J'ai pu avoir une discussion avec Fafouin avant-hier. Au départ, il était vraiment sur la défensive....
OK je vais te raconter mais il faut que tu me promettes de ne rien dire à l'intervenante.
Mais c'est pas moi çà. Réfléchisssons...Je trouve la solution miracle, le compromis parfait.
Bon. Je ne raconterai pas ce que tu vas me confier. Par contre, je vais prévenir l'intervenante que quelque chose d'important et méritant intervention s'est passé et que ce sera à toi d'en parler. D'accord?
D'accord.
Alors Fafouin me raconte tout tout tout....L'incident, l'extrême violence du père qui recommençait. J'étais touchée. Et moi qui pensait qu'il resterait muet à tout jamais après avoir pris moi-même les devants lorsque j'ai porté plainte contre son père il y a deux ans pour le protéger. J'avais tort. À l'époque, il m'en a voulu terriblement mais à présent, il devient lui-même conscient et mon geste passé a sonné des cloches en lui. Ce ne sont pas les paroles qui sont importantes mais les gestes qu'on pose...
Il l'a brutalisé, physiquement, verbalement....
As-tu eu peur?
Oui....
Es-tu capable de te défendre?
Oui maman mais moi je ne veux pas me battre avec mon père.
C'est correct. Tu sais ce que je pense de cette façon d'agir?
Oui... mais ne va pas à la police.
Je n'irai pas à la police car je considère que tu es assez grand maintenant pour prendre cette décision toi-même et que, de toute façon, la seule personne qui peut faire la différence c'est toi. (le père a été acquitté uniquement parce que le jeune n'a pas voulu porter plainte). Je me permets cependant de te dire que si çà m'arrivait à moi, que ce soit mon père ou pas, je n'hésiterais pas à le faire car pour moi, la violence, c'est inacceptable.
Je ne veux pas retourner au centre....
Qui te parle de retourner au centre? Nous ne sommes pas dans la même situation qu'il y a deux ans. Personne ne va te retourner au centre parce que ton père t'a violenté, tu comprends?
Est-ce que je vais pouvoir rester ici?
Oui. Par contre, il faudra que tu respectes les règles de la maison.
J'ai respecté mes engagements. En communiquant avec l'intervenante, j'ai simplement dit que Fafouin allait lui-même parler de ce qui est arrivé. Elle lui a donné un rendez-vous seul à seul avec elle puis avec son père ensuite. Il a refusé catégoriquement d'y aller. Alors le père s'est désengagé. (Entre vous et moi, maudite bonne affaire finalement, et s'il peut s'éclipser totalement, çà serait encore mieux, les ravages sont trop importants).
Je ne veux plus rien savoir des intervenants. C'est pas moi qui a besoin d'aide, c'est mon père!
Çà fait du bien d'entendre çà venant de mon fils, quelle surprise. Pour la première fois, il parle avec une telle lucidité...Je ne voyais pas venir ce moment, il se culpabilisait, il ré-essayait, il le protégeait avec une telle conviction. Ce temps est révolu....
L'intervenante est venue à la maison. Fafouin a toujours refusé de parler et de nommer ce qui s'est passé. Mais l'intervenante sait...Le père a avoué... Et puis peu importe, Fafouin me l'a confié à moi sa mère et c'est ce qui est le plus important. Il faut lui laisser le temps nécessaire, çà doit venir de lui...
Les yeux plein d'eau, l'air piteux, il retient ses larmes. Mais je suis tellement fière de lui, il est bien courageux, grand et fort dans sa tête...Mon beau Fafouin que j'aime tant....
1 commentaire:
Le Dr Julien parlait justement de ça cet après-midi. Comment les enfants sont doublement pénalisés. une fois par la situatiuon x et l'autre en étant eux, retirés de leur milieu et famille en lieu et place du coupable.
Zed
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