CROIRE QUE LES CHOSES SE PRODUISENT TROP LENTEMENT OU TROP VITE EST ILLUSOIRE. LE SYNCHRONISME EST PARFAIT. CHAQUE CHOSE ARRIVE TOUJOURS EN SON TEMPS... RIEN NE NOUS ARRIVE QUI N'AIT D'ABORD ÉTÉ SENTI ET PENSÉ. POUR CRÉER LE FUTUR, IL FAUT Y CROIRE SANS RÉSERVE.


Auteur inconnu

mercredi 16 août 2017

La perche et le complice

Cette nuit-là
La belle limpide
Entreprit de lui offrir
En son corps
Ses plus beaux atouts.
Et, d'une volupté sans pudeur
Exibat fièrement ses rondeurs
Lui tendant insolament
Et copieusement
Sa longue perche
Fluide et ardante

Et elle, tout en bas
N'avait d'yeux
Que pour l'accueil d'amour
Qu'elle lui offrait
Avec tant de gratitude.

Observant le filet blanc
Descendre lentement
Elle lui offrit
Ses mains tendues.
Et, les deux rondeurs
Y mêlèrent
Douce semence féminine.

Lui, observait derrière
Le charme fou
Du spectacle
Des deux amantes.
Le mariage lui plut tant
Qu'il ne put que s'y inviter
À son tour, en douce,
Se mêlant à la fête d'amour.

Elle, en bas
Jouissait d'un plein
De bonheur,
Rondeurs blanches
Coulant en ses veines

N'était-elle pas
Gouteuse à souhait
Posée là,
Immobile et assouvie,
Remplie
Des eaux éclairées
De la nuit du fleuve?

Il vint derrière elle,
Froisser légèrement
Et candidement sa robe,
S'y  frottat,
Pour ensuite
Soulever tendrement
Le morceau de linge,
D'une telle habileté
Et pureté
Que nul corps féminin
En son coeur
N'aurait pu s'y défendre.

Le soupir de la douce
N'en fut pas moins long.
Elle se disposa au sol
Puis,
D'un geste subtile,
Releva
D'un tout petit cran
Le ourlet
De sa jupe agacée,
Laissant à son hôte délicat
Le soin d'y trouver refuge.

Elle le sentit la frôler
D'un petit doux poignant
Et intenable,
Jusque dans l'entre-cuisse.

Elle vit de son bonheur immédiat,
De cette lune et du vent...

Les Éboulements, août 2017

mercredi 9 août 2017

Péter sa coche...

Aujourd'hui, je suis avec maman dans sa chambre. Nous sommes dans une maison de soins palliatifs...

Maman veut aller faire ses besoins et se dirige péniblement vers la salle de bain avec sa marchette.

-Mais maman, il faut utiliser ton siège d'aisance!

- Non, pas lorsque je vais à la selle.

-Bon, très bien. Dis-moi si tu as besoin de moi. Je ne quitte pas la chambre.

Pendant ce temps, ni vu ni connu, j'en profite pour faire le ménage dans son tiroir où elle accumule, pêle-mêle, les menus du jour sur papier, les petits contenants de confiture, les sachets de sucres et j'en passe. Je n'entends rien dans la salle de bain.

- Maman, ça va?

-Ah, c'est difficile...

J'entre. Elle est accroupie et essaie de monter sa culotte en papier.

- Mais maman, il faut l'enlever, tu ne peux pas la remettre voyons, elle est souillée!

-Mais non, c'est correct.

Je la sens devenir faible, simplement à l'idée de devoir se changer.

-Je vais t'aider, ça va aller.

J'entreprends le grand nettoyage, avec amour, patience et respect. Bon sens que c'est pas facile. Je me mets dans sa peau. Elle est incapable de se lever seule, ces jambes sont trop faibles. Je compte jusqu'à 3 et hop, l'aide à se relever.

Puis, je la couche et m'étends auprès d'elle. Elle s'endort avec ma petite chienne sur ses genoux.

_____

Quelques heures plus tard, elle se réveille et veut retourner à la salle de bain...

-Maman, non, il faut utiliser ton siège d'aisance, c'est difficile à la salle de bain. Tes jambes sont trop faibles. J'ai sorti tout le matériel et rapproché la chaise pour toi.

Visiblement ça ne fait pas son affaire mais elle accepte. Sa culotte est mal baissée. Elle risque de la mouiller avec ses urines. Je l'aide une autre fois. Sa culotte est déjà souillée mais elle veut la remonter. Je recommence l'exercice...

_______

De retour au lit, après l'avoir bordée, j'étais assise sur la berceuse, tout près d'elle. Claire, l'infirmière entre.

-Comment ça va?

-Je trouve que ça ne va pas du tout. Maman ne peut plus aller à la salle de bain. Ses jambes sont trop faibles. Elle n'est plus capable de se relever. Y a-t-il moyen de barrer l'accès?

-Non, par mesure de sécurité, ça nous prend un 2e accès.

-Je comprends. Alors, y a-t-il moyen de laisser sa porte ouverte au moins?

-Non. Votre mère tient à ce que sa porte soit fermée.

-Mais elle ne sonne jamais pour demander de l'aide!!!

Bon. Je me tourne vers maman:

-Maman, est-ce que tu accepterais de laisser ta porte ouverte pour ta propre sécurité?

-Jamais de la vie, je veux que ma porte reste fermée.

Là, j'aurais étranglé et l'infirmière et ma mère....

-C'est son choix. Ici, nous sommes dans une maison de soins palliatifs et ce qui compte, c'est le  respect du patient. Et qu'arriverait-il si votre mère restait assise sur le bol de toilette et qu'elle ne sonnait pas?

-Et bien, au bout d'heure, à force de prendre toutes ses énergies pour essayer, elle se résignerait à peser sur le bouton.

-C'est ça.

...

Il n'y a qu'un seul hic là-dedans , c'est que ma mère est en perte d'autonomie,  son cancer l'affaibli, elle est en fin de vie., qu'elle n'a pas le raisonnement nécessaire pour prendre les meilleures décisions pour elle. De plus, c'est une adulte qui a du vécu et non un enfant à éduquer. Wake up merde!!!!

Le ventre commençait à me chauffer. Et, une petite voix à l'intérieur  de moi me disait: ferme ta gueule! Parce que là, j'aurais eu envie de lui dire que son raisonnement était tout à fait insensé, que l'important c'était justement la sécurité et le bien-être des patients, que j'avais déjà porté plainte 2 fois en centre jeunesse à l'endroit de TS de la DPJ et que j'avais gagné ma cause.

Je poursuivis en m'assurant que j'avais le contrôle de mes émotions:

-Je vais vous le dire qu'une seule fois; je ne sais pas comment vous faites pour accepter  ce genre de loi. Personnellement, j'aurais pété ma coche. Je vous lève mon chapeau à vous tous. Écoutez, ça m'inquiète vraiment, je ne la sens pas en sécurité là. Maman perd des forces. Je trouve qu'elle est rendue à une autre étape.

- C'est votre insécurité à vous, pas la sienne.

Ayoye, ça se gâche vraiment là...

Puis là ça sort;

- Dans les années 40 et 50, on pouvait faire enfermer n'importe qui, simplement pour s'en débarrasser. Puis, il y eut des lois pour interdire ce genre de chose. Maintenant, tout est à l'opposé, pour soi-disant respecter les gens et s'assurer qu'il n'y a pas d'abus. Ça prendrait un équilibre, ne croyez-vous pas? J'ai dû placer mon fils en centre jeunesse dès l'âge de 14 ans et il avait le droit de décider ce qui était bon ou pas bon pour lui, en pleine crise d'adolescence. Vous croyez vraiment que ça a de l'allure vous?

-Vous avez vécu des choses que je n'ai pas vécues.

(Effectivement)

- Est-ce que ça se pourrait que vous viviez un sentiment de culpabilité face à votre mère?

Oh boy, ça se corse, et pas à peu près là. Un gros défi pour moi. Du calme, tout va bien aller...

Puis là, bien la voix intérieure retenti de nouveau encore plus fort en moi: misère, calme-toi et ferme ta gueule!!! Je me suis calmée et fermée ma gueule... J'avais le goût de l'aplatir au sol, la gifler, lui dire que ça faisait 2 ans que j'étais aidante naturelle pour maman et que tout ce que j'avais fait  pour elle était ok,  que j'avais écouté mon coeur, que je n'avais aucun regret malgré la fatigue accumulée, que de plus, j'avais fait d'excellentes thérapies par le passé, que la culpabilité, je savais exactement ce que ça voulait dire, qu'elle était totalement dans le champs. Mais, mais, mais... Je n'ai pas perdu les pédales, me suis calmée, suis restée centrée sur ce que j'avais à dire.

-De la culpabilité? Non, vraiment pas du tout. De l'inquiétude, oui! Je sentais maman en sécurité ici lorsqu'elle est arrivée. Maintenant, je ne la sens plus en sécurité.

Bon. Finalement, on en est arrivée à un consensus, que l'idée du tabs serait une bonne chose mais, les infirmières ne pouvaient rien faire sans le consentement de la famille car le tabs est considéré comme un moyen de contention (!!!).  Placer un appareil sous maman lorsqu'elle dort et qui prévient simplement les infirmières, chaque fois qu'elle se lève, c'est de la contention ça??? Ouf, je rêve je pense...

Mais, peu importe, la solution se trouvait dans une rencontre d'urgence avec TS, médecin et membres de la famille, ce que nous avons convenues et investiguées, ma soeur et moi, pas plus tard qu'hier.

Claire, l'infirmière, je la respecte et l'aime beaucoup. Le seul hic, c'est qu'elle est capable d'accepter des choses que je suis incapable d'accepter.


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lundi 24 juillet 2017

L'arbre


L'arbre,
Dans son froid
De fin d'hiver,
Me narguait
De son paraître
D'y mourir.
Cela n'était
Que pure illusion.

En son intérieur,
Dans la magie
D'un printemps qui s'affirme
Le miracle s'y invitait

Parfois,
Quelques couches fines de neige
Recouvraient  timidement
Ses branches menues et frêles.
Et aux soirs des tempêtes,
À son semblant de mort
Venait s'y accrocher mon coeur.

Puis, un matin,
Je vis le petit vert tendre
Encore discret,
Recouvrir
Subtilement ses branches.

Comme il me plaisait d'imaginer
La densité de ses feuilles
À pleine maturité.

Et le tout grandissait,
Se rechargeait
S'amplifiait
Par les vents de frais
Mêlé d'une chaleur
D'un amour inconditionnel
Nommé soleil.

Si bien que déjà
Il commençait à me partager
Dans sa générosité sans limite
Son intimité.
Et cela n'aurait
Jamais de fin.

Un jour,
Il se mit à devenir
Tellement chevelu et dense
Qu'on n'y voyait plus au travers.

Une nuit,
Sans me le dire,
Et, sans doute
Pour  me faire la surprise,
Il se couvrit
De ses plus beaux attraits
En sa couverture de fleurs blanches
Jaillissante de partout,
Y laissant
Ces tonnes d'oiseaux
Pénétrer sa fraîcheur naissante.
 Quel joie pour le coeur.

Dans mon petit bonheur,
Maintes fois
Il m'arrive de m'arrêter là,
Juste là,
Couverte jusqu'au au cou,
Au matin tout doux,
Dieu que c'est bon...
Et simplement
Me payer la douceur
de ces chants sublimes.

La beauté et le bonheur
Logent tout à côté de moi,
Dans un arbre
Que je ne reconnaissais pas,
La veille d'un printemps,
Et qui se laisse à présent
Remplir
De tous les oiseaux du monde.

vendredi 20 janvier 2017

Si un jour...

Si un jour
Le blanc en toi tourne au gris
Puis, du gris au tout noir,
Au point de n'être plus
Qu'un corps 
Qui  peine au respire,
Ne laissant plus 
Aucun souvenir palpable

Alors j'espère 
Qu'il y aura 
Quelqu'une aimante 
Près de toi 
Pour te procurer 
Doux baisers.  
Cellules d'amour
Jamais ne meurent

_______



De ce vertige de l'inconnu
Elle y risqua un jour 
Les mots que murmure le coeur. 
Puis, comprit au regard, 
La défense. 

En son âme d'homme 
Se chargea un mur de brique 
Aux parois noires et craquelées, 
Raides et froides comme la nuit 
Lorsqu'elle fait peur...
Puis, elle entendit: "Défense d'entrer" 

Elle  posa alors le regard 
Sur cet endroit sombre 
Qu'elle n'avait jamais 
Soupçonné d'y être
Et ne reconnaissait pas, 
Puis, recula loin, très loin, 
Afin d'agrandir 
Son regard sur le tout.

Elle y vit un grand coeur tendre,
Séché et craqué de partout 
Empêchant l'éclat d'amour 
Dont il était si tant rempli.