ainsi, meilleure sera l'union
Elle n'en doute pas
Et la grande prière à deux
Sera gigantesque

De son invitation à lui rendre visite
Dans un autre ailleurs
Elle retient...
Les oreilles d'une femme désirée
Ne restent jamais sourdes.


À suivre...









samedi 28 mars 2015

Le retour de l'ange


De ses vagues qui étourdissent le ventre,
Des bras enveloppant et bienveillant de prendre
En un mouvement calme et serein
D'un respire de plus en plus généreux
Un respire d'homme...
Son cœur est si bon, si donnant,
iI semble qu'elle lui ait déjà dit
Peut-être depuis la nuit des temps
Mais elle l'avait oublié.
En tendresse grouillante de vie,
Par ses mains posées plein ses hanches
En amour d'envelopper le ventre,
Ça boue, c'est rempli de vie
Parce que c'est ça la vie

Elle retire doucement,

Tout en respect...

jeudi 5 mars 2015

L'ange



Bien qu'elle ait déposé 
Soigneusement son cœur en repos
Dans un petit coton
Tout au chaud dans le fond de son tiroir, 
Au réveil, lors d'un matin tout frais,
Comme elle les aimait tant
Et lorsqu'il n'y avait plus personne en la demeure
L'ange en profita pour passer par là
Se faufilant par la fenêtre de sa chambrette
Pour se transformer subtilement
En brise calme et indécente 
Qui regardait et aimait son corps

D'une main encore toute endormie 
Posée sur l'oreiller,
Elle se surprit à le serrer 
Fermement et si doucement à la fois.
C'est certain, l'ange passait par là
De dire des mots exquis 
À la façon que l'on savoure un bon vin
Il savait fort efficacement s'y prendre avec elle
À la lueur toute révélatrice 
Des mystères de nuits d'été.

Elle aurait voulu le faire fuir 
En le chassant immédiatement des lieux
Qu'elle n'y serait jamais parvenue
Car l'ange connaissait les secrets de son cœur
Alors, elle lui demanda 
En grande abandonnée qu'elle se sentait
D'y rester pour toujours, tout simplement...