CROIRE QUE LES CHOSES SE PRODUISENT TROP LENTEMENT OU TROP VITE EST ILLUSOIRE. LE SYNCHRONISME EST PARFAIT. CHAQUE CHOSE ARRIVE TOUJOURS EN SON TEMPS... RIEN NE NOUS ARRIVE QUI N'AIT D'ABORD ÉTÉ SENTI ET PENSÉ. POUR CRÉER LE FUTUR, IL FAUT Y CROIRE SANS RÉSERVE.


Auteur inconnu

mardi 29 décembre 2015

Fafouin et un peu d'humour!

Fafouin ...

24 décembre 2015

Il est sorti de détention le 10 mars dernier. Il était si beau, heureux, si reconnaissant de retrouver enfin sa liberté et serrait très fort ma main, en sortant de Bordeaux. Il faisait beau cette journée-là. Marlena avait laissé quelque chose dans la mijoteuse. Une belle petite maisonnée d'amour l'attendait. Je me rappelle encore de sa reconnaissance envers la vie enfin retrouvée, de ses yeux qui se délectaient de tout ce qu'il voyait autour de lui, avec amour, grâce et remerciement.

-"J'suis tellement content, tellement content maman..."

Je ne pouvais faire autrement que d'entrer dans sa bulle de gratitude. Fallait sentir ça, toute entière, avec lui. Il y avait un silence d'or, comme si un dieu intérieur parlait à travers lui.  Une seconde chance de tout recommencer, rebâtir avec le meilleur qu'il avait en lui-même, avec toute la force et le rebondissement que je lui connaissais. Je savais qu'il pouvait.

Les mois ont passé. Il y eut la mort de son grand ami Pat. Une épreuve énorme pour lui. Mais, je sentais qu'au travers cette grande douleur, il apprenait, sur les choses importantes et essentielles de la vie, son côté si éphémère, sa fragilité. Fallait miser sur l'urgence, la nécessité d'aller vers le meilleur de lui-même.

Il a pleuré avec le plus grand des déchirements, accueilli avec courage et sérénité ce deuil, ouvert ses yeux intérieurs qui révèlent toujours que rien ne meurt jamais, que ceux qu'on a aimés y sont toujours dans son coeur d'homme. Car c'est ce qu'il était devenu, un homme.

Vie de couple avec sa compagne qui ne l'a jamais abandonné. Un petit bonheur tout doux et simple. Un travail stable depuis plusieurs mois  mais plus encore; la redécouverte de sa grande passion, de sa créativité. Fafouin a même monté sa propre entreprise, prend des heures à transformer des photos sur Photoshop, choisir ses préférées, les faire imprimer ensuite sur des T-Shirt de qualité. Tout est fait avec temps et amour, avec le coeur d'un vrai passionné quoi. Il me montre tout ce qu'il fait et je vois que tout se perfectionne, de plus en plus...

"Regarde maman, ce sont mes nouvelles transformations..."

Il est si fier de lui. Retrouver son vrai moi, sa dignité et la satisfaction personnelle d'accomplir enfin quelque chose qu'il aime, sans l'aide de personne.

Je devais aller le chercher avec sa petite amie  le 24 décembre en pm pour aller réveillonner chez mon frère.

Et puis voilà, un téléphone ce midi, sa petite amie....

"Nanou, je suis désolée, je n'ai pas une bonne nouvelle à t'annoncer... Fafouin s'est fait arrêter cette nuit pour vol qualifié. Je n'en sais pas plus. C'est son avocate qui m'a contactée..."

On se parle, on pleure, mais surtout on ne comprend tellement pas ce qui a bien pu se passer. Impuissance, Impuissance... Fafouin était parti depuis 2 jours à Montréal, sur la brosse, comme on dit. Chaque fois qu'il va à Montréal, il se passe quelque chose. Il boit, devient agressif. Tiens, en automne, il a donné un coup de point à un itinérant. Au printemps, il s'est fait battre sur la rue, on ne sait pas trop pourquoi. Oeil au beurre noir, fente sur la tête. Et puis là...

Veille de Noël... Il tenait tellement à ce réveillon. familial. Trois Noël sans sa famille, c'est beaucoup. Je comprends parfaitement que l'approche de Noël nous rende un peu plus fragile. Tiens, moi, j'ai beaucoup pensé à mon père et à quel point j'aurais souhaité l'avoir encore avec moi, sans sa foutue maladie mentale. Mais je ne pars pas  sur le party pour autant. Fafouin oui, c'est extrême, sans limite. Je sais bien qu'il noyait la peine qu'il avait face à la perte de son ami Pat.

Je culpabilise. Peut-être que si... Out! Exit la culpabilité! Que puis-je lui offrir de plus que tout l'amour, la présence et la foi que j'ai en lui, quoi d'autre! Je pense beaucoup plus à moi maintenant, à ma vie de femme et, c'est bien, normal même. Après tout, Fafouin est un adulte responsable, sensible, brillant et intelligent avec une capacité de rebondissement extraordinaire.

 Prendre soin de moi. Boire de la tisane apaisante. M'envelopper dans du chaud, du confortable. Aller marcher... Peux pas aller chez mon frère. Annulation. Trop de monde, pas assez intime et je n'ai  ni le coeur à la fête, ni le goût de faire du social là, surtout qu'il y aura des gens que je ne connais pas. 

En attendant, je ne ressens rien là. Ça fait trop mal sans doute, protection. Je suis en train de me demander de quelle façon ça va exploser. Vais-je aller hurler de toutes mes forces en plein bois ou pleurer jusqu'à me vider complètement le corps, m'apaiser et m'endormir?

Et puis, fin d'après-midi. O, miracle, un appel inespéré...

"Maman, ne t'inquiète pas, tout va bien. Je n'ai rien à voir là-dedans. Ils m'ont libéré. Je suis à la maison."

Wow... Bien. Là, je vais aller passer la soirée chez ma mère et faire un petit tour  à la messe de minuit pour  me faire plaisir. Et puis voilà que, tout à coup, il m'a semblé n'avoir pas assez passé de temps chez maman. Bien voyons?

" Je dois partir là maman..."

" Mais c'est pas si loin Nanou la petite église!"

" Mais c'est quand-même à 7 minutes d'ici maman! Faut que j'y aille là !"

Je me sens toujours divisée. J'aimerais être aux deux endroits en même temps; St-François-de-Salles, petite église ancienne, la plus vieille paroisse de Laval à St-François, sur le boulevard des Mille-Îles et, ma paroisse, St-Noël Chabanel. Et là, je veux être dans la vieille église.

Minuit. Mais c'est quoi ça là?

 "Noël c'est l'amour"

Je veux bien mais c'est pas le "Minuit chrétiens"

Pourquoi ne chantent-ils pas le Minuit chrétiens?

Déception.

Au fil de la messe, j'entends bien le prêtre parler de la messe de 11 hres... Mais moi, j'allume vraiment pas. Pire, je me dis qu'il est un peu mêlé ce prêtre. Ce n'est que 45 minutes après le début de la messe que je me rends compte que je suis allée à la messe de 11 hres. Oh boy... J'ai quand-même beaucoup  apprécié le sermon du prêtre. Mais là, je me faufile en douce. Faut filer à toute vitesse vers l'autre paroisse, pour le vrai minuit là!

J'y suis, tout est sous contrôle. et le monde attend en silence dans l'église. Mais moi, je veux aller faire un petit tour aux toilettes avant. J'enfile à toute allure les escaliers de gauche, dans le noir, et les portes se referment dans un fracas épouvantable derrière moi.  Horreur... Suis certaine que l'église toute entière a entendu.Timidement, je retourne en haut et m'installe près de la chorale. Et oh, bonheur, une voix de ténor absolument magnifique entame le "Minuit chrétiens."

Et bien voilà, me dis-je. C'est ce que tu voulais, bien c'est ce que tu as. Mais d'où sort-il ce ténor génial?

Le lendemain, j'ai eu le bonheur de recevoir mon fils, mon ex, ma mère et un couple d'amis de longue date. La musique est au rendez-vous. Piano, voix, guitare. Ce qu'il y a de bien à vivre seule c'est qu'on peut renvoyer chez l'ex le conjoint de mon amie Manou. Génial. Et alors, les deux amies de filles peuvent placoter à leur goût. Merveilleux! Ça fait 3 fois qu'on expérimente et on aime vraiment beaucoup.

Manou et moi nous levons très tard. Fafouin retourne dans ma chambre pour dormir. La zénitude cesse au moment où j'ouvre mon congélateur pour retrouver des aliments qui... dégèlent...

Leçon de vie no xyz: il ne faut jamais remplir son congélateur à pleine capacité, au risque de brûler son compresseur de frigo, ce qui est arrivé. Pas de panique. Je tente de conserver le meilleur de cette expérience:

-C'est l'hiver, heureusement. Je n'ai rien perdu. Mes aliments sont restés dehors dans un gros bac.

- Le lendemain, je me suis procuré un frigo seconde main dans un endroit sûr avec une excellente garantie.

-J'ai pu faire un bon ménage dans mon ancien frigo

- Je n'aimais pas le tiroir congélateur en bas et j'ai retrouvé  la porte congélateur en bas.

- Grâce à mon réparateur de frigo, et sur sa recommandation, j'ai récupéré toutes les tablettes de mon anciens frigo au cas où il y aurait bris.

- Tout est bien correct comme ça.

- Rien de bien grave n'est arrivé.

Vive la vie!


mercredi 23 décembre 2015

Déjà 4 ans


D'accord, t'es parti...


Partir en décembre, c'est triste, extrêmement triste, parce que décembre, c'est la fête de l'amour, des gens qui s'aiment. Et partir l'avant veille de Noël, c'est encore plus triste. 

On a envie de se dire et on se le dit: " Je suis heureux que tu sois là, en ce moment, parce que je t'aime, et je veux que tu saches à quel point tu comptes pour moi."

J'adore décembre, et lorsque je peux recevoir tous mes amours réunis autour de ma grande table alors qu'on s'arrête et se moque éperdument du temps, l'instant de bavarder, savourant, intégrant nos mots tendres les uns pour les autres, rigolant et portant un verre, 2 verres, 3 verres, de mille et une façon, à l'amour, au lien qui nous unit tous, alors je suis vraiment heureuse et comblée.

Ce soir du 27 décembre 2011, je recevais mes amours, mes amis, puis, un coup de téléphone. Tiens, Isa...

-"Isa... Comment vas-tu? Quand puis-je te rappeler? Je reçois là...

" C'est que, j'ai une mauvaise nouvelle à t'apprendre... Jacques est parti..."

Un récent traitement de chimio pour sa leucémie, une faiblesse, un système immunitaire affaibli, vite à l'hôpital. Pneumonie, et puis voilà, tout est terminé, envolé, parti, pour toujours. 59 ans... Toute sa sa belle vie remplie de passion, de créativité, de musique. Et voilà que plus rien n'existe, et ce, pour toujours, bon sens...  C'est pas sa leucémie qui l'a emportée.

Et moi j'y suis là, bien vivante.Tiens, je ne m'étais jamais imaginée que Jacquot mon coco pouvait partir comme ça, si fragilisé, son parcours de vie tellement semblable au mien. Finalement, sa vie c'était comme ma vie. Et moi j'ai été sauvée, épargnée, il y a bientôt 10 ans... Un grave accident de la route, perte de contrôle sur la glace noire, plusieurs tonneaux qui m'ont laissée sans aucune égratignure et ma voiture une perte totale. Je me revois, à l'envers, sur le ruisseau gelé, sortant par la fenêtre brisée, des dizaines de regards posés sur moi, bouches bées et abasourdis... J'étais si gênée en même temps que consciente de la chance énorme , du grand cadeau qui m'avait été accordé, le don de la poursuite de ma vie...

Je pleurais. Fafouin est descendu, inquiet.

"Je pense que c'est un ami à maman" avait-il lancé à mes invités.

Je poursuivis mon souper avec mes amours parce que cet instant avec eux, j'y tenais vraiment. Je saurais bien retenir mes larmes jusqu'au lendemain.

Je n'ai pu me déplacer pour lui, à cause de la tempête de neige qui bloquait les routes. Jusqu'aux fleuristes qui ne pouvaient s'y rendre pour déposer nos fleurs. Pas grave, mes fleurs pour toi reposent sur ton piano. Et puis, elles étaient si belles ces marguerites, des tas de petits soleils, comme toi.

Retenir les souvenirs, les préserver pour toujours, lutter pour ne jamais oublier sa voix à l'intérieur de mon coeur. J'essayais, en cette journée de tempête, de retenir tout ce que je pouvais, les souvenirs remontaient, pure magie... Du jour de notre rencontre, la musique, des rigolades à n'en plus finir, la chaleur de sa personne, sa bonté, sa gentillesse, sa spontanéité, sa simplicité. Tout se déroulait comme dans un film qu'on ne veut pas laisser partir et qu'on veut retenir à jamais. Et ces instants si puissants et précieux de souvenirs en mon âme  ne pouvaient se perdre, ils se préparaient à loger dans l'éternité. C'était une certitude.

Un facebook interrompu pour toujours, ta voix au son du répondeur, ouf... Faut composer avec ça, du mieux qu'on peut et surtout, le plus important, continuer de vivre comme t'aurait souhaité le faire, avec passion. Elle est belle la vie, je sais que tu l'aimais...

Jacquot mon coco, une de tes petites chèvres portait mon nom. Ce fut pour moi un précieux cadeau. Je te garde pour toujours dans mon coeur, tendre ami...

Ich Liebe dich xxx




Jacques 1952-2011








jeudi 17 décembre 2015

Le jeu des bernaches

Des lunettes glissant sur le bout du nez
Le regard vif et perçant
De la maturité et d'un grand vécu
Charme fou
Et maintenant
La voilà qui rebondit
D'une évidence
Qui surprend
Cette voix qui parle
Très fort au dedans d'elle
Mais ce qu'elle dit, ce qu'elle dit...

Il fait si beau
Pierres et rochers
Mènent à la rivière
Ce petit sentier...
Comme s'il avait été
Bâti  sur mesure
Juste pour elle

Le rocher est grand et fort
Ils seront le rocher
Murmure la voix
Au dedans
Comme un petit rappel
Respire qu'elle se dit, respire
Oui, c'est ça, comme ça...
Silence, soleil,
C'est beau mais si beau.

Tiens, les bernaches
Naviguant calmement
Devant elle sur la rivière
Amusons-nous
Se dit-elle

Il y en a 9 en tout
Elle passera son tour,
Pas pour elle ce chiffre,
Soleil de plomb,
Ferme les yeux et accueille
Se dit-elle
Et bien, voilà au loin 5 autres bernaches
Chiffre 5, au rancart, allez hop!


La grosse roche est un peu froide
Mais avec le manteau
Recouvrant ses formes, ça ira
Viens t'asseoir là
Silence, paix,
Accueille
Simplement
Ce qui se présente...

Puis, elles arrivent
Si nombreuses
Qu'elle a peine à les compter
20 bernaches
Prenant majestueusement
Leur envol
Fortes et droites
C'est bon ça, elle conserve
Vingt comme, on a toujours vingt ans
Vingt comme la jeunesse éternelle
Elles iront vers ce quelque part
Là où le meilleur les attend

Puis, elle tourne la tête
Tout près de la rive
Isolées et discrètes
Il y en a 2, côte à côte
Elles ne désirent pas
Rejoindre le groupe
Étrangement
Elles semblent vouloir
Simplement faire
À leur façon.
Comme soudées l'une dans l'autre
Sont si bien ses deux-là.
Un couple hors norme, unique

Bien... elle rajoute le 2
Dans la valise du 20.
Va chercher le 9
Se dit-elle
À lui seul
Ça ne dit pas grand chose
Mais additionné au reste
Ça lui plaît bien.
Alors ça fera 31.
Et si elle inverse les chiffres
Ce sera parfait,
Tout à fait charmant

Le 31 ça sonne bien,
Comme  dans 31 décembre
Et pourquoi pas
Puis si ça se rend au paradis avant
Ou que la mémoire
N'est plus au rendez-vous
Ce sera ok aussi
Elle s'en fout éperdument
Du moment qu'elles sont ensembles
Les bernaches

Celles de sa rivière
Sont comme les cygnes
À la vie, à la mort
Tout ira bien
Tout ira...



jeudi 3 décembre 2015

Le 3 décembre 1979

LUC
1958-1979

En cette journée spéciale, je souhaiterais te dire
À quel point tu as compté pour moi.
Du jour où, du haut de mes 10 ans,
J'allais te porter tes devoirs à la maison,
Nous ne nous sommes plus jamais quittés.

Tes excès, ton rire retentissant et si communicatif,
Et surtout, ta sincérité, sans demi-mesure,
Ton émotivité à l'état pure et ta générosité sans limite
Ont fait de toi un ami vraiment privilégié.

36 ans plus tard, j'aurais pu te parler de borderline
Mais à l'époque, je ne savais pas, nous ne connaissions pas
Et malgré toute ma bonne volonté,
Je n'ai pas pu te retenir à la vie...

Mon ami, mon confident, ma sécurité,
Ton départ a coupé mon corps, 
Mon coeur et ma vie en deux
Bon sens qu'il en a fallu des années 
Avant de tout me recoller

Mais la vie est magique
Si merveilleusement bien faite
Ainsi, la douleur 
Fait place à un sentiment de paix
De grande plénitude

Sentiment des plus heureux
Des plus doux
Que d'avoir eu le privilège
De te connaître

Je veux te dire aujourd'hui
Que j'ai perdu en ta personne
Un être vraiment exceptionnel
Que grâce à ton passage dans ma vie
J'ai conservé le meilleur de toi
Devenant à mon tour 
Une partie de toi
Merci, merci d'avoir passé
Dans ma vie

Maintenant Luc, 
Danse, crie et ris à gorge déployée
Cette journée est pour toi.
Je sais que tu le feras, là où tu es

Et surtout, sois heureux

Merci pour tout, merci, mon grand ami...




mardi 1 décembre 2015

La musique des anges

Prêtez l'oreille
Les anges chantent

Hark the herald angels sing
Félix Mendelssohn
(1809-1847)