CROIRE QUE LES CHOSES SE PRODUISENT TROP LENTEMENT OU TROP VITE EST ILLUSOIRE. LE SYNCHRONISME EST PARFAIT. CHAQUE CHOSE ARRIVE TOUJOURS EN SON TEMPS... RIEN NE NOUS ARRIVE QUI N'AIT D'ABORD ÉTÉ SENTI ET PENSÉ. POUR CRÉER LE FUTUR, IL FAUT Y CROIRE SANS RÉSERVE.


Auteur inconnu

lundi 19 juillet 2010

De la douleur à la prison?

Je suis en forme, physiquement oui, il le faut. Même si ça fait partie de mon mode de vie depuis longtemps, ça devient quand-même une nécessité. Je garde le cap. J'apprivoise tranquillement les avenues qui se présentent maintenant à moi par rapport à Fafouin; âge adulte, autres étapes, autres directions.

Voilà. Il a maintenant un dossier à l'urgence sociale, seul endroit où tout doit partir, y compris l'ordre de cour pour le faire évaluer de force s'il le faut. Je dépoussière et assimile tranquillement les nouvelles avenues possibles. Le chemin sera long, je le sais. Première étape; monter un dossier. Ai-je besoin de vous dire que je ferai tout pour que le dossier soit des plus complets...

Entre-temps, tout un exploit d'avoir la sagesse d'esprit de me recentrer sur moi, en tout temps, au travers ça. Mais j'y arrive, à ma grande satisfaction.

En même temps, une porte s'ouvre enfin. En effet, j'ai une excellente communication avec la petite amie de mon fils, une jeune fille formidable et très mature. Nous nous contactons régulièrement. Je dirais même à tous les jours. Elle est prête à aller chercher l'aide nécessaire pour elle d'abord et ensuite, comme moi, pour aider d'une façon adéquate et comprendre la dynamique de Fafouin. Souvent, ce sont par les amis que tout commence. J'ai vu et assisté à des rencontres merveilleuses dans des conférences; de jeunes amis amenaient avec eux la personne atteinte et ce dernier, finalement, se trouvait soulagé de pouvoir enfin placer un nom sur sa souffrance. Du positif à l'horizon, oui, je le veux, il en faut!

Fafouin vient régulièrement faire son tour. Pas longtemps mais, tout de même, un petit 5 minutes à l'occasion pour se changer... Il dort le jour et vit la nuit mais pas chez moi, on s'entend... Demeure avec des gens, disons-le, pas trop recommandables, mange peu et mal, ne sourit plus et n'a pas l'air du tout en santé.

Mercredi dernier, il est venu ici se baigner avec sa petite amie. En sortant, il a laissé traîner sur son lit des papiers... J'ai tout de suite appelé pour le prévenir... "Pas besoin maman, tu peux les garder." Alors, j'ai trouvé une "promesse de comparaître" en cour pour septembre; vol dans une voiture, recel et possession d'outils de cambriolage. J'ai fermé les yeux, pris de très très grandes respirations et me suis préparée tranquillement pour mon souper organisé, avec mon groupe de femmes et, je suis sortie. Une merveilleuse soirée où , soutien, amitié et entraide étaient au rendez-vous.

Cette semaine, je me suis tapé une bonne dose de courage en visionnant le film "Basketball Diaries" tiré de l'auto-biographie du poète et musicien Jim Carroll, et mettant en vedette Leonardo Di Caprio.

Lorsque ce film est sorti en 1995 j'ai été foudroyée, lourdement bouleversée par la scène que vous allez voir. Rien n'aurait pu présager que je vivrais la même chose avec mon garçon, Mis à part les insultes finales à la maman, c'est ce que nous avons vécu l'an dernier. J'ai hésité avant de placer cette scène sur mon blogue. Je le fais parce que j'ai envie de vous faire partager le vide juridique qui existe présentement. Avis aux âmes sensibles, ces images sont très dures, mais elles représentent parfaitement bien la réalité.

De la douleur à la prison... N'y a -t-il pas d'autres avenues possibles?




jeudi 8 juillet 2010

Futurs itinérants, nos enfants souffrants...


Oui, mon amour est inconditionnel , doublé de limites vraiment strictes et claires, pour mon bien-être mental, pour le bien-être de tous. J’ai la chance aussi de bénéficier d’un énorme soutien de la part d’un organisme fantastique qui s’appelle ALPABEM.

Dimanche, mon fils a tenté, dans ma maison, de vivre à sa façon à lui, en dormant le jour et fêtant la nuit. NON, j’ai dit NON. Non négociable pour moi, il a testé quand-même. Il veut savoir si je demeure solide... Je le suis. Je lui ai dit que je m’inquiétais énormément pour sa santé, que je l'aimais et que pour cette raison, jamais je n’encouragerai ses comportements destructeurs. Il devait se lever, ne l’a pas fait. Puis, ce fut l‘urgence social, puis la police. Non, ce n’est pas facile de dire à mon garçon: "Maintenant, je veux que tu sortes, je t'ai demandé le respect d'une règle à laquelle je tenais, dont tu étais aussi d'accord. Et, ce auquel je tenais n'a pas été respecté..."

À l’urgence sociale, on m’a bien prévenue que, oui, on pouvait envoyer les policiers mais que, si mon fils ne voulait pas sortir, on ne pouvait rien faire!!!!

-Hein, quoi!!!!! Mais il a 18 ans bon sens , il est maintenant majeur et c’est ma maison! Vous avez vu son dossier? Il se défonce constamment, prend de la drogue, boit , il est complètement dysfonctionnel. Puis, j’ai un plan d’intervention rédigé avec son délégué et qu’il doit respecter!

- Le plan d’intervention n’a pas d’emprise sur la loi madame. C’est que son courrier s’en va chez vous.

-Oui, et après? Il faut bien qu’il le reçoive quelque part son courrier, il ne fonctionne plus!!!

-Mais, il a une adresse et c’est chez vous...

-C’est clair qu’il peut venir dormir ici mais il sait qu’il doit se trouver du travail et éventuellement un appartement. Puis, mes règles sont très claires et il ne vient à peu près jamais coucher ici.

-Mais où il couche?

-Je ne sais pas...

Il a une chambre chez vous et tous ses objets personnels?

-Oui, c’est pour le dépanner. Son père est parti sans laisser d’adresses. dernièrement. Mon fils n’a plus rien. Il faut bien qu’il sente une stabilité aimante quelque part quand-même!!! Mais il ne demeure pas chez moi. Il le sait.

-Ses affaires personnelles sont chez vous et il a une chambre. Donc, on considère qu’il demeure chez vous madame.

Lorsque les policiers sont entrés, ils se sont empressés de me dire la même chose. Mon fils n'était pas loin. J'ai lancé: "Chut, pouvez-vous parler plus bas s.v.p.???"Je les aurais giflé un après l'autre tiens...


Et voilà la situation. Une loi absurde et récente qui me met hors de moi. Et cette loi vient mettre un frein final aux aidants naturels. Passez tous le mot!

À cause de cette loi, un nombre indéterminé de gens et jeunes souffrant de problèmes de santé mentale vont se retrouver dans la rue. Un grand nombre aussi vont risquer de mettre en danger la vie de leur entourage immédiat, leur propre vie et celle d'inconnus. Nous, les aidant naturels et parents n'avons pratiquement plus aucune porte de sortie à présent, aucune emprise.

Je suis présentement en train d'essayer de contourner cette loi... Je réussirai merde. Un endroit loué pour entreposer ses objets personnels, un casier postal à son nom et, une chambre d’AMIS...Ce sera tout simplement ça et là, je pourrai le faire entrer au moins... J’ai prévenu l'ALPABEM et le délégué jeunesse de mon garçon. Ils n’étaient pas au courant de cette loi.

Pas de prévention, ni soutien pour nos jeunes en souffrance. Je le sais, je l’ai vécu pendant toutes ces années.. On répare simplement les pots cassés et surtout, personne n'écoute les parents et leur expérience, personne, jamais...

Avant 14 ans, il est trop tôt pour porter un diagnostique (bien voyons toi...), à 14 ans ils ont le droit de refuser d'être soignés (ils sont en mesure encore de prendre des décisions!) et à 18 ans, trop tard, le jeune est déjà lourdement hypothéqué, étant dans l'incapacité de gérer sa vie et son avenir. Et encore, même s’il accepte par miracle de se faire soigner, les psychiâtres refusent de porter un diagnostique s'ils prennent de la drogue. Est-ce qu’on peut s’entendre sur le fait que s’ils prennent de la drogue et se défoncent autant, mettant leur vie en danger, c’est parce qu’ils ont une énorme difficulté, déjà au départ? Est-ce qu'on peut commencer par quelque chose????

Foutaise tout cela! Je suis révoltée. Tout n’est que mensonge et lâcheté...

La vérité c'est que le trouble de personnalité limite est trop difficile à gérer et à soigner. Trop compliqué et prenant, personne n'en veut! Même les psychologues se les refilent!

Je n'ai d'autres choix présentement que d'attendre qu'il se fasse arrêter de nouveau ou qu'on m'appelle pour me dire qu'il est à l'hôpital et qu'il a tenté de se suicider. C'est ça notre belle société d’amour...





jeudi 1 juillet 2010

Ajustement...



Je ne fournis pas. Je veux et je vais écrire, cela me manque terriblement. De plus, je sens que je vous néglige, mais ce n'est qu'un moment.

Jackss, Gelisa et Zed, je n'ai pas oublié les billets pour vous, suite à mon concours, vous les aurez, ils sont dans ma tête....

Jackss, je suis en train de terminer le billet sur la peur, je n'ai pas oublié non plus.

Depuis ma rencontre avec mon fils, en médiation, un diner pour ses 18 ans, fin de la rédaction de 2 plaintes à la protection de la jeunesse et bientôt 3... Présentation de mes plaintes au commissaire aux plaintes et à la qualité des services... Soulagement, car, je ne pouvais ni vivre ni avancer sans. Puis, des déjeuners réguliers le week-end avec mon garçon. S'est trouvé du travail, l'a perdu. S'est de nouveau trouvé du travail, un superbe de beau bachelor avec un copain. Perdu son travail, a fait la fête dans le logement, s'est fait mettre à la porte. Bris de probation, aura désormais un casier... Déménagement du papa qui, ne veut plus rien savoir de son fils. N'a laissé ni adresse ni téléphone. Suis allée chercher les effets personnels de Fafouin, une dizaine de grosses boîtes. Ménage ici, ajustements.

Mon garçon a réintégré sa chambre avec des conditions très strictes, pas le choix. Conditions enfreintes, règles appliquées à la lettre et sans remords. Ajustements de la part de Fafouin. Il travaille fort, je travaille fort, bon sens que ce n'est pas facile. Hier, je me suis traînée toute la journée. Puis, je me suis reposée. J'ai besoin d'espace et d'air. Il le sait. Nous avons besoin de notre sommeil Yang et moi, il le sait et l'a appris à ses dépends avec une autre nuit couchée dehors.
Je demeure ferme, toujours avec des "je t'aime tu sais". Pas facile avec un jeune homme borderline qui, dans son monde intérieur vit de détresse perpétuelle, se défonçant avec drogues et alcool. Difficile d'être avec lui, il n'est pas "là". Alors pas une minute ne se passe sans me recentrer et garder des limites fermes et claires, essentielles à ma survie, et lui, il en a besoin aussi.

Garder le lien, le suivre là où il est rendu. Me rapprocher lorsqu'il le demande, mais surtout, l'aimer, tel qu'il est et quoi qu'il arrive, en me respectant. Pour le moment, j'y réussi sans trop de peine.

Attendons la suite. Demain est toujours un autre jour...