Horriblement coincée dans mon intérieur, je n'arrivais pas à trouver les mots pour exprimer ce que je voyais, ce que je ressentais devant l'extrême souffrance de Jo et ma grande amie Rosie en miettes éparses, son coeur de mère qui crie, hurle de son intérieur, en un écho retentissant bien au delà de l'univers connu et inconnu. Là auprès d'elle, j'étais devenue une pauvre enfant innocente et sans expérience, ne sachant absolument plus quoi dire, ni faire... L'impuissance à son état pur... Elle est à bout, se traîne intérieurement et physiquement. Mais lorsqu'elle est auprès de lui, dans un élan de force incroyable qui vient de je ne sais où, elle retrouve toute sa grâce et son assurance, par amour pour son grand qui en a tant besoin. Silence... Je ne peux plus penser, un instant d'éternité...Un amour immensément grand, si grand...Et moi, je sais qu'elle crie au dedans. La tête basse, en cachette, je me prosterne devant elle. Saurais-je un jour arriver seulement au pied de sa cheville...Il n'y a rien d'autre à dire...
Et puis, il y a de ces choses qui se passent dans l'invisible, celles qui nous éclairent et donnent réponse à tout. Je parle des forces et amours qui relient indéniablement chaque être. Par pur hasard donc, à un moment où je ne cherchais rien, je suis tombée sur un texte merveilleux qui représente exactement ce que je n'arrivais pas à exprimer. Il s'agit d'un écrit de Camille Buttefly, auteur que je ne connaissais pas du tout. Bouleversée, je lui ai demandé l'autorisation de le publier dans mon prochain billet. Elle a accepté gentiment... Merci infiniment Camille...
Alors le voici, en silence, pour toi Jo et pour ma Rosie que j'aime tant...
Liberté
Je rêve de liberté
A en perdre tout espoir.
Je ne vois que les barreaux noirs
De ma cage forgée d'éternité.
Une lueur si douce mais pourtant
Si insoutenable de félicité
Que ma main tendue en imploration
Ne peut même d'un souffle, l'effleurer.
Je pense à ma détresse,
Ce mal-être dévastateur
En possession de tout mon corps.
Lui, si rêveur qu'une étincelle
L'envole comme un papillon
En quête de couleurs torrentielles.
Mais toujours survient
La chute éphémère de la mort,
Néant incommensurable que
Seule une âme épouse en un brasier sacré
Restaurant le trône de sa royauté.
Me perdre, telle est ma volonté.
De ce monde devenir aveugle.
De cette vie devenir infirme.
De la mémoire effacer toutes traces.
Dans un sommeil profond d'oubli
Plonger avec délice.
Espace de rien, semblant de liberté
Qu'une imagination meurtrie d'illusions
Ne songe même plus à fuir,
Refoulant sa quête en un tombeau profané.
Cicatrices immortelles,
Témoins d'un temps qu'elles ne peuvent effacer,
Emportant avec lui les murmures de mes larmes
Qu'une soif ne peut apaiser derrière ma prison.
Délivrance quand viendras-tu ?
Je ne suis déjà plus...
Camille Buttefly
mercedi le 24 mai 2006
Photo/copyright/nanoulaterre/sept. 2009
Je rêve de liberté
A en perdre tout espoir.
Je ne vois que les barreaux noirs
De ma cage forgée d'éternité.
Une lueur si douce mais pourtant
Si insoutenable de félicité
Que ma main tendue en imploration
Ne peut même d'un souffle, l'effleurer.
Je pense à ma détresse,
Ce mal-être dévastateur
En possession de tout mon corps.
Lui, si rêveur qu'une étincelle
L'envole comme un papillon
En quête de couleurs torrentielles.
Mais toujours survient
La chute éphémère de la mort,
Néant incommensurable que
Seule une âme épouse en un brasier sacré
Restaurant le trône de sa royauté.
Me perdre, telle est ma volonté.
De ce monde devenir aveugle.
De cette vie devenir infirme.
De la mémoire effacer toutes traces.
Dans un sommeil profond d'oubli
Plonger avec délice.
Espace de rien, semblant de liberté
Qu'une imagination meurtrie d'illusions
Ne songe même plus à fuir,
Refoulant sa quête en un tombeau profané.
Cicatrices immortelles,
Témoins d'un temps qu'elles ne peuvent effacer,
Emportant avec lui les murmures de mes larmes
Qu'une soif ne peut apaiser derrière ma prison.
Délivrance quand viendras-tu ?
Je ne suis déjà plus...
Camille Buttefly
mercedi le 24 mai 2006
Photo/copyright/nanoulaterre/sept. 2009
11 commentaires:
Ouf!
Je conserve l'espoir que rien n'est permanent. Même la pire des souffrances; même la plus profonde des douleurs, même le plus noir des désespoirs.
Et les étoiles demeurent indifférentes.
Chacun/e devrait avoir le droit de décider de sa propre vie lorsqu'il n'y a plus d'espoir. La mort n'est pas la liberté, puisqu'il n'y a plus rien, de sentiment, de décision, rien. Mais pendant la vie, alors qu'on peut encore exercer ses droits, on devrait avoir le droit de mourir dignement. Exercer sa liberté, même si cette décision était l'ultime, le dernière. Pour nous et pour celles et ceux qui nous aiment et souffrent presqu'autant que nous. J'arrive de chez Mazz et je suis d'accord avec vous deux. Le mot cruauté semble avoir été inventé par l'humain car il sait et lui, demeure indifférent, poursuit ou n'agit pas.
L'enfer, c'est ce genre de choses.
Quelle horreur, Nanou! Quelle horreur!
Zed
Elle a bien de la chance d'avoir une amie tel que toi. Tu te sens peut-être impuissante, mais pour elle ça doit valoir beaucoup. Juste être là, à l'écouter , la supporter.
Il ne doit y avoir rien de plus souffrant que de perdre un enfant...J'ai mal pour elle..
Pour moi c'est la pire épreuve qui puisse exister, mais peut-être qu'avec l'épreuve le courage nous est donné. Elle a la chance d'avoir une amie qui l'accompagne.
Mazz,
et vous savez de quoi vous parlez... J'ai ajouté le lien de votre si touchant témoignage, au bas de mon rouleau de blogs. J'ai relu encore dernièrement, par respect pour vous et MM... Vous nous apportez un immense espoir, si vous saviez...
Zed,
en effet, c'est inhumain et pour lui et pour les parents dont la peine de voir souffrir s'éternise à n'en plus finir. Il faudra que tu viennes lire mon billet dans "écriture automatique". Je crois qu'on ne meurt jamais et que la vie terrestre n'est qu'une étape vers quelque chose d'immensement plus grand encore.
Pur Bonheur,
merci de ta grande compassion pour elle, c'est une belle qualité tu sais, pas donnée à tout le monde...
Pur Bonheur et Solange,
pour nous çà va de soi, c'est comme dans la chanson: " Une chance qu'on s'a..."
Et, oui Solange,
le courage arrive dans l'épreuve, c'est, je crois, ce qui nous sauve tous de cette trop grande souffrance. On appelle çà de l'amour.Et cet amour est plus fort que tout.
Chère Nanou,
J'ai lu ton billet justement hier. J'y avais vu un sentiment d'éloignement de ton fils, mais la confiance que tu avais, hors tout.
Je n'ai pas de croyances. Je crois que ce qui persiste quand on disparait, ce sont les souvenirs et tous ces petits et plus grands détails, qualités, incrustés en nous au contact de la personne disparue.
La création est pour moi un moyen de faire durer plus ou moins ces souvenirs.
Bon dimanche et courage à vous tous. Dans tout cela, au centre du courage et de la peur, sans doute, se trouve Jo.
Zed
Bonjour Nanou,
Pas de retour de vacances, mais un saut au bureau...
Quel texte... Ouf...
Mais, je crois moi aussi, sincèrement, que même la plus grande souffrance n'est pas éternelle, avec confiance en la vie... On revient toujours plus grand et même on peut dire d'une certaine façon plus vivant. C'est peut-être gros à comprendre pour quelqu'un qui est dedans, ou quelqu'un qui n'a pas vécu de situation similaire, mais j'y crois...
À bientôt, Dominique
Zed,
il y a Rosie, Jo et, oui, le plus courageux de tous ce beau grand...Il y a aussi Fafouin, mon beau garçon qui s'enfonce. Présentement, son état et ses agissements sont pires que pire.Je peux te dire que sans la foi en un force d'amour supérieure et la conviction d'une vie éternelle, je n'y survivrais tout simplement pas pas.
Dominique,
je sais à quelle point tu vis des choses très difficiles.Plus confiant, plus vivant, une grande confiance en la vie, oui...J'y crois aussi, plus que jamais. Merci...On s'encourage alors...
Bonjour Nanou, de retour de vacance, dans le lavage plein la cuisine... les trois enfants...pas forts sur le lavage! je n'achète plus de vêtements c'est fini !
J'ai mis un texte sur mon blog pour toi, ce texte nous a apporté réconfort lors du décès de ma belle-mère.
Le docteur a dit quelque semaine en mars, elle est partie en mai. son souhait, rester à la maison, ma fille de 19 ana alors lui donnait ses injection...
Nous attendions son départ... sa souffrance et la notre, celle des enfants... la voir dépérir, ne pas vouloir partir...
des mois difficile... va lire le texte de Nana Mouskouri, je crois que tu l'apprécieras et peut-être ton amie...
Juste en passant, pour la référence à "Il y a 10 ans", tu devrais plutôt mettre l'URL "http://mazzaroth.blogspot.com/2007/04/il-y-dix-ans_30.html" afin que les gens tombent directement sur le bon billet plutôt que sur mes dernières vicissitudes.
Et merci pour le témoignage de respect, j'apprécie grandement, et je vous le retourne bien humblement.
- Mazz
Mazz,
javais essayé mais çà ne fonctionnait pas. Je vais voir ce qui se passe.
Merci à vous aussi...
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